jeudi 31 mars 2016

Carte des vins des restaurants St-Hubert

Aujourd’hui, nous apprenons la vente de la célèbre chaîne québécoise de restaurants St-Hubert à un propriétaire ontarien. La nouvelle désole évidemment plusieurs de nos concitoyens, qui sont fortement attachés à leur « comfort food » de prédilection depuis 1951. Il est beaucoup trop tôt pour imaginer quelles seront les conséquences de cette acquisition et il y a fort à parier que les nouveaux propriétaires souhaiteront minimiser les changements pour quelque temps, afin de ne pas effaroucher la clientèle. Par contre, nous avons commencé à préparer une série d’articles sur les cartes de vin de restaurants, et il nous paraît intéressant de la commencer en observant les bouteilles disponibles chez St-Hubert.

Première remarque, on ne croule pas sous le choix, mais il y a quand même 18 vins de référencés. Pas de grande surprise non plus, on trouve plusieurs des cuvées les plus connues de la SAQ, incluant le Beaujolais Duboeuf, le Ménage à Trois et le Sauvignon Kim Crawford. Les prix sont plutôt raisonnables, le multiple par rapport au prix en succursale SAQ étant de 1.9 à 2. La bouteille la plus chère est le Chianti Nipozzano Riserva à 45 $ (23.95 $ à la SAQ). Très peu d’offres en demi-bouteilles mais plusieurs choix au verre et là encore le prix est correct, à environ le quart du prix d’une bouteille.

Soyons clair, on ne va pas chez St-Hubert pour une expérience gastronomique, ni pour y découvrir des vins exceptionnels. On y mange du « comfort food » et on y boit donc du « comfort wine.» Du côté des vins rouges, qui sont aussi les plus adaptés aux classiques du menu, on peut trouver des boissons agréables.

Pour les plats de poulet rôti, le Blés Crianza, un vin bio espagnol, est un très bon choix. Si vous aimez les côtes levées, je vous recommande plutôt un autre vin espagnol, El Bonhomme. Pour les grillades, vous pouvez goûter au Sirius, un petit Bordeaux simple mais tout à fait correct ou sélectionner le Nipozzano Riserva, un vin plus consistant.

L’offre de blancs est moins alléchante, surtout avec le type de plats offerts. Pour les salades, je vous recommanderais plutôt le Rosé de l’Orpailleur, ou peut-être le Blanc Réserve de l’Orpailleur pour la salade Bangkok.


Vous avez bien entendu une autre option : vous faire livrer le poulet et choisir une bonne bouteille dans votre cave !

À la bonne vôtre !

Alain P.

Cliquer sur les noms des vins pour accéder à leur fiche HippoVino avec les détails et les liens vers les critiques.

Pour visualiser la carte des vins à partir du site Web de St-Hubert, il faut d’abord choisir son restaurant, puis afficher le menu et naviguer vers la fin de celui-ci.


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mardi 29 mars 2016

Anomalies et défauts dans les vins

Nous avions parlé de façon générale des notions de qualités et de défauts pour les vins dans notre billet : Le bon vin vu par les spécialistes. Mais parler de défauts du vin amène aussi beaucoup de questions et on me demande très souvent : si je remarque telle ou telle anomalie dans une bouteille, est-ce que ça veut dire que le vin n’est plus bon à boire?

Il est impossible d’épuiser un tel sujet en un seul billet de blogue mais commençons aujourd’hui en faisant le tour de quelques bizarreries qui n’ont pas d’impact sur les qualités gustatives de notre boisson préférée.

Des petits cristaux translucides dans la bouteille. Rien de grave, le vin contient de l’acide tartrique et il arrive que celui-ci se cristallise en formant ces petits cristaux qui n’altèrent en rien le goût du vin. S’ils sont en suspension, laissez reposer la bouteille quelques minutes pour qu’ils se déposent au fond, afin d’éviter de les verser dans les verres.

Un dépôt solide au fond de la bouteille. Pour des vins âgés de quelques années, c’est tout à fait normal, ce sont des résidus de tanins. Dans les vins plus jeunes, on peut trouver un léger dépôt dans les vins non filtrés ou légèrement filtrés. Manier la bouteille délicatement pour éviter d’en verser dans les verres.

