mardi 27 février 2018

Ballade en Bourgogne, la Côte Chalonnaise, Bouzeron, Mercurey, Montagny

La Bourgogne fait partie des régions viticoles mythiques, c’est même la région de prédilection de plusieurs spécialistes (dont Jacques Benoit, qui vient de l’avouer sans son nouveau livre, dont nous vous parlerons bientôt). Elle regroupe 84 appellations et ses terroirs, baptisés Climats, sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco.

http://bit.ly/2FbrFe4
Si j’en ai assez peu parlé depuis les débuts d‘HippoVino, c’est parce que les vins de Bourgogne se vendent plutôt cher. Dès que vous quittez les bouteilles d’aligoté ou de gamay, la facture monte. La plupart des consommateurs achètent des vins de moins de 25$ et n’ont donc jamais accès aux belles cuvées de chardonnay ou de pinot noir. De plus, les vins de Bourgogne, surtout les rouges,  sont des vins de connaisseurs, qui s’expriment plus par leur subtilité que leur puissance. Plusieurs néophytes qui ont cassé leur tirelire pour s’acheter une bouteille à 50$ m’ont avoué avoir été déçus de leur expérience. C’est presque toujours le cas lorsqu’on fait un grand saut dans notre budget vin, car les attentes sont alors très élevées et les différences ne sautent pas toujours aux papilles.

Pour aider ceux qui souhaitent commencer à explorer les plaisirs du Bourgogne, nous allons vous proposer quelques billets identifiés avec le hashtag #découverteBourgogne. Pour éviter les grands bonds budgétaires, le principe est de contourner les appellations prestigieuses. Commençons aujourd’hui avec une région intéressante, mais moins connue, la Côte Chalonnaise. Celle-ci est située entre la très renommée Côtes de Beaune et le plus modeste Mâconnais. Elle tire son nom de la ville de Châlons sur Saône. Pour la découvrir vue du ciel, visualisez cette superbe vidéo réalisée pour le Bureau des vins des Bourgogne.



Voici maintenant 3 vins de cette région, que j’ai dégustés dernièrement à l’invitation de l’agence Trialto, en commençant par deux blancs.

Bouzeron est la seule appellation « village » spécialisée dans l’aligoté. Le Bouzeron 2014 de la maison Faiveley a un beau nez d’herbes fraîches, une bouche où la minéralité soutient de belles notes d’agrumes et dont la finale fait saliver et redemander un autre verre. J’ai dessiné 2 petits cœurs sur mes notes de dégustation, mais il faut savoir que je suis un fan d’aligoté, quand il est bien fait comme celui-ci. Pour servir avec crevettes et fruits de mer, pas trop froid pour bien apprécier les saveurs.

Montagny est une appellation de vins blancs réputée. Le Montagny 2014 de la Maison Faiveley paraît timide au premier abord, mais se révèle à l’aération. Un chardonnay frais et élégant, au fruité qui oscille entre pomme et pamplemousse avec des notes de citron et un boisé très fin, sans le côté beurré ou vanillé de bien des chardos du nouveau monde. Sera sans doute plus complet après 3 ou 4 ans de garde. Servir aéré et pas trop froid avec un saumon poché.

http://bit.ly/2HMS14B
Finissons par un rouge, le Mercurey 2015 du Domaine Michel Juillot, du beau pinot noir assez typique de son appellation. Le nez "pinote" gaiement, en bouche c’est bien fruité avec les notes de cerises caractéristiques du cépage, de beaux tanins qui laissent une sensation légèrement rugueuse. Si ceci vous rebute, laissez-le en cave 3 à 5 ans pour les adoucir. Pour boire maintenant, servir légèrement aéré et rafraîchi avec un rôti de porc et une sauce aux fruits rouges.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Domaine Faiveley Bouzeron sur HippoVino (Hipponote 2.5* $$$ SAQ : 24.70 $) avec liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et site de la SAQ.

Fiche du Domaine Faiveley Montagny sur HippoVino (Hipponote 3* $$$ SAQ : 25.60 $) avec liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et site de la SAQ.

Fiche du Domaine Michel Juillot Mercurey Rouge sur HippoVino (Hipponote 3* $$$$ SAQ : 33.50 $) avec liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et site de la SAQ.

