[Dernière mise à jour : 12-05-2015 10:00 AM] Après l’avoir
annoncé officieusement il y a quelques jours, la SAQ a annoncé officiellement aujourd’hui que son site afficherait dès demain les taux de sucres réducteurs
des vins, tels que mesuré par son laboratoire d’analyse. Elle rejoint ainsi son
équivalent ontarien, la LCBO, qui le fait depuis quelques années (exemple
ci-dessous).
Le mot qui
attire l’attention est évidemment « réducteurs », puisque le terme
habituellement utilisé dans le monde vinicole est sucre « résiduel.» On
explique.
Lorsque le raisin
est mûr, il contient naturellement du sucre. Durant la fermentation, ce sucre
est transformé en alcool, mais il reste une petite quantité de sucre qui a
échappé au processus. C’est ce reste de sucre qu’on appelle sucre résiduel.
Lorsque la
SAQ parle de sucres réducteurs, c’est la même chose à une exception près :
parmi les nombreux composés sucrés, les sucres réducteurs sont principalement le
glucose et le fructose. Le chiffre mesuré par le laboratoire de la SAQ, ne
contient donc pas le saccharose, ni l’amidon.
Cependant,
si le terme est plus précis, le résultat est très proche en pratique. En effet, le
saccharose se décompose en glucose et fructose lors de la fermentation ainsi qu’en
milieu acide, ce qui est le cas du vin. De façon similaire, l’amidon se décompose
en glucose. La grande majorité des sucres résiduels du vin sont donc des sucres
réducteurs.
Je dis la
grande majorité, car les analyses montrent qu’il reste parfois de petites
quantités de polysaccharides dans le vin. Ces quantités sont minimes, on parle
de fractions de grammes par litre.
Quels
seront les chiffres affichés?
Rappelons
que les vins secs comprennent moins de 4 g/l de sucre, mais que plusieurs d’entre
eux en ont aujourd’hui un peu plus, typiquement de 5 à 18 g/l. Ce n’est pas
nécessairement facile à percevoir car les vins sont acides. Beaucoup de gens goûteront
ces vins comme moins acides, mais sans vraiment ressentir de saveur sucrée.
Je dis «
beaucoup », car il faut bien comprendre que la langue n’est ni un pH-mètre, ni
un analyseur de sucre. Les sensations d’acidité et de sucrosité varient
énormément d’un individu à l’autre et même d’un moment à un autre pour une même
personne. La quantité de salive est un exemple de facteur influençant notre
perception.
Par contre
les vins moelleux peuvent contenir jusqu’à 35 g/l de sucre et les liquoreux
(Sauternes, vins de glace) plus de 45 g/l. Dans un tel cas, tout le monde
perçoit très clairement le sucre.
Quelle est
l’utilité de cet affichage?
C’est une
évolution positive qui va dans le sens d’une plus grande transparence et cela
vous permettra de calculer facilement la quantité de calories dans un vin
donné, tel que nous l’avons expliqué dans notre billet : Combien de calories dans le vin?
À votre santé !
Alain P.
Des liens
pour savoir plus
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Article précédent – Roussillon : des vins rouges de caractère !
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