Comment choisir son vin pour ne pas être déçu? La réponse la plus simple est « en choisissant le vigneron», car, comme le dit le titre de ce billet, c’est l’humain qui fait le vin. Oui, je sais, ce titre risque de faire sourciller certains qui affirment que le bon vin se fait à la vigne ou encore qu’il ne dépend que du terroir. Ils n’ont pas complètement tort, un grand terroir est nécessaire pour produire un grand vin, et l’importance du travail de la vigne pour produire du bon vin est également un point reconnu universellement de nos jours. Cependant si on revient à la base, comme l’a dit Victor Hugo, Dieu n'avait fait que l'eau, mais l'homme a fait le vin.
Ce que je
veux dire ici, c’est qu’il y a énormément de travail pour produire une
bouteille de bon vin. Voici un bref tour d’horizon des tâches à accomplir. Pour
commencer, comme on le disait plus haut, il faut produire du bon raisin et pour
cela il faut choisir un bon terroir. On doit ensuite y planter les cépages
adaptés au climat et au terroir en question. Techniquement, cela signifie
choisir un porte greffe (le pied de vigne de base), puis le greffon (les
pépinières offrent de nombreux clones de chaque cépage, on peut aussi préférer
la sélection massale sur des ceps existants). Les choix de plantation (densité,
orientation des rangs,…), de méthode de culture, de taille, de travail du sol,
d’utilisation de compost/engrais, de modes de traitement, viennent ensuite.
Après ces choix, il faut cultiver les vignes et, là encore, ce ne sont pas les
tâches qui vont manquer. En plus, comme chaque année amène une météo
différente, il faudra savoir adapter ses méthodes.
Récolter
les raisins, ce n’est pas manier le sécateur le 15 septembre, il est capital de
choisir la meilleure date pour chaque parcelle en fonction de nombreux critères :
le taux de sucre (qui déterminera le taux d’alcool), l’acidité et la maturité
phénolique (qui auront un gros impact sur la qualité du vin, ses arômes et sa
capacité de conservation). Rien de simple, car il n’existe pas UNE conjonction
idéale, chaque année représente plutôt un compromis entre les différents
paramètres.
Une fois
les raisins entrés dans le chai, on passe aux étapes de vinification et d’élevage.
Là encore le nombre de choix est incroyablement large, quelle que soit la
méthode de base utilisée. Je ne parle pas de l’utilisation de composés œnologiques,
simplement de décisions comme, égrappage complet ou partiel ou utilisation de
grappes entières, macération traditionnelle, carbonique ou semi-carbonique, et
ce pour toute la vendange ou seulement une partie, techniques de presse, etc,
etc… Ensuite, il faudra décider des assemblages, des méthodes et durée d’élevage,
d’éventuellement du collage/filtrage, tout cela avant de pouvoir embouteiller et
boucher le précieux nectar.
Comme vous
voyez, les femmes et les hommes qui produisent ce que vous verserez dans votre
verre accomplissent un travail incroyablement complexe et exigeant. On les
salue bien bas et on les remercie de s’impliquer et de travailler autant pour
nous donner le plaisir de déguster de belles cuvées.
Pour finir,
revenons à l’idée de départ. La qualité du vin que vous buvez est avant tout le
résultat de la compétence et de la qualité du travail des producteurs, autant
pour l’aspect viticulture que pour l’œnologie. C’est pour cela que lorsque je
vois une bouteille d’un vigneron dont j’ai déjà apprécié plusieurs vins sur
quelques millésimes différents, je n’hésite jamais à l’acheter, même si je n’en
ai jamais entendu parler auparavant. C’est ce que j’appelle acheter du vin les
yeux fermés.
En attendant
d’en arriver là, je me fie aux critiques que je peux trouver sur Internet,
comme celles qui figurent en référence sur le site HippoVino. Si je ne trouve
pas de critique pour un vin donné mais qu’il existe plusieurs recommandations pour
d’autres vins du même producteur sur des années différentes, alors c’est un autre
cas d’achat les yeux fermés…
À la bonne
vôtre !
Alain P.
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