jeudi 28 août 2014

Sébastien Muniz des restaurants Mesón et Tapeo, à Montréal – une belle rencontre !

Si vous suivez notre compte Twitter, vous aurez certainement remarqué que nous échangeons souvent avec Sébastien qui, tout comme nous, est un adepte de ce réseau. C’est donc par le biais de Twitter que je l’ai contacté pour lui proposer une entrevue. La rencontre a eu lieu au restaurant Mesón sur la rue Villeray et voici le compte-rendu de nos échanges « In Real Life » !

Sébastien Muniz / Photo Mesón
(AP) Bonjour Sébastien, merci d’avoir accepté cette rencontre, c’est vraiment un plaisir de te rencontrer en personne alors qu’on a échangé si souvent sur Twitter. J’en profite pour te dire que j’aime beaucoup le design du Mesón, très beau !

(SM) Bonjour, merci Alain, je suis heureux de te rencontrer moi aussi. De quoi veux-tu parler?

(AP) Pour commencer, peux-tu te présenter à nos lecteurs?

(SM) Très bien. Je suis un fils d’immigrants espagnols, né au Québec et passionné par la restauration depuis ma jeunesse. Je travaille dans le domaine depuis 22 ans, après des études en gestion au Collège Lasalle. J’ai travaillé longtemps au Ferreira puis au restaurant Lucca dans la petite Italie.

(AP) Le Ferreira, ce doit être une bonne école !

(SM) Oui, vraiment. C’est un endroit qui marche très bien, très organisé où on s’occupe bien des clients. C’était intéressant pour moi de travailler ensuite au Lucca, pour voir comment fonctionne un plus petit restaurant.

Puis avec mon ami d’enfance Victor Afonso, nous avons ouvert notre premier restaurant, leTapeo. Avoir un restaurant est un projet qu’on avait depuis notre jeunesse, Victor et moi. On a étudié, travaillé et toujours mis de côté de l’argent pour notre projet. Ensuite on a lancé le Tapeo, 10 ans plus tard on travaille encore ensemble et on a ouvert notre deuxième resto, le Mesón.

Restaurant Mesón / Photo Mesón par Jimmy Hamelin
(AP) Une belle histoire, c’est rare que des projets de jeunesse se réalisent aussi bien !

(SM) Oui, on est très heureux de travailler ensemble et c’est facile, on se fait entièrement confiance. Quand on a démarré le Tapeo, ce coin de Villeray n’était pas revitalisé comme maintenant, c’était plus difficile d’attirer les clients. Maintenant, le Tapeo est au niveau des institutions dans la restauration montréalaise, on a des clients qui viennent des États-Unis, d’Europe. Quand ils arrivent à Montréal, ils veulent essayer le Tapeo !

On a aussi un service de traiteur avec le Tapeo et maintenant on vient de démarrer le Mesón, qui fonctionne très bien pour l’instant. Je m’occupe de tout ce qui est vins et alcools pour les deux endroits.

(AP) J’ai remarqué que la carte des vins contient des vins de la SAQ et des importations privées.

(SM) Oui, c’est le cas aux deux restaurants. Pendant quelque temps, on n’avait presque seulement des importations privées, mais certains clients aimaient moins. Il y a une perception que les restaurants qui proposent des IP vendent les vins plus chers. C’est pourtant complètement faux, on applique les même marges, de toute façon les clients peuvent facilement trouver le prix d’achat sur le site des agences. Mais il y a aussi des gens qui préfèrent commander des vins qu’ils connaissent. Donc, comme on est à l’écoute de nos clients, on a maintenant les deux types de vins.

Les importations privées permettent d’élargir le choix et nous facilitent la gestion car la SAQ ne permet plus aux restaurateurs de réserver des stocks.

(AP) Ici la carte  ne contient que des vins espagnols.

(SM) Au Tapeo aussi, j’ai beaucoup de plaisir à faire découvrir les vins espagnols. Il y en a une diversité extraordinaire. D’ailleurs il y a seulement un vin qui est sur la carte des deux restos, un Cava de la maison Hispano-Suizas fait de Pinot Noir, un vin que j’adore, il est vraiment excellent.

L’Espagne sait faire des vins aussi bons et variés que ceux de tous les autres pays. Les vignerons suivent les tendances, on est rendu loin des rouges costauds du type Sangre de Toro, il y a maintenant plein de vins avec de la fraîcheur, de l’élégance. On y trouve de nombreuses régions différentes et certaines sont moins connues, comme la Castille et la Mancha, qui offrent pourtant de belles choses.

On trouve aussi des vignerons exceptionnels comme Álvaro Palacios, que j’ai eu la chance de rencontrer cette année. J’ai pu goûter à sa fameuse cuvée L’Ermita, un vin absolument superbe, j’ai failli tomber de ma chaise ! Quel dommage que la production soit si limitée et donc les prix si élevés ! Mais il fait aussi de très bons vins à prix abordables

J’aimais beaucoup son nouveau blanc, le Plàcet, un Rioja qu’on pouvait trouver à la SAQ, mais il n’en reste plus malheureusement.

