La période
des Fêtes de fin d’année est aussi celle où il se vend le plus de champagnes.
C’est d’ailleurs le moment où vos critiques de vin préférés vous proposent leur
palmarès des meilleures bulles.
Mais si vous parlez de champagne, vous entendrez à coup sûr des commentaires concernant son prix élevé. C’est particulièrement vrai au Québec où la SAQ s’assure que les bulles champenoises sont des ventes très rentables. Il faut néanmoins reconnaître qu’elle a fait un effort en 2014. Le prix a été réduit de 3.75 $ par bouteille alors que l’ensemble des prix des vins était augmenté et 5 champagnes à moins de 40 $ ont été ajoutés.
Cependant,
les champagnes demeurent nettement plus chers que les autres vins effervescents,
c’est une réalité partout dans le monde. Ces différences sont-elles seulement
le reflet du snobisme ou sont-elles justifiées?
Notre
billet « Comprendre le prix des vins » expliquait les coûts reliés à la
production de vin. Voyons maintenant ce qui change en Champagne.
La terre
Produire en
Champagne coûte effectivement plus cher. La première raison est le coût des
vignobles : un hectare de vigne coûte autour d’un million d’euros. Seules
les appellations les plus prestigieuses de Bordeaux ou de Bourgogne surpassent
ce prix, mais les bouteilles qui y sont produites sont tout aussi
dispendieuses.
La viticulture
Ensuite,
les coûts de main d’œuvre sont élevés, comme partout en France, mais le climat
difficile et l’obligation des vendanges manuelles en augmentent l’impact. Ces
facteurs, incluant le coût des terres, se reflètent dans les coûts du raisin.
Celui-ci se vend de 5 à 6 euros le kilo selon le classement des parcelles de
production, les grands crus étant évidemment les plus chers. Rappelons que pour
un vin d’environ 20 $, le coût du raisin était d’environ 1 euro le kg.
Comme les
grandes maisons champenoises achètent la plus grande partie de leur raisin et
qu’il en faut 1.2 kg pour produire une bouteille, votre champagne à 50 $
contient donc pour 10 $ de raisin.
La vinification
Le
troisième facteur est relié au mode de production. La méthode champenoise exige
du temps et beaucoup de manipulations. Les coûts qui en résultent sont
nettement plus élevés que pour les autres techniques de production de vins
effervescents. Il est donc logique que les proseccos italiens ou d’autres
mousseux du même type soient moins chers.
Par contre,
les crémants, la blanquette de Limoux et les cavas espagnols utilisent aussi la
méthode traditionnelle et se vendent à des prix très inférieurs au
champagne. C’est qu’outre le coût élevé
du terroir dont nous avons parlé plus haut, la Champagne a d’autres
particularités.
Vins de
réserve et élevage prolongé
Pour
obtenir une qualité plus constante, la majorité des champagnes sont réalisés à
partir d’un assemblage de vins de plusieurs millésimes. Les producteurs doivent
donc conserver des quantités importantes de ce qu’on appelle là-bas les vins de
réserve, qui seront ajoutés à celui produit dans l’année. Les durées d’élevage
sont aussi nettement plus longues que pour les mousseux.
Ces
particularités ont un coût qui peut devenir très élevé pour les cuvées les plus
soignées. La preuve en est que les cavas haut de gamme ou les meilleurs
mousseux de Californie, qui utilisent les mêmes méthodes, ont des prix proches
des champagnes, alors que le coût des raisins y est nettement inférieur.
Marketing
C’est un autre
domaine où les écarts sont importants. Les champagnes de petits producteurs
sont mis en marché comme les autres vins ou mousseux. Par contre, les
bouteilles des grandes maisons de Champagne sont vendues comme des produits de
luxe, ce qui implique des dépenses de marketing nettement plus élevées.
Comme vous
le voyez, il n’y a pas que le snobisme pour expliquer les prix élevés du
champagne, beaucoup d’éléments y contribuent.
Pour
trouver toutes les recommandations de champagnes sur notre blogue, utiliser
l’étiquette « Champagne » ou cliquer sur ce lien.
À votre
santé !
Alain. P
Liens
<<
Article précédent – Vins pour fêter sans se ruiner
Article
suivant >> – Vins pour fêter en grand ! Les recommandations du Sommelier Fou
Aucun commentaire:
Publier un commentaire