mardi 5 juin 2018

Un Bourgogne Aligoté carrément époustouflant !

Commençons par un peu d'histoire. Dans la Bourgogne ancienne, l’aligoté était au même niveau que le chardonnay et le pinot noir. Son drame fut la crise du phylloxéra. Après cette catastrophe viticole et économique, les vignerons avaient besoin d’argent et vite. Ils décidèrent donc d’opter pour le chardonnay sur les meilleurs terroirs, car il donne des raisins de qualité beaucoup plus rapidement. Confiné aux terroirs difficiles, l’aligoté devint le cépage des blancs simples et acides, que le fameux Chanoine Kir popularisa mélangé à la crème de cassis.

Heureusement, les améliorations aux pratiques de viticulture et de vinification ont permis à plusieurs  vignerons de redonner des lettres de noblesse à l’appellation Bourgogne Aligoté. On vous en avait parlé dans un billet de février 2015. On notera aussi la nouvelle association Les Aligoteurs, ainsi que l’AOC Bouzeron, appellation village dédiée à l’aligoté. Bref ce cépage injustement méprisé a aujourd’hui le vent dans les voiles, même s’il ne prétend pas concurrencer les Chassagne-Montrachet ou autres cuvées bourguignonnes vendues hors de prix.

Si vous me lisez régulièrement, vous avez sans doute remarqué que je m’intéresse beaucoup à ces appellations moins connues et moins « nobles » selon les guides de sommellerie. On y trouve de fort belles bouteilles à des prix attractifs. Quand je vois apparaître sur les tablettes de la SAQ un nouveau Muscadet, Soave, Madiran, Gaillac ou une autre de ces bouteilles pour prolétaires, je saute sur l’occasion et si le contenu en vaut la peine, elle aura sa place dans ce blogue ou sur HippoVino Hebdo.

Lorsque j’ai découvert une bouteille d’aligoté 2015 en provenance du Domaine Buisson-Charles, dont le vigneron est le fameux Patrick Essa, je ne prenais pas un gros risque vu la réputation du Monsieur. Mais après avoir ouvert la bouteille le week-end dernier, j’ai été complètement époustouflé par la qualité et la richesse de cet aligoté. Fraîcheur, notes minérales, fine touche boisée, mais surtout un fruité étonnant, une très belle texture et une longue finale savoureuse. Servi avec une assiette de linguine aux homards, façon Joe Beef, dont j’ai pris la recetteici, c’était superbe. Oui, c’est le plus cher des aligotés de la SAQ mais c’est incontestablement le meilleur, et de loin. Un vin magnifique auquel les notes données par les spécialistes ne me semblent pas rendre pleine justice.  Mais peu importe, le vrai problème est qu’il n’en reste quasiment plus. Il va falloir attendre le millésime 2016. Là je vous préviens, je vais acheter plusieurs bouteilles !

Pour ne pas vous laisser tomber après vous avoir fait saliver, sachez que vous pouvez choisir le Bourgogne Aligoté du Domaine Taupenot-Merme, le millésime 2015 est disponible en ligne et dans 85 succursales en date d’aujourd’hui, il est très bon également, même si ses saveurs sont un peu moins riches que son cousin.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Domaine Buisson-Charles Bourgogne Aligoté Sous le Chemin sur HippoVino (Hipponote 3* $$$ SAQ : 27.60$) avec liens vers critiques, fiche technique, sites du producteur, de l’agence et de la SAQ.

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