[Note d’HippoVino : si vous ne connaissez pas Álvaro Palacios, je vous recommande cet article de François Chartier dans La Presse.]

(AP) Pour finir, peux-tu nous proposer un accord mets-vins?

(SM) Bien sûr ! Je trouve que la meilleure façon de commencer un repas, c’est avec des bulles. Alors je te propose un rosé mousseux, le De Nit  de la maison Raventós i Blanc, à Barcelone. Ils font du vin depuis 1497. Ils ont choisi de sortir de l’appellation Cava pour définir leur propres règles, plus exigeantes que pour les cavas. C’est un vin mousseux savoureux et délicat, avec de belles bulles bien fines. Si on laisse reposer le verre, on voit les bulles monter parfaitement au centre, très régulièrement et très longtemps, comme il se doit.

J’aime le servir avec notre  Gravlax de trucha, de la truite marinée avec caviar de hareng, fines tranches de concombre, oignon vert et zeste de citron. Marie-Fleur est ici, je vais lui demander de faire une assiette pour que tu puisses goûter.

(AP) Là, chers lecteurs, je vous confirme que c’est vraiment excellent et que l’accord gravlax / mousseux rosé fonctionne à merveille. J’avoue que j’aurais d’abord pensé à un mousseux blanc, mais je m’incline, bravo Sébastien et merci pour cette belle entrevue et cette super dégustation !

(SM) Merci à toi et au plaisir de continuer nos échanges sur Twitter !

À votre santé !


Alain P.

Liens


Fiche Hippovino du Raventos i Blanc De Nit Conca del Riu ($$$  24.80 $  Hipponote 3.5*) avec liens vers critiques, producteur, agence, fiche technique et SAQ.

mardi 26 août 2014

Fête des vendanges Magog-Orford 2014, pour découvrir les vins du Québec !

À partir de samedi prochain 30 août, c’est le début de la Fête des vendanges Magog-Orford 2014 qui va se poursuivre deux fins de semaine. Ce sont cinq jours remplis d’activités et de dégustations intéressantes qui vous sont proposées.



En tant qu’habitant de la région, j’y vais chaque année car cette fête est une occasion merveilleuse pour faire un tour d’horizon des vins et des produits du terroir québécois. Évidemment, tous les vignobles du Québec ne sont pas présents, mais avec 49 producteurs et plus de 350 vins, cidres et spiritueux, il y en a suffisamment pour de belles découvertes. En plus, la présence de nombreux produits agroalimentaires permet de réaliser des essais d’accords mets-vins, un verre et une bouchée à la fois. Le Pavillon coups de cœur offre d’ailleurs 5 duos définis par des pros et je vous suggère de les utiliser comme base pour développer vos propres accords.

Cette année, HippoVino est invité par la Fête des vendanges à titre de média – merci beaucoup pour cette belle reconnaissance pour un blogue de seulement quelques mois d’existence – et nous nous engageons à partager avec vous notre parcours de dégustation et nos découvertes.

D’ici là, voici quelques pistes pour préparer votre visite. Elles sont basées sur des vins primés dans des concours, ou dont on a parlé dans les médias ou sur des blogues, dont le nôtre.

Commençons par les produits primés aux Prix du public Desjardins 2014, un concours où ce sont des consommateurs qui effectuent les dégustations. Ils sont encadrés par des pros et les résultats me paraissent tout à fait sensés.

Quatre produits du Québec ont obtenus de grandes médailles d’or, et ils sont présents les quatre : le cidre de glace Du Minot Des Glaces, le vin de glace de L’Orpailleur, le vin de glace Vidal du Marathonien - dont nous avions aussi parlé dans cet article : Canada, pays de vin de glace - ainsi que le cidre de glace pétillant Neige de la Face Cachée de la Pomme.

Parmi les médailles d’or, je remarque le cidre de glace Signature Cuvée Spéciale du Domaine Pinnacle, le cidre de feu d’Union Libre et aussi le vin rouge Le Grand Coteau du vignoble Coteau Rougemont dont Alexandre Dumont a parlé sur le blogue Presseraisin.com : Ouverture d’esprit face aux vins québécois.

Dans les médailles d’argent, on trouve le Crémant de pomme du Minot dont nous avions parlé ici : Des bulles pour Pâques !

