jeudi 20 mars 2014

Dégustation verticale, sablier du vin et recommandations d’Italie

G.D. Vajra Barolo
La semaine dernière, j’ai eu la chance de déguster une verticale – plusieurs millésimes du même vin – de barolos de la maison piémontaise G.D. Vajra, gracieuseté de Vincent Alary-Paquette, agent pour Importations Syl-Vins. En explorant les millésimes 2000, 2001, 2003, 2004 et 2008 (ce dernier sera de retour à la SAQ d’ici quelques semaines) de la cuvée Albe, élaborée par les producteurs Milena et Aldo Vaira, je constatais avec plaisir les variations d’une bouteille à l’autre, j’avais l’impression de me retrouver dans un espace-temps recourbé me permettant d’accéder dans un même lieu et à moment précis, à plusieurs époques.

Conscient que ce ne soit pas le genre d’expérience qu’on puisse se permettre à chaque semaine, la verticale demeure néanmoins une forme de dégustation extrêmement formative. Difficile de reconnaître les arômes d’évolution – les arômes tertiaires dans le jargon – du nebbiolo, cépage du barolo, si l’on a jamais goûté une cuvée ayant quelques années derrière le goulot auprès d’un jeune millésimeles arômes primaires et secondaires sont dominants. 


Par exemple, lors de la dégustation de ces cinq barolos – on commence toujours par le plus âgé, en passant –, le nez s’est comporté ainsi : la truffe, la boîte à cigare et le sous-bois s’exprimaient avec caractère sur le 2000 et le 2001 ; les fleurs séchées, l’écorce d’orange et les fruits secs définissaient le 2003 et le 2004 ; tandis que le 2008 dévoilait des notes de cerises à l’eau-de-vie et un côté goudronné, minéral.

En bouche, ce qui est le plus frappant, c’est le comportement de l’acidité et de la structure tannique. Plus le vin est âgé, plus l’acidité tend à s’estomper, la vivacité se fait plus fragile. Quant aux tannins, ils s’affinent, s’assouplissent ; le 2001 était réellement comme une caresse au palais. En somme, le vin devient plus docile, sans toutefois perdre son caractère. 

De là, l’idée du sablier. Parce que le vin, après être passé par une phase où il atteint son apogée, se dénature, se froisse. Et, une fois qu’il a perdu son lustre…

Quoi qu’il en soit, si je partage cette expérience avec vous, ce n’est pas uniquement pour vous mettre l’eau à la bouche, c’est aussi pour rappeler que le vin est vivant et que les années le transforment. Si vous avez donc la patience et l’espace pour garder quelques bouteilles, n’hésitez pas à le faire, ce n’est rien de compliqué. J’y reviendrai d’ailleurs dans un prochain billet…

En terminant, voici deux suggestions de vins italiens – après tout, nous sommes en plein Festivino ! – que j’ai apprécié cette semaine.

La cuvée La Luna E  I  Falò 2011 – référence au roman de l’Italien Cesare Pavese – de Terre da Vino est un barbera d’asti superiore classique, bien ficelé et à bon prix. Les arômes de fruits noirs côtoient la violette et les notes vanillées tandis que la bouche se révèle élégante et persistante. Parfait pour vos pâtes sauce bolognaise !

Du côté de la Vénétie, il sera lancé au début du mois d’avril, le valpolicellla ripasso 2011 de Montresor, brille par sa richesse et son équilibre. Un vin intense dévoilant des arômes de fruits cuits et de café ainsi qu’une texture où les tannins charnus, l’acidité tonifiante et la consistance font très bon ménage. Avec des brochettes de bœuf sur le barbecue, vous aurez un accord très plaisant.

Tchin-tchin !

Frédéric Fortin

Note (mise à jour 15 avril 2014) : le valpolicella ripasso Montresor est maintenant disponible à la SAQ. 

Note (mise à jour 22-08-2014) : le Barolo G.D. Vajra  Cuvée Albe est maintenant disponible à la SAQ, mais il y en a peu, faites vite ! 

Liens

La Luna E  I  Falò 2011 ($$$)
Québec :
Site du producteur :

Montresor Castelliere delle Guaite Valpolicella superiore Primo Ripasso ($$$)
Québec :
Site du producteur :

G.D. Vajra Albe Barolo 2008 ($$$$$)
Québec :
Site du producteur :



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