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vendredi 23 février 2018

Vieux vins et coups de cœur de la semaine

Déguster des vins de 9 ou 10 ans d’âge sans avoir à les faire vieillir soi-même de nombreuses années en cave était un plaisir rare au Québec. C’est de plus en plus souvent possible, la SAQ ayant pris la bonne habitude de se fournir en cuvées ayant plusieurs années de goulot. Oui, on critique souvent notre cher monopole d’état, mais je dois reconnaître qu’il a fait de beaux progrès dernièrement.

Un autre exemple de ce genre de progrès est sa capacité de réaction pour acquérir des vins ayant fait les manchettes des grands médias de vin internationaux, comme Wine Spectator, Wine Advocate ou Decanter. Certains critiques locaux regardent de très haut ces gens qui notent les vins sur 100, mais de très nombreux amateurs apprécient beaucoup de pouvoir acheter des bouteilles recommandées par les médias en qui ils ont confiance.

J’ai justement eu un énorme coup de cœur cette semaine pour le Poiron-Dabin ChâteauThébaud Clos des Tabardières Muscadet-Sèvre et Maine 2009, un Muscadet de 9 ans d’âge. Je l’ai acheté parce que j’adore le Muscadet en général, je ne m’en cache pas, et parce que c’est la première fois que je voyais un vieux Muscadet à la SAQ. J’ai ouvert la bouteille  samedi dernier et je suis littéralement tombé de ma chaise tellement c’était bon. Finesse, complexité autant au nez qu’en bouche, belles notes fruitées délicates mais précises, le tout soutenu par la minéralité typique de l’appellation, une belle finale d’une longueur étonnante, superbe vin. J’ai ensuite découvert qu’il avait fait le même effet aux dégustateurs de Decanter, qui ont écrit l’an dernier sur le renouveau du Muscadet. Tenez-vous bien, ils l’ont noté 98/100 ! C’est peut-être un tantinet enthousiaste, mais je suis persuadé qu’à l’aveugle, plusieurs seront vraiment impressionnés. Incroyable vin pour 25 $, mais attention, il en reste peu !

Dans les rouges, vous pouvez acheter le Dehesa La Granja 2008, un espagnol de Castille et Léon produit par le fameux vigneron Alejandro Fernandez, propriétaire des domaines Grupo Pesquera. Et si voulez encore plus vieux, il reste quelques 2005 en format magnum. Un très beau vin de tempranillo qui a été louangé par plusieurs critiques autant ici qu’ailleurs. Remarquable équilibre pour ce rouge assez puissant et corsé, mais sans rien d’excessif et dont le long passage en barriques est maintenant très bien intégré, au fruité encore bien présent relevé par des notes fumées et épicées, avec une texture soyeuse en bouche et une finale fort agréable. Avec les viandes rouges rôties ou braisées, c’est excellent et à moins de 22 $ c’est tout un rapport plaisir/prix !

À la bonne vôtre

Alain P.

Fiche du Poiron-Dabin Château Thébaud Clos des Tabardières Muscadet-Sèvre et Maine 2009 sur HippoVino (Hipponote 4.5* $$$ SAQ : 24.95$) avec liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et site de la SAQ.

Fiche du Dehesa La Granja 2008 sur HippoVino (Hipponote 3.5* $$$ SAQ : 21.80$) avec liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et site de la SAQ.



lundi 19 février 2018

Alerte vins chouchous : Château Pesquié Édition 1912m et Château de Nages Vieilles Vignes

Des cuvées rouges qui donnent beaucoup de plaisir, c’est souvent le cas dans la vallée du Rhône, surtout lorsque le millésime s’est montré généreux comme en 2015. Rien d’étonnant donc, à voir ces deux belles bouteilles vendues à prix très raisonnables récolter autant de bonnes critiques dans les dernières semaines.

Le Château Pesquié Prestige Édition 1912m vient de l’appellation Ventoux. Son nom est d’ailleurs directement inspiré du mont Ventoux, puisque celui-ci culmine à exactement 1912 m d’altitude. Les passionnés du Tour de France cycliste connaissent bien cette montagne dont la montée est particulièrement exigeante et sélective, mais c’est aussi un très bel emplacement pour les vignes. Terroir et exposition au soleil sont tout à fait adéquats pour obtenir de beaux raisins mûrs.

