Un article
du journal parisien Le Figaro a refait surface durant la fin de semaine,
intitulé « Champagne au Canada : Un parfum de prohibition.» Cet article
date en fait de mars 2013 mais, pour une raison que j’ignore, il est réapparu
sur les réseaux sociaux. J’avoue avoir réagi sur Twitter avant de me rendre
compte qu’il datait de 3 ans. J’ai réagi parce qu’une fois de plus, un journal
français a publié un ramassis de clichés et de demi-vérités sur le Québec.
Prenons trois arguments en particulier.
Oui, le
Champagne et les vins se vendent ici plus chers qu’en France, mais moins qu’indiqué
dans l’article. Pour prendre un exemple précis, aujourd’hui sur la section Champagne du site Carrefour.fr on trouve le GH Mumm Cordon Rouge à 27.90 euros, l’Ayala Brut Majeur à 29.95 euros et le Veuve Clicquot Brut Carte Jaune à 36.90 euros. À
la SAQ, ils se vendent respectivement 59.75 $, 56.25 $ et 69.00 $ (total des 3 :
185 $). Si on utilise le taux de change Euro/$CAD de 1.45, l’équivalent du site
Carrefour donnerait 40.46 $, 43.43 $ et 53.51 $ (total des 3 : 137.40 $).
Nous payons donc le total de ces 3 bouteilles 26 % plus cher qu’à Paris. L’article
du Figaro mentionnait une plus-value de 55 %...
Pour le
prix, précisons que le vin n’est pas du tout taxé en France,
alors qu’ici on doit acquitter 4 taxes : la taxe d’accise du Canada, la
taxe spécifique du Québec, la TPS et la TVQ. Si on ajoute les 4 taxes à nos 3
bouteilles, le prix de 137.40 $ devient 163.25 $. La plus-value reliée au
transport et à notre monopole est donc de 7.25 $ par bouteille en moyenne, soit
11.8% du prix. Vraiment pas un scandale, si on pense à la taxe cachée supplémentaire
que représente le versement additionnel fait au Ministère des Finances chaque
année !
Deuxième
point, oui, on peut dire que les québécois ne sont pas tous des experts du
Champagne. Mais si le sommelier cité dans l’article est bien d’origine
française, il y a plein de sommeliers québécois qui sont de véritables experts
en vins et champagnes. On devrait présenter François Chartier, Véronique Rivest
et Élyse Lambert au journaliste du Figaro et lui faire visiter l’ITHQ pour lui
prouver qu’on en forme plein d’autres chaque année. Quant aux connaissances du
commun des mortels, je rejoins Guénaël Revel dans sa mise au point suite à cet article : les français moyens n’en connaissent pas beaucoup plus, même si
plusieurs s’imaginent le contraire.
Troisième
point, non, les fonctionnaires du Québec n’ont pas pour mandat de faire la
promotion du Champagne, pas plus que de n’importe quel autre produit importé.
Les maisons de Champagne dépensent une fortune en marketing dans le monde
entier, vendre chez leurs cousins ne les dispense pas de le faire ici aussi.
Pour finir,
il est quand même triste de voir encore les québécois résumés comme les
descendants des trappeurs de castor. Nos industries de haute technologie valent
bien leurs concurrents français, chers amis journalistes. Et si vous pensez qu’il
ne reste plus de castors au Québec, détrompez-vous ! Les deux photos
ci-dessus, prises la semaine dernière à 3 minutes de chez moi montrent que les
castors nagent toujours dans nos lacs et qu’on sait encore les prendre au
piège. Certes, aujourd’hui on ne les capture plus pour leur fourrure, mais pour
les déménager d’un environnement habité vers un parc national où ils pourront
donner libre cours à leur ardeur d’infatigables bûcherons.
À la bonne
vôtre !
Alain P.
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