Ensuite, Karyne Duplessis-Piché avait présenté au célèbre œnologue français Michel Rolland, qui n’avait encore jamais goûté à des vins québécois, une sélection de 3 blancs et 3 rouges. Le résultat est une vidéo très intéressante qui démontre bien le niveau de qualité atteint par nos vignerons et les défis encore associés à nos vins rouges. Parmi les produits dégustés, deux  blancs qui sont dans mes classiques pour faire découvrir les vins d’ici aux Français en visite : le Seyval blanc du Marathonien et L’Orpailleur blanc


En mars dernier, nous avions interviewé la sommelière Albane Cannaferina, qui nous avait présenté sa sélection de vins québécois pour le menu de l’événement La Cabane 2014. Albane sera d’ailleurs présente à la Fête des vendanges cette année, et deux des vins présentés dans l’article y seront également : le Versant blanc du Coteau Rougemont et l’Adélard du Vignoble Rivière du Chêne, un vin aromatisé au sirop d’érable.

Enfin, sur le site Web et magazine Fidèles de Bacchus, Alain Lebel propose une longue liste de choix de vins, cidres et autres alcools québécois avec leur fiche de dégustation. Je vais profiter du reste de cette liste assez exhaustive pour essayer de nouveaux vins et je vous invite à profiter de la Fête des vendanges pour en faire autant.

Bonnes dégustations !

Alain P.

Notes : mise à jour le 31-08 pour retirer 2 références à des vins qui ne sont pas présentés à la Fête des vendanges. Mise à jour le 06-09 pour ajouter les liens vers les articles sur notre visite à la Fête.

Nos articles récents sur les vins du Québec :

Vins du Québec, un avenir prometteur – suite et fin

jeudi 21 août 2014

Vins du Québec, un avenir prometteur – suite et fin

Notre billet précédent «Vins du Québec, un avenir prometteur – Partie 1 » a permis de mieux comprendre le vignoble québécois et sa production. Aujourd’hui nous allons compléter le portrait en parlant commercialisation. Comme nous l’avions déjà mentionné, l’œnotourisme est le principal canal pour la plupart des vignobles d’ici qui vendent la grande majorité de la production à la propriété. Mais pour se développer au-delà du mode artisanal, il faut aller plus loin.

Comparaison SAQ et LCBO

Les représentants de l’industrie et les médias ont longtemps souligné la très faible présence de nos vins locaux sur les tablettes de notre monopole d’état, surtout en comparaison des autres provinces canadiennes. Un exemple d’article sur le sujet : Quelle place pour les vins québécois?

Selon cet article les vins ontariens représentent 40 % des ventes de la LCBO contre moins de 1 % pour ceux du Québec à la SAQ. La comparaison est trompeuse car les grosses ventes sont les vins embouteillés au Canada, dont jusqu’à 75% du contenu est importé. Voir à ce sujet les fiches Wikipedia [Canadian wine] et [Cellared in Canada]. Ces vins ressemblent en fait à ce qu’on appelle ici les « vins d’épicerie » dont nous avons parlé dans le billet : Le commerce du vin au Québec expliqué aux Français qui arrivent.

En réalité, les vins 100% canadiens certifiés VQA (Vintners Quality Alliance) représentent seulement 2.5% du catalogue de la LCBO, un chiffre très différent du précédent.
Source saq.com

Nette évolution à la SAQ

Depuis quelques mois et suite à une demande gouvernementale, la SAQ a décidé de faire la promotion des vins du Québec avec notamment le programme Origine Québec. La page Web Origine Québec est d’ailleurs très bien réalisée avec notamment les listes des vins primés dans des concours internationaux, des capsules sur les différents types de produits et sur le programme des vins certifiés (équivalents aux VQA canadiens). Le résultat a été immédiat et les ventes ont augmenté de plus de 40% selon Radio-Canada. Bon progrès, mais où en est-on dans l’offre?

En date du 19 août 2014, il y avait 11 753 produits sur le site de la SAQ dont 372 (3.2%) font partie du programme Origine Québec.

La majorité des produits québécois sont 153 cidres qui représentent 41% de l’offre de boissons d’ici. La SAQ offre 76 vins tranquilles (excluant cidres, vins mutés, vins de dessert, vins effervescents) provenant du Québec, soit un peu moins de 1% des 8720 vins offerts au total.

Quelques défis en vue

On peut bien sûr trouver que 76 vins sur 8700, c’est encore peu. C’est que la croissance des ventes de vins québécois à la SAQ met en évidence les défis de nos producteurs, comme l’a bien montré David Pelletier dans son billet : Ils étaient quatre.

On avait vu dans notre article précédent que les vignobles québécois sont petits en comparaison de leurs homologues canadiens. Ils peinent donc à produire les quantités requises pour répondre aux besoins d’un grand détaillant comme la SAQ.

Un autre défi concerne la qualité. La SAQ souhaite commercialiser des vins répondant à des standards de base bien établis et préfère donc les vins qui respectent les normes du programme Vins du Québec certifiés. Certains vignerons refusent ce programme, tout comme ils refusent d’adhérer à l’AVQ. Notons que le programme de certification est accessible à tous les producteurs, membres de l’AVQ ou non, et que les contrôles sont effectués par un organisme indépendant.