Une odeur désagréable au débouchage qui s’estompe par la suite. C’est une odeur de réduction, le vin a manqué d’oxygène durant son séjour en bouteille et le problème se règle tout seul une fois celle-ci ouverte. Pour vous en assurer, faites tourner votre verre pour l’aérer, l’odeur diminuera en quelques secondes. Si elle diminue trop lentement, un passage en carafe s’impose. Si la mauvaise odeur persiste malgré l’aération, c’est un défaut réel dont on parlera dans un autre billet.

Un vin qui n’est pas parfaitement limpide. Il existe actuellement une tendance aux vins « non collés, non filtrés » et plusieurs d’entre eux ont ce côté désagréable. Dans le monde du vin traditionnel, c’est considéré comme un défaut, mais les adeptes du vin naturel n’y voient pas de problème. Personnellement, je trouve les boissons limpides plus attirantes mais je ne retournerai pas une bouteille à moins que la texture du vin ne soit affectée (ce qui est malheureusement le cas pour certaines cuvées de vin nature).

On espère que cette liste d’anomalies mineures permettra de vous rassurer si vous avez à y faire face et on vous reviendra bientôt avec des points de repère pour identifier certains défauts plus sérieux. Par contre, n’hésitez pas à retourner à la SAQ toute bouteille que vous n’avez pas de plaisir à boire, il n’y a pas de bonne raison pour boire du mauvais vin !

À la bonne vôtre !

Alain P.

Sur le même thème :



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mardi 22 mars 2016

Belgique : blogueurs et journalistes parlant de vin

Aujourd’hui est un jour très triste pour nos amis belges, frappés par de lâches et horribles attentats terroristes. Dans de telles situations les mots sont bien peu de chose, mais nous tenons quand même à exprimer notre soutien et nos sincères condoléances à tous les Bruxellois, ainsi qu’à tous ceux touchés par ces horribles tragédies.

Pour revenir à notre sujet d’écriture habituel, rappelons que plusieurs de nos sources francophones d’information sur les vins viennent justement de Belgique. Aujourd’hui est donc un bon jour pour les faire connaître, leur dire bon courage et merci d’être là.

Commençons par Fabrizio Bucella, un scientifique de formation, blogueur pour le Huffington Post, qui écrit également dans la Revue du Vin de France et dans la Revue des oenologues. Pour découvrir ses billes sur le vin dans le HuffPost, c’est ici http://www.huffingtonpost.fr/fabrizio-bucella/ et pour le suivre sur Twitter, c’est là : @FabSommelier.

Marc Roisin est blogueur, journaliste au Soir et président du site Web VinoGusto. Pour lire son blogue, c’est tout simplement http://www.marcroisin.com/ et pour le blogue de Vinogusto, c’est http://www.vinogusto.com/blog/fr/ et on peut aussi le suivre sur Twitter : @marcroisin.

Le site Web « les vins du Soir » est la section vin du quotidien bruxellois Le Soir. On y trouve de nombreux textes intéressants sur l’actualité du vin, les cavistes belges ainsi que des conseils et même une rubrique sur les vins belges. Par contre, le site est difficilement accessible aujourd’hui, la section actualités du quotidien étant surchargée. Revenez-y dans les prochains jours, ça vaut la peine : http://www.lesoir.be/103013/vins. Dans les chroniqueurs du site à suivre sur Twitter : @zemetre alias Eric Boschman.

On aime aussi lire le blogue du site Web Quitou http://blog.quitou.com/ qui aborde de nombreux sujets et fait également découvrir des domaines peu connus. On peut également les suivre sur Twitter : @QuitouWines.

Enfin, last but not least, il ne faut pas manquer le blogue la Pinardothèque de Sandrine Goeyvaerts, qui a obtenu le prix du blog vin de l’année 2014, décerné par la Revue du vin de France : https://lapinardotheque.wordpress.com/. Elle dit ce qu’elle pense, parfois un peu brutalement mais toujours avec style et son credo est fort louable : le Pinard, c’est la Vie. Elle sévit également sur Twitter sous le pseudonyme @SandG_.