Le domaine Château Pesquié est un vignoble familial depuis plusieurs générations, exploité aujourd’hui par les frères Chaudière. Leur cuvée Prestige Édition 1912m 2015 est un assemblage de grenache et de syrah, généreux, bien équilibré, avec du corps, un beau fruité et les notes de violette et d’épices caractéristiques de la syrah. Il a été agréablement fait sourire Philippe Lapeyrie, qui le voit accompagner les viandes grillées, rôties ou braisées. Aussi recommandé par Patrick Désy (Journal de Montréal), Jean Aubry (Le Devoir) et Yves Mailloux (Club des Dégustateurs de Grands Vins). Très beau vin rouge pour seulement 15.55$ ! Disponible dans 157 succursales SAQ au moment d’écrire ce billet.

Le Château de Nages est situé dans l'appellation Costières de Nîmes et est exploité par le vigneron Michel Gassier, bien connu au Québec. Sa cuvée Vieilles Vignes est un vin rouge certifié bio, produit avec les cépages grenache, syrah, mourvèdre et carignan. L’élevage dure 12 mois, en cuves béton pour les trois quart et en barriques de chêne français pour le reste.

Le Château de Nages Vieilles Vignes Rouge 2015 est caractérisé par son style méditerranéen bien typique, de beaux fruits mûrs et de la puissance, tout en restant parfaitement équilibré. Nadia Fournier souligne sa finale savoureuse et le qualifie de plein, complet et délicieux. Il a aussi été recommandé par Nick Hamilton (Les conseillers du vin), qui y voir un superbe rapport prix/plaisir, Jean Aubry (le Devoir) et Frédéric Arnould (blogue Tout sur le vin). Dans ce millésime, c’est vraiment un excellent vin rouge pour moins de 19$ ! Il a d'ailleurs fait l'objet de plusieurs autres recommandations après la publication originale de ce billet. En date du 25 mars on est rendu à 7 recommandations, dont Véronique Rivest dans la Presse, c'est maintenant un vin super chouchou. Il en reste dans seulement 94 succursales SAQ le 25 mars, dépêchez-vous !

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Château Pesquié Prestige Édition 1912m sur HippoVino (Hipponote 2.5* $$ SAQ : 15.55$) avec liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et site de la SAQ.

Fiche du Château de Nages Vieilles Vignes Rouge sur HippoVino (Hipponote 3* $$ SAQ : 18.60$) avec liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et site de la SAQ.

Vin chouchou précédent : Domaine de l'Île Margaux.

Cliquer ici pour voir toutes nos alertes vins chouchous (dont le millésime actuellement disponible est recommandé par 3 critiques ou plus).

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mercredi 14 février 2018

St-Valentin : Champagne Blanc ou Rosé?

Pour célébrer l’amour ou l’amitié, les bulles sont incontournables. Pour moi, elles sont tout aussi indiquées pour toute autre célébration, voire même pour simplement savourer le présent qui, comme le dit un proverbe indien ou n’importe quel dictionnaire, est un cadeau. La couleur rose étant souvent associée à la St-Valentin, celle-ci est la période idéale pour vous parler de Champagne rosé.

http://bit.ly/2EY7AFo
Il y a quelques semaines, quelques-uns d’entre vous m’avaient fait remarquer qu’il n’y en avait aucun sur le site HippoVino et qu’ils souhaiteraient plus d’information à ce sujet. La raison de cette absence était toute simple, mes premiers essais avec ce type de champagne avaient été décevants, mais comme cela remontait à plusieurs années, j’ai décidé de revoir ma copie. Pour limiter le risque de déception, j’ai choisi des bouteilles recommandées par des critiques fiables.  Voici deux cuvées qui m’ont paru tout à fait remarquables. Comme elles proviennent de producteurs d’excellents champagnes classiques, je vais vous parler des deux types de cuvées dans les deux cas.