Il y a de mauvaises façons de résoudre ces problèmes. Augmenter le rendement des vignes au-delà de certains seuils affecte la qualité des vins produits, ce n’est donc pas souhaitable comme l’indique David. Produire des vins équivalents au « Cellared in Canada » ontariens en ajoutant des moûts de vins étrangers, serait encore pire.

Un avenir prometteur

Personne n’a d’intérêt dans les mauvais choix cités plus haut, ni la SAQ, ni les producteurs. Donc, même si des difficultés sont à prévoir, plusieurs raisons nous incitent à l’optimisme pour les vins du Québec.

Les changements climatiques entraîneront un adoucissement des températures qui sera favorable pour nos vignerons. Peut-être même pourront-ils bientôt cultiver davantage de cépages internationaux.

La question des quantités requises pour un grand réseau de distribution n’est pas unique au vin et a été résolue pour les autres producteurs alimentaires québécois. Les grands détaillants se sont dotés de programmes pour faciliter l’accès aux petits producteurs, comme l’explique cet article du journal La Presse : Quand les supermarchés courtisent les producteurs locaux. Si Walmart l’a fait, la SAQ peut aussi le faire, c’est simple : tout le monde ne doit pas vendre partout.

En plus la croissance des grands vignobles sera propice à la création d’un marché de raisin ou de vrac qui permettra à de petits vignerons de tirer leur épingle du jeu sans avoir à négocier avec la SAQ.

Comme ils doivent vendre à la SAQ moins cher qu’à la propriété, certains vignerons se plaignaient de la baisse de leur marge de profit. Le Gouvernement du Québec a accepté de les aider en versant 2 $ supplémentaires par bouteille pour les ventes au monopole d’état. Un autre obstacle de réglé.

Bien sûr, les vignerons vont aussi devoir faire leur part, tout d’abord en investissant dans leur vignoble. L’accès à un canal de distribution comme la SAQ leur facilitera grandement la recherche de financement. Ils devront aussi accepter de suivre les normes de qualité de l’industrie et s’ils décident de se grouper au lieu de se déchirer, tous seront plus forts.

En même temps certains feront le choix de rester des artisans qui vendent à la propriété et c’est très bien ainsi. S’ils font de vrais bons vins, ils ne manqueront jamais de clients.

Les évènements

Un autre canal de vente intéressant pour les vignerons québécois est celui des nombreux événements et salons de vins à travers la province.
Source www.fetedesvendanges.com

Le prochain est la Fête des vendanges Magog-Orford dont l’édition 2014 aura lieu les 30, 31 août, 1er, 6 et 7 septembre. Vous pourrez y déguster plus de 350 vins, cidres et spiritueux de 49 producteurs. C’est donc une excellente façon de faire un tour d’horizon rapide des vins québécois et de découvrir en même temps d’excellents produits de notre terroir. Visitez leur site pour en savoir plus !

Pour des idées d’accords mets-vins originaux avec des vins du Québec, notre article «Rencontre avec Albane Cannaferina : les accords mets-vins de La Cabane 2014

À la santé de tous les producteurs du Québec et à la vôtre !

Alain P.


Liens

Canadian wine (Wikipedia)
Cellared in Canada (Wikipedia)
Ils étaient quatre. (David Pelletier, blogue Le Sommelier Fou)

mardi 19 août 2014

Vins du Québec, un avenir prometteur – partie 1

Un peu d’histoire

On dit souvent que la viticulture est très récente au Québec, pourtant, selon Wikipedia, les Sulpiciens de Montréal cultivaient en 1731 trois arpents de vigne pour produire leur vin de messe. Évidemment, les religieux se sont vite rendu compte que les vignes européennes ne survivaient pas dans notre climat froid et la Nouvelle France est passée en mode importation. Selon le même article on y éclusa plus de 775 000 flacons de vin en 1739, soit 32 litres par adulte, on avait très soif à cette époque !

C’est dans les années 1980 que la culture de la vigne a véritablement redémarré au Québec et je tiens à saluer ici le vignoble l’Orpailleur, qui a joué un rôle de pionnier tout à fait remarquable, comme en atteste son historique que vous pouvez lire ici.

Depuis cette époque, le vignoble québécois s’est beaucoup développé et notre ministère de l’agriculture (MAPAQ) a recensé plus de 200 vignobles. 70 d’entre eux sont regroupés dans l’AVQ (Association des vignerons du Québec), ils cultivent 42 cépages différents et produisent 2 millions de bouteilles.

Source saq.com

Quelques chiffres pour comparer

Si en Europe on cultive commercialement le vin depuis l’antiquité, les premiers établissements viticoles remontent seulement à la moitié du 19e siècle en Ontario.

Au Canada, on exploite environ 11 000 hectares de vigne pour produire du vin, dont 6 500 en Ontario, 4 000 en Colombie-Britannique et un peu plus de 500 au Québec. En France, la plus grande région viticole est le Languedoc-Roussillon et ses 310 000 hectares, et la plus petite est la Corse avec 1 900 ha.