Bonne lecture et à la bonne vôtre !

HippoVino

P.S. Si vous aimez lire des blogues sur le vin, un billet du mois de Mai dernier : 12 Blogues vins intéressants à suivre.



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lundi 21 mars 2016

Finca Terrerazo – Importation Privée de la semaine, un vin recommandé par Sébastien Muniz

Notre importation privée de la semaine est un superbe vin rouge espagnol, recommandé par Sébastien Muniz, des restaurants Mesón et Tapeo, à Montréal.

Il est produit par la Bodega Mustiguillo, située dans la région de Valence, à environ 100 km de la Mer Méditerranée et 850 m d’altitude. Le vigneron Toni Sarrión travaille en bio et a développé ses propres techniques pour créer de grands vins basés sur le cépage bobal. 

Celui-ci est plus connu pour sa production de grands volumes de vins en vrac, utilisés pour les assemblages de vins de table d’autres régions. Mais aux mains expertes de Toni Sarrión, il permet de produire des cuvées de grande qualité.

Photo Sébastien Muniz
Voyons ce que nous en dit Sébastien :

Pour la chronique cette semaine, ce sera un vin rouge que j’adore produit en appellation 'Vino de Pago'. Il vient d’une maison qui travaille le jus avec amour et passion.

Finca Terrerazo 2012 : un vin à ne pas manquer, avec son nez fumé et son goût très bien équilibré pour l'acidité, le boisé et les tanins. Une explosion de saveurs dans cette cuvée avec 100% de cépage Bobal.

Un excellent accord avec  tous les tapas du Tapeo ou presque. Ce domaine ne fait que des vins extraordinaires à mon point de vue.

C’est une importation privée de l’agence Importation épicurienne.

Merci Sébastien pour cette autre découverte originale ! On te recevra dans nos pages le mois prochain, pour un autre vin espagnol.

À La bonne vôtre !

HippoVino


P.S. Pour ceux qui se demandent ce qu’est un Vino de Pago, c’est une appellation qui s’applique à un seul vignoble plutôt qu’à une région comme c'est le cas pour les D.O. ou D.O.C. Pour plus de détails et la liste des tous les Vinos de Pago, voir la fiche Wilkipedia (en anglais) : Vino de Pago.

Fiche du Finca Terrerazo sur le site HippoVino avec liens vers le site du producteur, la fiche technique et l’agence.

Le compte Twitter de Bodega @Mustiguillo.

Notre importation privée de la semaine précédente : Grange of Prince Edward Brut VQA.


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jeudi 17 mars 2016

Pour la St-Patrick, on boit quoi?

Aujourd’hui 17 mars, on fête Saint-Patrick, le saint patron de l’Irlande. Mais attention, vos connaissances sur cette fête ne correspondent pas nécessairement à son histoire.
Saint Patrick est né en Écosse et non en Irlande.

La couleur originale de la Saint-Patrick était le bleu. Le vert n’est apparu qu’après la rébellion nationaliste de 1798, en même temps que le fameux trèfle à 4 feuilles comme emblème.

Ce sont les Irlandais émigrés aux États-Unis qui ont lancé la tradition de fêter la Saint-Patrick. En Irlande même, on a commencé seulement en 1903.

Comme le 17 Mars est pendant le carême, la toute puissante église catholique irlandaise a obligé les pubs à fermer ce jour-là pour éviter les excès de boisson et ce jusqu’en 1960.

Bon, revenons à notre sujet, pour fêter la Saint-Patrick, on boit quoi?

Si vous êtes irlandais, vous répondrez sûrement de la Guinness ou du Irish whiskey. Tchin-tchin !

Si vous voulez boire du vin de trèfle, libre à vous. On a trouvé la recette sur un site de méditation druidique, c’est là et on vous fournit ça sans garantie d’aucune sorte, ni sur la buvabilité de la chose, ni sur votre capacité à survivre après l’avoir bu, soyons clair : tout essai sera 100% à vos risques. Et ne comptez pas sur moi pour en boire !