Si vous n’avez pas lu sur le sujet, sachez que si le Champagne rosé a été inventé au début du XIXème siècle par Madame Ponsardin, la fameuse Veuve Clicquot, sa popularité est très récente. En 1981, seulement 800 000 bouteilles de bulles champenoises rosées ont été exportées, contre plus de 15 millions en 2016. Le Champagne rosé est-il produit comme le vin rosé? Non, la couleur rose est le plus souvent obtenue en mélangeant une petite quantité de vin rouge tranquille (fait de pinot noir) à un champagne blanc classique. Les mousseux sont les seuls cas où on peut produire un vin rosé d’appellation contrôlée en mélangeant du blanc et du rouge.

La maison Billecart-Salmon est née en 1818, il y a donc tout juste 200 ans. Depuis les années cinquante, son Billecart-Salmon  Brut Rosé a fait beaucoup pour sa réputation et c’est effectivement un très beau champagne : beaucoup de fraîcheur, des bulles très fines, de belles saveurs de fruits rouges typiques du pinot et une longue finale avec une touche minérale. J’ai été frappé par son côté tonique qui nous met un sourire aux lèvres et donne envie de se verser un autre verre. Oui, à plus de 110$ c’est cher mais c’est aussi vraiment bon (j’avoue, en dégustation, je ne l’ai pas recraché). Après tout, la St-Valentin, ce n’est pas une occasion pour lésiner, n’est-ce pas?

Le Billecart-Salmon Brut Réserve est dans la même lignée d’élégance, de finesse de bulles, de fraîcheur. Il a aussi quelques arômes fruités de pinot, plus délicats cependant, mais avec là encore une belle finale, le tout est savoureux et fort agréable. Pour 67$, c’est un de mes favoris.

Depuis son rachat par Bollinger, la maison Ayala s’est attirée de nombreuses critiques favorables et, disons-le, bien méritées. J’ai été impressionné par sa cuvée Ayala Rosé Majeur, un champagne rosé peu dosé, donc bien sec, où le côté minéral semble faire vibrer les saveurs de fruits rouges. Vraiment bien fait et particulièrement adapté pour accompagner un gravlax voire même un tartare de saumon. Si ça fait partie de votre menu de ce soir, vous ne regretterez certainement pas les 65$ payés pour cette bouteille.

Du côté classique, la cuvée Ayala Brut Majeur est une autre belle réussite, qui est à mon avis dans les meilleurs champagnes vendus moins de 60$ par notre cher monopole, j’en ai d’ailleurs parlé à plusieurs reprises. Élégance, fraîcheur, délicates notes d’agrumes et de fruits blancs, petite touche briochée, si vous recherchez plus la finesse que la puissance, vous aimerez ! Très bon à l’apéro ou à table avec les fruits de mer.

Bonne St-Valentin et à la bonne vôtre !

Alain P.

P.S. Si j’apprécie maintenant de bonnes bulles à bon prix de toutes sortes de provenance, c’est un peu moins vrai pour les bulles rosées où encore trop de bouteilles me semblent trop bonbon, trop sucrées ou manquant vraiment de finesse (oui, c’est mon dada la finesse pour les bulles…). On doit donc accepter de payer un peu plus cher pour se gâter.

Si vous trouvez les champagnes de ce billet trop chers, voici des mousseux plus abordables que je n’hésite pas à recommander et qui existent aussi en version rosé et en blanc classique :





lundi 12 février 2018

Top 10 des meilleurs vins pour les rabais SAQ de février 2018

Ces rabais sont maintenant terminés, cliquer ici pour la promotion la plus récente

Notez que les vins de ce billet demeurent encore de bons achats à leur prix courant. En plus, certains sont disponibles dans les SAQ Dépôt où vous pouvez bénéficier de rabais en tout temps. Cliquer sur le nom du vin pour accéder aux détails et sa fiche et voir l'onglet disponibilité pour savoir où le trouver.


Belle cuvée pour les rabais SAQ du mois de février ! Plusieurs bons vins pour apprécier le ski de chalet… Il vous reste jusqu'au 18 février pour en profiter.