La liste du site Wines of Canada recense 249 vignobles ontariens et selon Wines of British Columbia on compte 273 wineries en Colombie-Britannique. Si on compare les superficies exploitées, même en réduisant la liste du Québec aux 70 de l’AVQ, on voit tout de suite que nos vignobles, avec une superficie moyenne de 7 ha, sont de petits joueurs sur l’échiquier canadien. Leur production est tout aussi petite et souvent entièrement vendue à la propriété et à quelques restaurants des environs. L’œnotourisme québécois est d’ailleurs bien développé et bien supporté par les organismes gouvernementaux et régionaux.

Qualité et goût des consommateurs

Les vins d’ici ont eu longtemps mauvaise presse. Il faut dire que les débuts ont été cahoteux, les vignerons québécois devaient apprivoiser les techniques pour faire mûrir des raisins sains dans un climat peu propice. En plus, ils ont dû utiliser des cépages hybrides, plus résistants au froid mais nouveaux; plusieurs expériences ont donc été nécessaires avant de découvrir comment les vinifier pour obtenir les meilleurs résultats. Enfin, les vins produits ici sont et seront toujours des vins de climat frais, donc plus légers et plus acides que ceux produits dans les climats chauds. Ils seront donc moins appréciés par les consommateurs de type nouveau monde, qui privilégient les vins californiens, argentins ou australiens et qui se fient beaucoup aux cépages pour guider leur choix.

En comparaison les vignes d’Ontario et de Colombie-Britannique poussent dans des régions au climat nettement plus favorable, d’ailleurs on y fait aussi pousser des fruits comme les pêches ou les prunes qui n’ont aucune chance de survivre au Québec. Les viticulteurs peuvent donc y utiliser les cépages internationaux connus de tous, faire mûrir les raisins adéquatement et produire des vins qui se comparent aux grands vignobles de la planète.

Personnellement, j’ai assez rapidement adopté quelques vins blancs québécois qui, sans être de grands crus, me paraissent tout à fait corrects. Par contre, pendant longtemps les rouges d’ici ne m’ont arraché que des grimaces. Mais j’ai changé d’avis dernièrement, on commence à produire des vins rouges acceptables au Québec, en même temps qu’on note une hausse générale de la qualité. Enfin, il ne faut pas oublier les vins et les cidres de glace, qui sont tout à fait excellents et se comparent aux grands crus européens en termes de vins doux comme nous l’avions écrit dans ce billet : Canada, pays de vin de glace.

On peut donc dire que les vins québécois progressent bien au niveau œnologique et, comme nous le verrons dans notre prochain billet, aussi au niveau commercial.

À votre santé !

Alain P.

Liens

Viticulture au Canada (sur Wikipedia)
La viticulture au Canada (sur Presseraisin.com)

vendredi 15 août 2014

Mouscaillo, un bon Chardonnay du Languedoc

À Limoux, pas que des mousseux !

Si pour vous le nom de Limoux évoque la Blanquette, le fameux vin mousseux produit dans cette appellation, sachez qu’on y élabore également des vins tranquilles, c’est-à-dire non effervescents. Ces vins existent d’ailleurs depuis fort longtemps, on dit qu’ils avaient très bonne réputation à l’époque romaine. Mais après la découverte de l’effervescence naturelle par les moines de l’abbaye bénédictine de Saint-Hilaire, ce sont les mousseux qui ont fait la fortune de la région.


Un Chardonnay atypique

J’ai découvert par hasard le blanc du Domaine de Mouscaillo il y a environ deux ans et j’ai immédiatement été séduit par ce Chardonnay tout à fait atypique. Le domaine est de petite taille avec une superficie totale de 5 hectares dont 4 consacrés aux cépages blancs. Il est exploité par un couple, Marie Claire et Pierre Fort, qui ont fait leurs classes en gérant des domaines de régions renommées avant de revenir sur les terres familiales à Roquetaillade, minuscule village de 200 habitants. Depuis 10 ans, ils y produisent un blanc, un rouge – fait de Pinot Noir – et un crémant de Limoux.

Contrairement à certains cépages dont les caractéristiques variétales sont bien marquées, le Chardonnay peut donner des vins très différents selon les régions. Ici, est-ce le sol très particulier, ou la proximité des Pyrénées, l’altitude et le climat – situées à 400 m d’altitude, les vignes sont balayées par le cers et le marin (noms des vents de l’endroit) – ou encore le savoir-faire des vignerons, j’avoue que je l’ignore, mais ce vin est tout à fait particulier. Cette originalité a été autant notée par les critiques français que par les québécois.

Du bon jus, comme disent les français !