Si la couleur verte vous inspire, pourquoi ne pas boire un Vinho Verde? D’ailleurs, nous venons d’ajouter le Quinta do Minho Loureiro sur le site HippoVino. Nous ne l’avons pas encore goûté, mais Marc André Gagnon en dit beaucoup de bien sur le site VinQuébec.

Si vous préférez le vin rouge, pour boire vert choisissez un vin bio ! Oui, je l’avoue, je suis légèrement daltonien, mais pas assez pour ne pas reconnaître le vin rouge. Justement je vous avais parlé de la Cuvée Laïs du Domaine Olivier Pithon en août dernier dans mon billet «Tous deux rouges mais si différents !» Comme la SAQ avait peu commandé de ce vin, il avait disparu des tablettes très rapidement. La bonne nouvelle est qu’il est de retour avec fois-ci le millésime 2013. Celui-ci est moins somptueux que le 2012 mais néanmoins très bon et je le soupçonne de pouvoir devenir encore plus intéressant après un séjour en cave de 2 à 3 ans.

Notez que l’autre vin dont je parlais dans le même billet (Arbois Ploussard les Parelles) est lui aussi disponible actuellement.

Bonne Saint-Patrick et à la bonne vôtre !

Alain P.


Nos références pour la Saint –Patrick :


mardi 15 mars 2016

Grange of Prince Edward Brut VQA – Importation privée de la semaine

Un  beau vin mousseux en provenance du Comté de Prince Edward en Ontario. Au Québec on connaît malheureusement bien peu les vins de notre province voisine et pourtant il y a de belles découvertes à y faire.

Au dernier salon Raspipav, j’ai eu un vrai coup de cœur pour plusieurs cuvées du vignoble Grange of Prince Edward, dont ce Brut VQA, produit avec du pinot noir et du chardonnay. Un mousseux élégant avec une belle fraîcheur, de petites notes briochées et un côté minéral, très bien fait. De bonnes bulles d’apéro ou pour servir avec des fruits de mer.

Son seul défaut est que c’est un produit d’importation privée (à se procurer auprès de l’agence Bambara Sélection), ce qui veut dire qu’il faut en commander une caisse de 12. Mais si vous avez une grande réception en vue, vous allez pouvoir servir un mousseux original à vos invités !

Notez que j’ai dégusté la cuvée « Lot 3 », alors que les photos de l’agence font référence au Lot 2, mais celui-ci semble par contre avoir reçu de bonnes critiques d’autres dégustateurs.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Grange of Prince Edward Brut VQA sur le site HippoVino avec liens vers critiques, site du producteur, fiche technique et agence.

Notre importation privée de la semaine précédente : Le Gigondas Gour de Chaulé CuvéeTradition.




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lundi 14 mars 2016

Stag’s Leap, vin de Californie mythique. Mais buvez-vous du Stag’s Leap, du Stags’ Leap ou du Stags Leap?

Dans la vallée de Napa en Californie, le district de Stags Leap est célèbre dans le monde vinicole depuis le fameux jugement de Paris de 1976. En effet, c’est un vin produit par la maison Stag’s Leap Wine Cellars qui avait, à la surprise générale, gagné cette confrontation.


Dire que ceci a marqué l’histoire viticole américaine est un euphémisme. On trouve d’ailleurs une bouteille du millésime 1973 de ce fameux cabernet-sauvignon au musée national de l'histoire américaine à Washington. La valeur du vin et du vignoble ont bien entendu explosé après cette victoire. Mais Stag’s Leap Wine Cellars n’a pas été le seul domaine à en profiter.

En effet, il existait un vignoble voisin du nom de Stags’ Leap Winery dont le logo est en plus très proche de son quasi homonyme. Inutile de dire que les vins de ce second vignoble se sont mis à se vendre à la fois très bien et fort cher à partir de 1976. De façon tout aussi prévisible, Stag’s Leap Wine Cellars a poursuivi en justice son voisin pour obtenir l’exclusivité de son nom. Mais comme les deux vignobles ont été créés simultanément en 1972 et exploités plusieurs années sous un nom relativement générique, puisqu’il correspond à celui de leur district, la Cour Suprême des États-Unis a permis à la dualité de perdurer. La seule différence est dans l’emplacement de l’apostrophe, avant ou après le S.