Rosé

Gérard Bertrand Côte des Roses (Hipponote 2.5* $$ SAQ : 18.35$ en rabais 16.95$) : Tout d’abord, un bon rosé du Languedoc à la bouteille distinctive et romantique dont le fond est en forme de rose, qui serait donc parfait pour débuter une soirée de St-Valentin ! En plus, le contenu du verre se distingue aussi par sa qualité.

Blancs

Yalumba Viognier The Y Series (Hipponote 3* $ SAQ : 13.95$ en rabais 12.95$) : un blanc australien fait de viognier que les critiques recommandaient quand on nous le vendait 17$ la bouteille, à 12.95$ c’est vraiment une super aubaine !

E. Guigal Côtes-du-Rhône Blanc (Hipponote 3* $$ SAQ : 19.70$ en rabais 18.70$) : un très bon blanc du Rhône, riche en saveurs mais qui garde une belle élégance, génial à l’apéro ou avec les cuisines asiatiques.

Rouges

Michele Chiarlo Le Orme Barbera d'Asti  (Hipponote 3* $ SAQ : 14.95$ en rabais 13.30$) : un rouge italien fait de barbera, souple et tout à fait polyvalent, dont le millésime 2015 est particulièrement réussi.

Niepoort Diálogo Douro (Hipponote 3* $$ SAQ : 15.70$ en rabais 14.70$) : plaisir assuré avec ce très bon rouge portugais souple et fruité qui a du tonus et fait l’unanimité autour de la table. Avec le rabais, c’est assurément le meilleur rouge à moins de 15$ !

La Montagnette Signargues (Hipponote 3* $$ SAQ : 16.75$ en rabais 15.75$) : ce beau rouge de la vallée du Rhône figure maintenant dans le catalogue général de la SAQ, on peut donc le trouver plus facilement et il est toujours aussi bon ! Assez corsé et généreux, typiquement méditerranéen, le vin de plaisir par excellence.

Cabernet-Sauvignon Bonterra (Hipponote 3* $$ SAQ : 18.60$ en rabais 17.10$) : ce cabernet sauvignon bio de Californie est toujours bien fait, parfaitement équilibré et sans aucun des excès associés parfois à cette région. Du bon vin rouge pour les viandes rouges !

Brancaia TRE Toscana (Hipponote 3* $$$ SAQ : 22.70$ en rabais 21.70$) : très bon rouge toscan fait de sangiovese avec un peu de merlot et de cabernet sauvignon. Moderne, assez corsé, bien fruité, au boisé bien intégré, le millésime 2015 est très réussi !

Fontanafredda Barolo DOCG  (Hipponote 3.5* $$$ SAQ : 28.55$ en rabais 26.55$) : le vin parfait pour s’initier aux plaisirs du Barolo en restant dans un budget raisonnable et sans avoir à attendre 10 ans pour ouvrir la bouteille. Peut se boire maintenant ou patienter encore quelques années en cave.

Mousseux

Moscato d’Asti Nivole Michele Chiarlo (Hipponote 2.5* $ SAQ : 11.30$ en rabais 10.00$ pour une bouteille de 375 ml) : le vin effervescent de dessert par excellence, selon Élyse Lambert, très abordable en format demi-bouteille. Faible en alcool, un léger pétillant qui équilibre le bon taux de sucre, il est idéal pour boire avec les desserts aux fruits.

Une onzième bouteille en bonus pour compléter cette sélection avec un beau Champagne, parfait pour la St-Valentin dans deux jours ou pour vous faire pardonner ensuite si vous avez oublié :

Taittinger Brut Réserve (Hipponote 4* $$$$$ SAQ : 59.75$ en rabais 55.75$) : style classique, fin, élégant et savoureux.

Bons rabais et à la bonne vôtre !

Alain P.

Dans les autre bonnes bouteilles en rabais qui méritent de compléter cette sélection : le Raimonda Barbera-d'Alba Fontanafredda, le Gérard Bertrand Grand Terroir Tautavel, le Monasterio de Las Vinas Gran Reserva et le Torres Gran Coronas Reserva.

Cliquez sur les noms des vins pour accéder aux fiches détaillées avec les infos de base et les liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et SAQ.