En lisant le site Web du domaine Mouscaillo, on comprend mieux la vision de ces excellents vignerons, la recherche d’équilibres naturels mais sans le refus des connaissances scientifiques, et bien sûr la volonté de « produire des vins uniques.» Leur blanc est fait de Chardonnay, avec un soupçon de Chenin et de Mauzac (le cépage utilisé pour la Blanquette). Fermentation et élevage se font en demi-muids (fûts de chêne de 600 l traditionnellement utilisés dans le Rhône et le Languedoc), mais au final le bois n’est pas vraiment perceptible. C’est un blanc frais mais délicatement fruité, relevé de notes minérales mais avec une certaine rondeur, et malgré ces apparentes contradictions (ou grâce à elles), le tout demeure élégant et équilibré. C’est un excellent vin d’apéro qui accompagne également très bien saumon ou poissons en sauce.

Notons aussi que la famille Fort n’est pas à la recherche de profits rapides, puisqu’elle commercialise toujours ses vins après de longues périodes d’élevage. Après les 11 mois de fût, le vin que vous achetez actuellement a passé 4 ans en bouteille avant de rejoindre les tablettes de votre détaillant préféré. C’est plutôt rare de nos jours.

Si vous êtes amateurs de Chardonnay et de découvertes, ou si vous adorez les Chenins blancs de Loire (oui, je sais, ce n’en est pas un, mais à l’aveugle…), essayez le Mouscaillo et n’hésitez pas à partager vos impressions dans les commentaires. On a hâte de vous lire !

À votre santé !

Alain P.
[Mise à jour : 08-06-2015]


P.S. Je n’ai pas de lien, ni avec le producteur ou l’agence qui importe ce vin, et j’ai acheté mes bouteilles à la SAQ.

Pour découvrir les vignerons de Mouscaillo, un article de la Dépêche du Midi : Limoux. Depuis Roquetaillade, le Mouscaillo fait le tour du monde.

Liens

Fiche du Domaine de Mouscaillo Limoux 2009 sur Hippovino (Hipponote 3*, $$$ Prix SAQ 23.05 $) avec liens vers le producteur, l'agence et les critiques d'Audrey Domenach, Nick Hamilton et VinQuébec.

Fil Twitter @Mouscaillo



lundi 11 août 2014

Entrevue avec Stéphane Campana, fondateur de Vinprive.ca

Suite à notre article de la semaine dernière – Commandes et importations privées, dernier volet sur le commerce du vin au Québec – j’ai été contacté par Stéphane Campana qui tenait à présenter sa plate-forme Internet de commerce électronique Vinprivé. Voici donc le compte-rendu de l’entrevue réalisée avec lui.


(AP) Bonjour Stéphane, merci de nous avoir signalé l’existence de «Vinprivé», peux-tu nous dire ce qu’est vinprive.ca et depuis quand existe-t-il?

(SC) Bonjour. La plate-forme de commerce électronique vinprive.ca a été lancée en mars 2014, pour agréger l’offre de vins d’importation privée (IP) au Québec. Mon but est de faciliter l’accès aux IP pour monsieur et madame tout le monde.

(AP) En résumé, quel est le principe derrière Vinprivé?

(SC) C’est très simple, les agences spécialisées dans l’importation privée peuvent lister gratuitement leurs vins sur notre site. Les clients peuvent également s’abonner gratuitement pour consulter les vins offerts, puis peuvent placer leur commande auprès des agences directement sur le site. Ils paient le montant correspondant aux frais d’agence sur le site. Ensuite, c’est la même procédure que pour toute importation privée. Lorsqu’ils reçoivent la confirmation de l’arrivée de leur commande, ils vont à la SAQ pour récupérer et payer leur vin.

(AP) Est-ce que le coût des vins est le même que si la commande est placée directement à l’agence?

(SC) Tout à fait, le client paie le prix courant et Vinprivé reçoit une commission des agences comme si elle était un de leurs représentants des ventes.

(AP) Combien d’agences et de vins sont listés sur la plate-forme?

(SC) Nous travaillons avec une quinzaine d’agences et affichons un choix d’environ 600 vins, mis à jour sur une base mensuelle. Les agences ont réservé dans leurs inventaires des caisses de ces vins spécifiquement pour Vinprivé. Elles ne nous confient pas nécessairement tout leur catalogue de vins pour l’instant, car certains demeurent réservés pour la clientèle de restauration. Certains vins sont listés en mode précommande pour que les clients puissent signaler leur intérêt. Ces précommandes seront transformées en commande lorsque les vins seront disponibles. Dans ce cas, les frais d’agence sont débités seulement quand nous avons confirmation de la disponibilité.

Les clients inscrits sur le site reçoivent une infolettre tous les 10 jours pour être informés des nouveautés. Nous sommes également partenaires avec Fidèles de Bacchus, qui publie des critiques de vins d’importation privée, comme indiqué dans ton article.

(AP) Merci beaucoup pour toutes ces informations Stéphane et bonne chance avec Vinprivé !