Suite à ce règlement judiciaire, les deux domaines ont enterré la hache de guerre et ont même célébré la paix en créant en 1985 une cuvée de cabernet sauvignon nommée « Accord », produite avec 50 % des raisins provenant de chacun des vignobles. Un très beau geste !

Évidemment, il ne faut pas cacher que la confusion existe encore. Elle est même plus large car le nom du district de Stags Leap apparaît également sur les étiquettes de bouteilles d’autres vignobles de la région. Je m’en suis rendu compte cette semaine, car le vin servi au repas de gala réunissant le Premier Ministre Canadien Justin Trudeau et le Président Barack Obama était le Cliff Lede High Fidelity. En recherchant ce vin, j’ai découvert que le même vignoble produit  le Cliff Lede Cabernet Sauvignon, Stags Leap District. Un autre qui profite d’une renommée de voisinage !

Remarquez que de telles situations existent aussi dans d’autres pays. L’utilisation d’un nom géographique pour nommer un vignoble ne peut provoquer une unicité absolue. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les lois françaises  obligent à ajouter une dénomination distinctive, comme nous l’avions expliqué dans notre billet : pourquoi château dans les noms de vin?

La prochaine fois que vous achèterez une bouteille de Stags Leap, faites attention à l’apostrophe !

À la bonne vôtre !

Alain P.



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vendredi 11 mars 2016

Les vins plus chers sont-ils meilleurs?

Parler du prix des vins, c’est inévitablement aborder la question : les vins plus chers sont-ils meilleurs? En cherchant un peu, vous trouverez deux réponses en apparence diamétralement opposées. Certains vous diront : oui, il faut accepter de payer plus cher si vous voulez boire des grands vins. D’autres proclament : non, il est possible de boire bon à petit prix. Le gag est que les deux ont raison.

Bien sûr qu’on trouve des vins agréables à boire à moins de 15 $ à la SAQ, plus tôt cette année nous avons publié un Top 10 des meilleurs vins blancs ainsi qu’un Top 10 des meilleurs rouges de cette catégorie. Et on pourrait allonger ces listes : sur les un peu plus de 500 vins que notre monopole nous présente dans cette gamme, c’est plus de cinquante qui peuvent obtenir la note de passage (qui équivaut à une Hipponote  de deux étoiles si le vin est classé sur le site HippoVino). Par contre, il faut aussi reconnaître que ces vins ont leurs limites. Ils peuvent afficher une belle franchise de saveurs et même un peu de complexité lorsque produits avec plusieurs cépages, mais pour obtenir richesse et profondeur il faudra débourser plus. Et si vous souhaitez boire des vins provenant d’appellations prestigieuses et/ou de producteurs réputés, il faudra débourser encore plus.

Par contre, payer 30 $ ou même 50 $ pour une bouteille ne vous garantit pas de déguster une cuvée extraordinaire. Les bouteilles réputées sont aussi des bouteilles très recherchées, pour lesquelles la demande excède l’offre. Que ce soit par un système d’allocation (quantités réservées par les grossistes) ou par des pré-commandes, ces vins sont souvent vendus en gros avant même d’être produits ou finalisés. Donc les millésimes moins réussis de certains et les produits de vignerons surcotés sont aussi présents et revendus chèrement dans les commerces de détail. Contrairement aux meilleurs vins qui ont obtenu de bonnes critiques et disparaissent très vite, ils séjourneront longtemps sur les tablettes. Les clients qui se basent uniquement sur le prix courent donc davantage le risque de tomber sur de telles bouteilles et d’être déçus.

Dans ce contexte, comment faire pour choisir ses vins? Voici une méthode très simple. Fixez votre budget en fonction de vos moyens financiers et utilisez les critiques que vous trouverez via HippoVino, d’autres sites fiables ou un guide de vin pour faire vos sélections. Maintenant, quelques trucs selon votre budget.

Si votre budget maximum est à 12 $ par bouteille, votre choix sera limité et vous devrez boire plusieurs fois la même chose, comme ce Coto de Hayas à 11.95 $. Pensez à boire moins souvent pour pouvoir vous offrir une bouteille plus chère de temps en temps comme le Paul Mas Cabernet de Cabernet par exemple.