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mardi 6 février 2018

Meursault ne veut pas toujours dire Meursault…

Les appellations sont bien utiles pour savoir à quel vin on a affaire, mais encore faut-il lire l’étiquette avec attention.

Chateau de Meursault Bourgogne du Chateau
J’en ai fait l’expérience récemment lorsqu’un ami chez qui j’étais en visite a sorti une bouteille en déclarant « ce soir, on va boire du Meursault ». L’annonce de la prestigieuse appellation a provoqué une salivation intense chez les convives, y compris moi. Première surprise, c’était un vin rouge. Erreur de ma part cependant, car même si c’est très rare – moins de 5% des cas – c’est conforme aux règles de l’INAO. Ma deuxième surprise est la présence sur l’étiquette de la mention « Bourgogne du Château, Pinot noir ». En effet, en dehors des vins d’Alsace, la plupart des appellations françaises relèguent la mention du cépage à de petits caractères sur la contre-étiquette. Ceci peut sembler un peu étrange aux nord-américains, mais les grandes appellations françaises regardent de très haut les vins de cépage.

Dans le verre, nous dégustions  indiscutablement un pinot noir de style bourguignon, de belle facture et tout à fait agréable, mais la signature des crus de la Côte de Beaune ne me semblait pas au rendez-vous. Qu’était-ce donc que cette bouteille?

Un peu de recherche montre que c’est un Bourgogne rouge générique – de l’appellation Bourgogne sans mention de lieu plus précise – produit au Domaine du Château de Meursault, un vignoble qui existe depuis le XIème siècle, dont le chai est situé au cœur du village de Meursault. C’est aujourd’hui un grand vignoble de 60 hectares qui produit des vins de Meursault ainsi que d’autres appellations prestigieuses, et aussi le plus modeste Bourgogne dégusté ce soir-là. Celui-ci se détaille 32.50$ dans une succursale SAQ – lorsqu’il y en a, il n’en reste plus au moment d’écrire ces lignes – alors que les crus réputés de la même maison se vendent entre 41$ et 111$. Leurs deux vins (blancs) de l’appellation Meursault sont à 77.75$ et 91.25$.

Les raisins de notre Bourgogne du château proviennent de vignes situées dans les appellations Savigny-les-Beaune et Pommard. Ce sont donc des raisins déclassés, c’est-à-dire vendus sous une appellation plus modeste, le vigneron ayant jugé qu’ils ne satisfaisaient pas aux critères requis pour ses cuvées de prestige. La beauté des grands terroirs est que ces raisins de deuxième choix sont souvent supérieurs à ce qu’on peut trouver ailleurs. Un négociant bourguignon m’a déjà confié que, comme plusieurs grands domaines de Bourgogne ne produisent pas de vins génériques, la compétition est féroce pour racheter ces raisins déclassés, qui seraient la clef des cuvées de base les mieux réussies. La finesse de ce Bourgogne du château me fait penser à ce commentaire, heureusement d’ailleurs car le prix demandé est dans les plus chers de ce type de vin.

Si vous souhaitez acheter avec certitude une bouteille d’une appellation prestigieuse, comme Meursault par exemple, vous devez rechercher sur l’étiquette une mention « Appellation Meursault Contrôlée » ou AOC Meursault. Pour les vins étiquetés selon la norme européenne plutôt que française, ce sera « Appellation Meursault Protégée » ou AOP Meursault, mais c’est exactement la même chose car les deux normes sont désormais identiques.

Les mentions qui peuvent porter à confusion sont pour la plupart interdites et font l’objet de poursuites, mais il existe quelques exceptions, comme la bouteille dont nous parlons aujourd’hui. Il est difficile d’interdire au Château de Meursault d’utiliser le nom de son vignoble pour ses vins, alors qu’il le fait depuis 900 ans et que les AOC existent depuis environ 80 seulement. 

On avait vu un cas assez semblable avec le Domaine de l’Île Margaux dernièrement. Certains vins du Nouveau Monde ont des problèmes du même genre, le fameux vin californien Stag's Leap par exemple. De telles exceptions n’invalident pas  la notion d’appellation, imaginez un peu le nombre de vins aux noms reprenant faussement ceux des grands crus si elles n’existaient pas…

À la bonne vôtre !

Alain P.

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