(SC) Merci, nous avons déjà un bon succès auprès de passionnés du vin et des spiritueux qui nous réclament constamment de nouveaux produits. Nous allons d’ailleurs élargir notre offre de spiritueux pour répondre à cette demande.

Alain P.

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vendredi 8 août 2014

Petite appellation, grand vin rouge !

[Mise à jour  04-08-2019] Pour les vins de l’ancien monde, beaucoup d’amateurs font leurs choix en se basant sur les appellations, les AOC/AOP pour la France, DO/DOC pour l’Espagne, DOC/DOCG pour l’Italie. Pour les non-initiés, une AOC est une Appellation d’Origine Contrôlée et, pour pouvoir afficher ce sigle sur son étiquette, le vin doit non seulement provenir d’une région bien précise, mais aussi répondre à un cahier de charges très strict. Les choix de cépages, leur pourcentage, de nombreux paramètres de culture de la vigne (densité des plants, type de taille, rendement maximal, etc.) et de techniques de vinification sont spécifiés et contrôlés par un organisme indépendant. Le but est de garantir des vins de qualité qui correspondent à une tradition viticole régionale donnée.

Il existe aussi les IGP, Indications Géographiques Protégées, qu’on appelait autrefois Vins de pays. Celles-ci vous garantissent aussi une provenance géographique précise et l’adhérence à un cahier de charges de base qui laisse plus de liberté aux vignerons. Certaines appellations contrôlées sont plus recherchées que d’autres, mais elles offrent une aura de prestige permettant en général de vendre les vins AOC plus chers que ceux classés en IGP.

Avec le temps, tout évolue, y compris les façons de faire le vin. Par contre, changer le cahier des charges d’une appellation donnée est très difficile et surtout très lent, car il faut obtenir un consensus entre nombre de fortes personnalités, aux intérêts souvent divergents. C’est pourquoi il n’est pas rare de trouver, dans les nouvelles générations, des vignerons qui choisissent de travailler selon leur vision et de s’affranchir des règles des AOC.

Certains réussissent d’ailleurs très bien. C’est le cas de Peter Fischer, un vigneron d’origine allemande, formé en Californie, propriétaire depuis 1985 du domaine Revelette, près d’Aix-en-Provence. Précisons que le domaine est en culture biologique et que ses techniques de vinification visent à minimiser les artifices œnologiques, dans la mesure du possible dit son site Web, donc sans tomber dans les pièges idéologiques.

Son Grand Rouge Revelette est un authentique grand vin, même s’il est vendu sous l’appellation IGP Bouches-du-Rhône. Il est produit avec les cépages Syrah, Cabernet-Sauvignon et Grenache. Les proportions des différents cépages ont évolué au fil du temps suivant la vision de Peter Fischer, mais elles obligent maintenant au déclassement en IGP, car l’AOC Coteaux d’Aix-en-Provence exige une dominance de Grenache.

Le résultat donne un rouge costaud, puissant même, qui a été salué par nombre de critiques exigeants, dont Alain Lebel, le guide Gault & Millau ou Jacques Benoit, qui le qualifie de magnifique vin, avec «un style un peu carré qui rappelle certains Châteauneufs-du-Pape.» 

On peut le boire assez jeune, à condition de l’aérer sérieusement pour arrondir ses tanins, ou le laisser vieillir en cave longuement, comme en fait foi la dégustation racontée dans le blogue La Pinardothek : le millésime 1995 tenait encore très bien la route en avril 2014.

Si vous trouvez le Grand Rouge un peu cher pour votre budget – il vaut pleinement son prix, mais il est toujours sage de contrôler nos dépenses – vous pouvez goûter au savoir-faire de Peter Fischer avec le Château Revelette, un rouge fait de 50% Grenache, 30% Syrah et 20% Cabernet Sauvignon. Ceci lui permet de s’étiqueter Coteaux d’Aix-en-Provence (AOC), mais c’est surtout un très beau vin rouge aux saveurs de fruits et de garrigue. On peut le boire jeune et il sera un merveilleux compagnon pour un gigot d’agneau aux herbes de Provence.

À votre santé !

Alain P.

Liens

Fiche du Grand Rouge de Revelette sur HippoVino (Hipponote 3.5* $$$$ SAQ : 42 $)
Type de production : bio


Fiche du Château Revelette sur HippoVino (Hipponote 3* $$$ SAQ : 24.30 $)
Type de production : bio

mardi 5 août 2014

Commandes et importations privées, dernier volet sur le commerce du vin au Québec

Depuis quelques semaines, nous faisons le tour des différents aspects du commerce du vin au Québec. Nous avons commencé par les ventes au détail (épiceries et magasins de la SAQ), puis avons discuté des vins au restaurant et enfin du transport de bouteilles de vin lors de vos voyages. Ce dernier volet incluait aussi le rapatriement d’une cave à vin, possibilité peu connue, mais autant accessible aux immigrants qu’aux canadiens qui séjournent plus d’un an à l’étranger. Non, vous n’avez pas besoin de tout picoler avant de partir, vous pouvez rapporter des bouteilles avec vous !