À 15 $ par bouteille, vous pourrez acheter un bon vin différent chaque semaine. Comme il y en a quelques-uns autour de 12 $, utilisez-les parfois pour financer quelques achats entre 15 $ et 20 $, une zone encore plus intéressante où vous trouverez des cuvées comme ce Masciarelli, un Montepulciano d’Abruzzo. Mettez l’accent sur les vins espagnols, portugais, argentins, chiliens et sur les appellations moins connues de France et d’Italie.

Si votre budget vous permet de 15 $ à 20 $ par bouteille, comme nous venons de le dire, vous aurez du choix. Là encore, choisissez des bonnes cuvées de 12 $ à 15 $ de temps en temps pour vous payer quelques vins d’appellations / producteurs réputés. Plusieurs bons vins d’appellations secondaires de Bordeaux (Côtes de Bordeaux, Puisseguin-Saint-Émilion, Montagne Saint-Émilion…), de la Vallée du Rhône ou de Toscane coûtent entre 20 $ et 25 $. Exemples : le Château des Laurets ou le Villa Antinori.

Si votre budget vous permet de dépenser plus de 20 $ par bouteille, vous serez choyés : il y a plus de 2 200 vins entre 20 $ et 30 $ sur les tablettes de notre monopole et beaucoup de bonnes bouteilles là-dedans. Cependant, pour la Bourgogne, les vins californiens ou ceux de producteurs bien cotés vous devrez parfois accepter de dépenser plus de 30 $. Un exemple, cette cuvée italienne de Madame Foradori :Teroldego Vigneti delle Dolomiti.


Pour accélérer votre sélection, voici à quoi correspondent les catégories sur le site HippoVino :
$ (15 $ et moins)
$$ (entre 15 $ et 20 $)
$$$ (entre 20 $ et 30 $)
$$$ (entre 30 4 et 40 $)
$$$$ (plus de 40$)*

À la bonne vôtre !

Alain P.

*Notez que sur le site HippoVino, les prix sont fournis à titre indicatif seulement, vous devez vérifier le prix sur le site SAQ.com pour valider le prix courant à la SAQ. Nous nous efforçons de faire des mises à jour régulières mais les prix changent souvent. Le lien vers le site de la SAQ figure juste à côté de la mention du prix.

mardi 8 mars 2016

Gigondas Gour de Chaulé Cuvée Tradition – Importation privée de la semaine

Il y a de plus en plus de femmes dans le monde du vin et pas seulement des sommelières comme Véronique Rivest, Nadia Fournier ou Élyse Lambert, pour ne nommer que ces trois célébrités québécoises. On trouve également des femmes dans tous les métiers du vin et notamment de plus en plus de vigneronnes, y compris dans les pays connus pour leur machisme comme l’Espagne, l’Italie ou même la France.

En ce 8 mars, je choisis de présenter un vin d’importation privée produit par des femmes depuis 3 générations, ce qui mérite d’être souligné. Mais ce qui mérite encore plus d’être souligné, c’est que le genre du vigneron n’influe pas sur le type de vin ou ses qualités. Un vin se définit par ses cépages, son terroir, le climat de son millésime ainsi que par les techniques et l’habileté déployées pour la viticulture et la vinification. En 2016, on ne devrait plus utiliser de stéréotypes du style « vins de femmes » et si vous ne me croyez pas, goûtez à ce vin !

Personnellement, j’ai dégusté le millésime 2013 du Gour de Chaulé Cuvée Tradition au salon Raspipav en novembre dernier. Un rouge robuste, aux tanins solides mais avec un bon fruité et des notes épicées, une cuvée assez typique de cette appellation du Rhône méridional avec un petit côté méditerranéen. Un vin à boire avec une cuisine plutôt robuste également, des viandes rouges comme de l’agneau ou du canard et à aérer en carafe avant le service. Un vin au bon potentiel de garde qui sera probablement à son meilleur dans 5 ans ou plus. 

Cépages grenache (80%), syrah et mourvèdre. En importation privée par l’agence Symbiose Vins, non disponible en ce moment. Revenez à cette page pour connaître le prochain arrivage.

