mardi 5 juillet 2016

Ce vin vient d’où? Quelle année? Quel cépage?

L’origine géographique d’un vin est une des informations de base à son sujet, n’est-ce pas? Au-delà des visions nationalistes ou chauvines des gens qui veulent boire uniquement ce qui vient de chez eux, tous les amateurs de vin, même les moins connaisseurs, utilisent le pays et/ou la région d’origine comme un élément important pour leur choix. Le ou les cépages qui composent un vin sont un autre facteur de décision important, surtout en Amérique du Nord, où beaucoup de consommateurs ont appris à les différencier dans les cuvées du nouveau monde. Le millésime (année de récolte des raisins) peut paraître une information plus technique qui parle peu au consommateur lambda, mais elle lui permet néanmoins de comprendre lorsqu’il constate des différences.


À une époque où la transparence est de mise pour les produits alimentaires, cacher ces informations n’est donc ni logique ni populaire. Le changement à la loi permettant de les afficher sur les vins vendus en épicerie/dépanneur au Québec est donc une excellente idée. Pour ceux qui pensent que la réglementation québécoise est très en retard sur le reste du monde, rappelons que c’est seulement depuis 2009 que cépages et millésimes peuvent figurer sur les vins de France sans indication géographique (VSIG).

Il est aussi important de souligner qu’entre affichage et transparence, il y a parfois une marge. Prenons le cas du cépage. Un vin de Californie (ou de plusieurs autres pays du nouveau monde) peut afficher par exemple « pinot noir » s’il contient au moins 75% de ce cépage. Ceci veut donc dire que la bouteille de pinot noir que vous venez d’acheter contient une majorité de pinot mais peut aussi contenir une quantité non négligeable d’autres cépages. Ceci explique d’ailleurs la couleur foncée de certains pinots californiens (ajout d’une variété sombre comme le malbec) ou leurs taux d’alcool et de sucre résiduel étonnants (un ajout de cépages très sucrés comme le gewurztraminer – on en avait parlé ici).

Pour la provenance géographique, ce n’est pas toujours clair non plus. On peut penser aux vins d’Ontario « Cellared in Canada » qui peuvent être des vins d'Australie importés en vrac, mélangés avec un peu de vin ontarien et embouteillés en Ontario (l’exception étant les vins certifiés VQA qui proviennent de vignes locales). De la même façon, les « British Wines » sont des vins importés en vrac et embouteillés en Angleterre alors que les « English Wines » sont les véritables vins anglais. 

Permettre d’ajouter un nom d’origine est donc insuffisant, il faut que la réglementation précise à quoi correspond cette géographie. Même chose pour le millésime, on peut bien écrire 2015 mais est-ce la date de récolte du raisin, celle d’embouteillage et est-ce que tout le vin dans la bouteille provient de ce millésime ou seulement une partie?

Le système français des appellations, que nous avions examiné ici, a l’avantage de regrouper un ensemble de critères qui sont aussi validés par un organisme de surveillance. Donc si vous achetez un Chablis, vous savez que le cépage est le chardonnay, la région de production est une petite zone de Bourgogne bien précise et les techniques de viticulture et de vinification respectent certaines normes. Évidemment, cela n’empêche pas certains fraudeurs de vendre des bouteilles étiquetées Chablis sans respecter cépages ou provenances. On a aussi vu des fraudes au millésime pour écouler des productions de mauvaises années ou des imitations de cuvées particulièrement recherchées. Mais les organismes de contrôle existent et ils poursuivent les délinquants en justice, ce qui limite les abus. Par contre, les appellations françaises sont très nombreuses et parfois difficiles à décrypter pour les non-initiés. Là encore, un peu plus de transparence serait fortement apprécié des consommateurs.

Espérons que la future réglementation québécoise permettra d’afficher des informations claires et fiables, mais il y aura certainement des surprises à prévoir pour plusieurs vins vendus en vrac et embouteillés au Québec, en raison des variations dans les assemblages entre deux années ou même entre deux arrivages. Rappelons aussi que ces vins représentent des cuvées très bon marché dans leurs pays d’origine, comme nous l’avions expliqué ici. Pour l’instant, ils ne figurent pas sur le site HippoVino.

Sur le site HippoVino, vous trouverez donc des vins vendus en succursale SAQ, en importation privée ou des vins du Québec. Les fiches du site HippoVino contiennent les informations géographiques et les cépages tels que figurant sur les fiches techniques obtenues sur le site du producteur, ou sur celui de l’agence ou encore à partir des informations du site de la SAQ. Lorsque nous trouvons des informations utiles d’autres sources fiables, nous nous efforçons de les ajouter. Mais nous ne faisons pas d’analyse du contenu de la bouteille… La seule présence d’un vin sur le site n’est pas une recommandation, mais chaque fiche contient les liens vers des critiques pour guider vos choix. Nos recommandations figurent ici-même sur ce blogue ou chaque semaine sur HippoVino Hebdo.

À la bonne vôtre !

HippoVino



Aucun commentaire:

Publier un commentaire