Pour finir, voyons les possibilités qui s’offrent à vous si vous souhaitez boire des vins qui ne figurent pas sur les tablettes des magasins de notre monopole d’état.

Les commandes privées

Vous avez dégusté des vins superbes ou une source fiable vous a recommandé un vin extraordinaire, mais, pas de chance, il n’est pas vendu ici. Depuis le Québec, vous n’avez pas le droit d’en commander directement au producteur, mais tout n’est pas perdu pour autant.

Vous pouvez contacter la SAQ pour placer une commande privée. Vous devez bien sûr fournir l’adresse pour contacter le fournisseur, les détails du vin à commander et payer un acompte de 80%  du prix d’achat au fournisseur. Ensuite, la SAQ va commander votre vin, se le faire expédier à son entrepôt et l’acheminer à une succursale proche de chez vous. Lorsque vous recevrez l’avis indiquant l’arrivée de votre commande, vous pourrez en prendre possession à la succursale en question en payant le solde et l’ensemble des droits et taxes habituels (taxe d’accise canadienne, taxe spécifique du Québec, majoration de la SAQ, TPS, TVQ).

Il faut respecter les commandes minimales de chacun, 150 $ pour la SAQ, en général une caisse pour le producteur. Le délai total varie selon le pays, on parle de 3 à 4 mois pour la France, et la SAQ offre une garantie d’un an pour les vins défectueux. Pour les détails et surtout pour la version officielle et à jour – tout peut changer à tout moment et HippoVino n’y peut rien – voir le site Web de la SAQ.

Les importations privées

La formule des importations privées ressemble un peu à la précédente, mais les commandes initiales d’importation sont effectuées par des agences spécialisées et vous commandez ensuite à ces agences. Votre commande est alors transmise à la SAQ, qui l’acheminera à une succursale proche de chez vous où vous paierez en prenant possession de votre vin. Vous recevrez également une facture de l’agence pour ses frais, que vous devrez acquitter séparément.

Cette formule est très bien adaptée pour les restaurateurs, comme nous l’a expliqué Robert Herrera dans cette entrevue : Rencontre avec Robert Herrera du restaurant Les Cavistes, à Montréal. Par contre, si elle peut convenir à des vrais passionnés, elle n’est pas adaptée pour monsieur ou madame tout le monde pour les raisons suivantes.

Il est très difficile de savoir quel produit est disponible et quand. Les produits varient constamment et la plupart des agences ont des sites Web trop peu souvent mis à jour. Il faut donc échanger avec chaque agence par email ou par téléphone pour avoir l’heure juste.

Il est difficile de trouver des critiques de dégustateurs d’ici (à l’exception d’Alain Lebel des Fidèles de Bacchus et de quelques blogueurs) et, de toute façon, plusieurs vins importés en IP ont des profils très particuliers qui ne sont pas appréciés de tous. Il est donc très important de goûter avant d’acheter, ce qui implique de suivre de près les événements de vos agences favorites.

Il faut acheter à la caisse, donc par quantité de 12 bouteilles en général, parfois de 6.

La garantie offerte par la SAQ est la même que pour les commandes privées, c’est-à-dire un an pour les vins défectueux. Si vous le trouvez mauvais et qu’il n’est pas jugé défectueux par la SAQ, tant pis pour vous.

Pour les particuliers, la meilleur façon d’acheter des vins en IP est lors de salons des vins car : l’offre est alors très claire,  vous pouvez goûter avant d’acheter et, en plus, la SAQ y permet souvent des commandes à l’unité.

Un site à suivre si vous vous intéressez aux IP : raspipav.com (Regroupement des agences d’importations privées).

Une amélioration récente (1er août 2014) : la taxe spécifique du Québec sur les vins était plus élevée pour les restaurateurs que pour les particuliers, les agences devaient donc maintenir deux listes de prix différentes, ce qui ajoutait à la complexité d’un processus déjà très lourd. Ce problème est résolu comme l’explique cet article de Radio-Canada : La hausse de la taxe sur l’alcool entre en vigueur.


[Ajout 11-08-2014] Vous avez deux autres façons de vous procurer des vins d’importation privée.

La première est d’acheter votre bouteille au restaurant, par exemple aux Cavistes à Montréal ou au Moine échanson à Québec. En effet, rappelons que la loi québécoise permet d’acheter au restaurant du vin pour ramener chez soi, à condition d’avoir aussi commandé de la nourriture.


La seconde est via le site Web Vinprivé, plus de détails dans ce billet : Entrevue avec Stéphane Campana, fondateur de Vinprive.ca

À votre santé !

Alain P.

Liens

Entrevue avec Stéphane Campana, fondateur de Vinprive.ca