jeudi 28 août 2014

Sébastien Muniz des restaurants Mesón et Tapeo, à Montréal – une belle rencontre !

Si vous suivez notre compte Twitter, vous aurez certainement remarqué que nous échangeons souvent avec Sébastien qui, tout comme nous, est un adepte de ce réseau. C’est donc par le biais de Twitter que je l’ai contacté pour lui proposer une entrevue. La rencontre a eu lieu au restaurant Mesón sur la rue Villeray et voici le compte-rendu de nos échanges « In Real Life » !

Sébastien Muniz / Photo Mesón
(AP) Bonjour Sébastien, merci d’avoir accepté cette rencontre, c’est vraiment un plaisir de te rencontrer en personne alors qu’on a échangé si souvent sur Twitter. J’en profite pour te dire que j’aime beaucoup le design du Mesón, très beau !

(SM) Bonjour, merci Alain, je suis heureux de te rencontrer moi aussi. De quoi veux-tu parler?

(AP) Pour commencer, peux-tu te présenter à nos lecteurs?

(SM) Très bien. Je suis un fils d’immigrants espagnols, né au Québec et passionné par la restauration depuis ma jeunesse. Je travaille dans le domaine depuis 22 ans, après des études en gestion au Collège Lasalle. J’ai travaillé longtemps au Ferreira puis au restaurant Lucca dans la petite Italie.

(AP) Le Ferreira, ce doit être une bonne école !

(SM) Oui, vraiment. C’est un endroit qui marche très bien, très organisé où on s’occupe bien des clients. C’était intéressant pour moi de travailler ensuite au Lucca, pour voir comment fonctionne un plus petit restaurant.

Puis avec mon ami d’enfance Victor Afonso, nous avons ouvert notre premier restaurant, leTapeo. Avoir un restaurant est un projet qu’on avait depuis notre jeunesse, Victor et moi. On a étudié, travaillé et toujours mis de côté de l’argent pour notre projet. Ensuite on a lancé le Tapeo, 10 ans plus tard on travaille encore ensemble et on a ouvert notre deuxième resto, le Mesón.

Restaurant Mesón / Photo Mesón par Jimmy Hamelin
(AP) Une belle histoire, c’est rare que des projets de jeunesse se réalisent aussi bien !

(SM) Oui, on est très heureux de travailler ensemble et c’est facile, on se fait entièrement confiance. Quand on a démarré le Tapeo, ce coin de Villeray n’était pas revitalisé comme maintenant, c’était plus difficile d’attirer les clients. Maintenant, le Tapeo est au niveau des institutions dans la restauration montréalaise, on a des clients qui viennent des États-Unis, d’Europe. Quand ils arrivent à Montréal, ils veulent essayer le Tapeo !

On a aussi un service de traiteur avec le Tapeo et maintenant on vient de démarrer le Mesón, qui fonctionne très bien pour l’instant. Je m’occupe de tout ce qui est vins et alcools pour les deux endroits.

(AP) J’ai remarqué que la carte des vins contient des vins de la SAQ et des importations privées.

(SM) Oui, c’est le cas aux deux restaurants. Pendant quelque temps, on n’avait presque seulement des importations privées, mais certains clients aimaient moins. Il y a une perception que les restaurants qui proposent des IP vendent les vins plus chers. C’est pourtant complètement faux, on applique les même marges, de toute façon les clients peuvent facilement trouver le prix d’achat sur le site des agences. Mais il y a aussi des gens qui préfèrent commander des vins qu’ils connaissent. Donc, comme on est à l’écoute de nos clients, on a maintenant les deux types de vins.

Les importations privées permettent d’élargir le choix et nous facilitent la gestion car la SAQ ne permet plus aux restaurateurs de réserver des stocks.

(AP) Ici la carte  ne contient que des vins espagnols.

(SM) Au Tapeo aussi, j’ai beaucoup de plaisir à faire découvrir les vins espagnols. Il y en a une diversité extraordinaire. D’ailleurs il y a seulement un vin qui est sur la carte des deux restos, un Cava de la maison Hispano-Suizas fait de Pinot Noir, un vin que j’adore, il est vraiment excellent.

L’Espagne sait faire des vins aussi bons et variés que ceux de tous les autres pays. Les vignerons suivent les tendances, on est rendu loin des rouges costauds du type Sangre de Toro, il y a maintenant plein de vins avec de la fraîcheur, de l’élégance. On y trouve de nombreuses régions différentes et certaines sont moins connues, comme la Castille et la Mancha, qui offrent pourtant de belles choses.

On trouve aussi des vignerons exceptionnels comme Álvaro Palacios, que j’ai eu la chance de rencontrer cette année. J’ai pu goûter à sa fameuse cuvée L’Ermita, un vin absolument superbe, j’ai failli tomber de ma chaise ! Quel dommage que la production soit si limitée et donc les prix si élevés ! Mais il fait aussi de très bons vins à prix abordables

J’aimais beaucoup son nouveau blanc, le Plàcet, un Rioja qu’on pouvait trouver à la SAQ, mais il n’en reste plus malheureusement.

[Note d’HippoVino : si vous ne connaissez pas Álvaro Palacios, je vous recommande cet article de François Chartier dans La Presse.]

(AP) Pour finir, peux-tu nous proposer un accord mets-vins?

(SM) Bien sûr ! Je trouve que la meilleure façon de commencer un repas, c’est avec des bulles. Alors je te propose un rosé mousseux, le De Nit  de la maison Raventós i Blanc, à Barcelone. Ils font du vin depuis 1497. Ils ont choisi de sortir de l’appellation Cava pour définir leur propres règles, plus exigeantes que pour les cavas. C’est un vin mousseux savoureux et délicat, avec de belles bulles bien fines. Si on laisse reposer le verre, on voit les bulles monter parfaitement au centre, très régulièrement et très longtemps, comme il se doit.

J’aime le servir avec notre  Gravlax de trucha, de la truite marinée avec caviar de hareng, fines tranches de concombre, oignon vert et zeste de citron. Marie-Fleur est ici, je vais lui demander de faire une assiette pour que tu puisses goûter.

(AP) Là, chers lecteurs, je vous confirme que c’est vraiment excellent et que l’accord gravlax / mousseux rosé fonctionne à merveille. J’avoue que j’aurais d’abord pensé à un mousseux blanc, mais je m’incline, bravo Sébastien et merci pour cette belle entrevue et cette super dégustation !

(SM) Merci à toi et au plaisir de continuer nos échanges sur Twitter !

À votre santé !


Alain P.

Liens


Fiche Hippovino du Raventos i Blanc De Nit Conca del Riu ($$$  24.80 $  Hipponote 3.5*) avec liens vers critiques, producteur, agence, fiche technique et SAQ.

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