Pour l'histoire inspirante des femmes du Domaine Gour de Chaulé, sur Paris-Bistro.com : Gigondas, Domaine du Gour de Chaulé.

À la bonne vôtre !

Alain P.

P.S. Il y a peu de vins de l’appellation Gigondas à la SAQ, seulement 11 à ma dernière recherche. C’est un peu dommage à mon sens car ils ont souvent un côté plus frais que leurs voisins de Châteauneuf du Pape.

Fiche du Gour de Chaulé Gigondas Cuvée Tradition sur le site HippoVino avec liens vers critiques, site du producteur, fiche technique et agence.

Notre importation privée de la semaine précédente : Le Magnum du Château de Sancerre blanc.



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vendredi 4 mars 2016

Rabais SAQ Festivino : nos vins préférés de la circulaire 2016

Comme à chaque mois de mars, la SAQ publie sa circulaire Festivino et met en rabais un ensemble de vins principalement italiens. Naturellement, ce sont des vins de grande diffusion qui sont disponibles dans de nombreuses succursales, on ne trouve jamais de cuvée confidentielle de petits producteurs artisanaux dans ce genre de vente. Par contre, grande diffusion ne veut pas dire mauvais, bien au contraire, et j’en profite pour saluer ici tous ceux qui réussissent à produire de bons vins en centaines de milliers de bouteilles, bravo !

Voici donc 8 vins qui valent la peine de figurer sur votre table et que vous paierez un peu moins cher en vous les procurant avant le 20 mars 2016. Le prix en rabais figure entre parenthèses après chaque vin.

Commençons par un vin rouge dont je ne vous ai pas encore parlé, le Piccini Chianti-Classico Riserva (17.95 $). Je l’ai découvert récemment car il est vendu au verre à mon Pub favori du moment (le Burger Pub de l’Auberge Quatre-Saisons d’Orford). Un bon rouge corsé, fruité avec des notes boisées très discrètes malgré son séjour de 18 mois en fûts. Selon les millésimes, c’est 100% de cépage sangiovese ou on y trouve un tout petit pourcentage de cabernet-sauvignon. Avec une assiette de bavette grillée et frites, c’est le bonheur.

Le Farnito Carpineto (27.30 $) est un cabernet sauvignon en provenance de Toscane. Ce rouge est un très bon vin de garde à mettre en cave 4 ou 5 ans, voire plus, à un prix très raisonnable pour ce genre de bouteille. Pour le boire plus jeune, passez-le en carafe afin d’assouplir les tanins.

Le Terra di Brolio de la maison Barone Ricasoli (18.95 $) est un assemblage merlot et cabernet-sauvignon cultivés en terre Toscane, une belle réussite qui était dans nos vins de la semaine sur HippoVino Hebdo en avril dernier.

Pour la suite, ce sont des classiques de ce blogue, mais que voulez-vous, ils maintiennent un niveau de qualité remarquable et je ne m’en lasse pas. Cela me fait penser que je vais ajouter de nouveaux tags pour identifier mes billets : « valeurs sûres » pour ce genre de cuvées et « découvertes » pour celles qui visent les amateurs de vins plus originaux.

Villa Antinori Toscana (22.55 $) : un rouge costaud mais élégant et très bien fait, j’en ai parlé ici.

Podere Castorani Amorino (25.15 $) : un beau rouge chaleureux que j’ai vanté à plusieurs reprises, notamment pour la Saint-Valentin.

Fontanafredda Raimonda Barbera-d'Alba (16.00 $) : l’expression du cépage barbera dans un style nouveau monde qui plaît à un large public et est très polyvalent, on l’a recommandé pour le Super Bowl.

Masi Modello Rosso (13.95 $) : une des bouteilles les plus vendues à la SAQ, un rouge tout en souplesse que j’ai classé dans mon Top 10 des vins à moins de 15 $.

Masi Masianco (15.95 $) : le seul blanc de cette liste, un habitué des rabais Festivino. Original et très bon avec tout ce qui sort de l’eau, comme on disait l’an dernier.

Bon magasinage et à la bonne vôtre !

Alain P.

