mardi 4 août 2015

Vins AOC-AOP-IGP : appellations et différences

Le système des appellations d’origine des vins européens est plus simple qu’il n’y paraît au premier abord. Voici un petit guide de base pour s’y retrouver.

Contrairement aux pays du nouveau monde qui présentent leurs vins par les cépages et une désignation géographique plutôt générique, la France (comme l’Italie,  l’Espagne et le Portugal), a depuis fort longtemps défini ses vins selon le lieu d’origine de la vigne. Celui-ci peut correspondre à une vaste région, comme la Bourgogne, mais peut aussi être extrêmement précis et limité à un village ou même quelques parcelles seulement.

L’arrivée de la réglementation européenne a forcé certains changements, mais a aussi permis un effort d’harmonisation qui ne peut être que bénéfique. Chaque pays a néanmoins pu conserver sa propre dénomination pour permettre à leurs consommateurs de garder leurs points de repère. Les appellations qui suivent sont celles utilisées en France mais j’ai aussi inclus les acronymes équivalents des pays voisins.


Commençons par les AOC (Appellations d’Origine Contrôlée), les plus restrictives des appellations françaises, pour qui le terme européen est Appellation d’Origine Protégée (AOP). Donc pour les vins français, AOC ou AOP sont équivalentes, le vigneron peut afficher l’une ou l’autre, à condition de respecter la norme définie par l’INAO (aujourd’hui Institut national de l’origine et de la qualité – anciennement Institut National des Appellations d'Origine). Cette norme couvre beaucoup plus que l’emplacement de la culture de la vigne. Elle définit également les cépages utilisés et leurs proportions, les méthodes de culture et de taille des vignes,  les rendements maximaux (en hectolitres par hectare), le degré d’alcool (min et max), les techniques de vinification et les durées d’élevage avant la commercialisation. En Italie, Portugal ou Espagne, les équivalents sont les DOC, DOCG ou DO.


Les IGP (Indication Géographique Protégée) sont des appellations géographiques dont le cahier des charges est moins restrictif : la zone géographique est plus large  et il y a plus de latitude pour les choix techniques de viticulture et de vinification. Depuis 2009 en France, ces IGP ont remplacé la dénomination Vin de Pays (VDP) et leurs cahiers des charges ont dû être adaptés pour correspondre aux normes européennes. En Italie, l’équivalent est IGT et en Espagne, c’est VT.

Au dernier niveau, on trouve les Vins de France qui regroupent les vins dont l’origine géographique n’est pas spécifiée et qui sont définis via leurs cépages ou des noms de marque.

En théorie, les vins de meilleure qualité sont des AOC-AOP et ceux de  qualité intermédiaire sont des IGP, mais en pratique les choses sont un peu différentes.

La réalité est que si les règles des AOC offrent une garantie que le vigneron n’a pas fait n’importe quoi, il reste beaucoup de latitude pour faire des vins de qualités très différentes. La gestion des cahiers des charges par des comités, qui recherchent des consensus sur des questions techniques très pointues, est très lourde et peu évolutive. Elle ne permet pas de suivre les évolutions des techniques de viticulture et d’œnologie et plusieurs vignerons talentueux choisissent de déclasser leurs vins en IGP ou même en Vin de France, par exemple pour utiliser des cépages différents ou en proportions différentes (voir un exemple ici).

Au final, le système des appellations est donc utile pour garantir aux consommateurs que les vins qu’ils achètent respectent un minimum de normes, mais il est insuffisant pour juger de la qualité des vins qu’ils achètent. Son plus gros inconvénient – qui serait le plus simple à régler, mais les comités rendent l’évolution très pénible – est qu’il interdit certaines mentions sur les étiquettes, par exemple les cépages, une information pourtant jugée très utile par les clients.

Lire les critiques, comme celles qu’on peut trouver sur les fiches du site Hippovino, demander les conseils d’un sommelier ou déguster avant d’acheter restent donc les meilleures méthodes pour choisir vos vins.

À la bonne vôtre !

Alain P.

P.S. L’étiquette des vins AOC peut présenter les vins de 2 façons différentes. Par exemple, pour les vins de Bourgogne on peut écrire « Bourgogne, Appellation d’Origine Contrôlée » ou bien « Appellation Bourgogne Contrôlée ».

Vous pourrez trouver sur de vieilles bouteilles des appellations V.D.Q.S. (Vin Délimités de Qualité Supérieure). Cette appellation intermédiaire a disparu dans la transition européenne et ces vins sont devenus soit des AOC ou des IGP.

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