Cliquer sur les noms des vins dans le billet pour accéder aux fiches avec les détails, l'Hipponote et les liens vers les critiques, le producteur, l’agence, la fiche technique et la SAQ.



jeudi 3 mars 2016

Hausse des prix des vins à la SAQ : quelques exemples et une analyse sommaire

La SAQ a annoncé qu’elle allait hausser les prix de plusieurs produits hier le 2 mars. J’ai effectué une recherche sur les vins dont nous avions mis à jour les prix récemment sur le site HippoVino et voici les résultats.

Nous avons trouvé des hausses de prix pour les 15 vins suivants :

Saint-Chinian Cazal-Viel : de 13.30 $ à 14.10 $
Monasterio de las Vinas Reserva : de 16.00 $ à 16.95 $
Monasterio de Las Vinas Gran Reserva : de 20.20 $ à 21.45 $
Château de Pennautier Cabardès : de 15.50 $ à 16.55 $
L’Orangerie de Pennautier : de 14.10 $ à 15.00 $
Tocado Campo de Borja : de 9.95 $ à 10.10 $
Domaine Langlois-Chateau Saumur Blanc : de 17.75 $ à 18.75 $
Marchesi Alfieri La Tota :  de 25.40 $ à 27.20 $
Masciarelli Montepulciano d'Abruzzo : de 16.80 $ à 17.70 $
Luzon Monastrell Organic : de 16.80 $ à 17.35 $
Château Rouquette Sur Mer Cuvée Amarante : de 19.45 $ à 20.15 $ (mais avec un rabais temporaire de 1 $ qui le ramène à 19.15 $ pour le moment).
Rosso del Camul : de 21.20 $ à 21.95 $
Zenato Lugana San Benedetto : de 16.90 $ à 17.40 $

L’augmentation moyenne sur cet échantillon de 15 bouteilles est donc de 0.98 $ par 
bouteille ou 5.27%.

Si on regarde le diagramme suivant extrait du site Yahoo Finance, l’augmentation de la moyenne mobile du cours de l’euro par rapport au dollar canadien est de 7 % pour les six derniers mois. Certes, notre analyse n’est pas exhaustive , mais notre conclusion est que la SAQ ne semble pas avoir profité des variations du taux de change pour augmenter ses prix de façon excessive. De plus, comme le montre le reste de l’échantillon étudié (vois notes plus bas), c’est seulement une partie des produits qui ont été augmentés. Ceci s’explique par le simple fait que les prix d’achats de la SAQ sont en majorité négociés en dollars canadiens et donc à l’abri des variations du taux de change.


Après la mauvaise nouvelle de cette hausse, une bonne nouvelle : les rabais Festivino sont de retour et vous permettent d’économiser sur plusieurs vins italiens. On vous revient demain avec notre sélection des meilleurs vins pour en profiter.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Notes :

Nous avions comparé les prix de 30 vins au total et les 15 vins suivants n’ont pas augmenté : Beaujolais Les Griottes, 3 Grappes Rouges de la Chevalière Laroche, Domaines Paul Mas Vignes de Nicole, Casillero del Diablo Devil's Collection Red, Beringer Founders' Estate Pinot Noir, Chacra Barda Pinot Noir, Mirassou Pinot Noir, Montes Pinot Noir Sélection Limitée, Casamatta Toscana Bibi Graetz, Jacob's Creek Shiraz Reserve, Prunotto Mompertone, Meia Encosta Reserva Dão, Meia Encosta Dão, Sonovino Terre Siciliane Nero d'Avola-Shiraz, Château Montus Pacherenc du Vic-Bilh.

Pour plusieurs vins la hausse indiquée plus haut inclut aussi l’augmentation de 0.05 $ qui avait été ajoutée le mois dernier puisque nous n’avions pas mis à jour l’ensemble des vins figurant sur HippoVino depuis cette date. 

Un article qui présente un point de vue contraire au mien a été écrit par Marc André Gagnon sur le site VinQuébec, le voici : L'euro est-il vraiment responsable de la hausse des prix? (le titre a été modifié, la version initiale était  «Même le vin qui n'est pas du vin augmente de prix à la SAQ »).