La mise sur
pause des activités non essentielles au Québec et en Ontario aujourd’hui semblent
démontrer une certaine coordination interprovinciale. Cela facilitera les
choses dans les régions limitrophes. Un autre point commun entre les deux
provinces est que les magasins d’alcool vont rester ouverts, avec certaines restrictions pour diminuer les risques. Certaines personnes critiquent cette
décision, étant donné que s’approvisionner en alcool n’est pas réellement
essentiel. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais voici une explication
assez probable.
Ce qui est
essentiel, c’est de limiter les déplacements de personnes et nous n’en sommes
pas à des mesures de type militaire avec contraintes par la force. Il est donc
important de convaincre mais aussi de prévoir les risques de délinquance. Les autorités
pensent probablement qu’une fermeture brutale et immédiate entraînerait une
hausse marquée du trafic d’alcool clandestin avec plusieurs conséquences
néfastes, qui vont bien plus loin que la perte de quelques revenus de taxes. D’une
part, cela générerait de nombreux déplacements, et aussi des contacts entre ceux
qui se déplacent et ceux qu’ils approvisionnent. Le tout se déroulerait
évidemment dans la clandestinité, donc si cela entraîne des contagions, la
santé publique n’en saura rien et ne pourra retracer les personnes à risque.
Finalement,
il est sans doute plus facile et moins risqué pour la population de contrôler l’accès
aux magasins officiels.
Après avoir
répondu aux tenants du YAKAfermerlaSAQ, que dire aux partisans du YAKAvendreseulementenligne?
Là encore,
c’est beau sur papier mais pas mal plus compliqué en réalité. D’une part, la
hausse des ventes en ligne est déjà telle que la SAQ a beaucoup de difficultés
à fournir à la demande. Le problème n’est pas le site, mais la logistique d’entreposage
et de livraison. On ne livre pas à partir des succursales, mais d’un entrepôt
central, pas prévu pour une croissance aussi fulgurante (l’augmentation des
mois précédents était très progressive). Je suis certain que la SAQ travaille
fort pour régler ce problème, mais ça va prendre du temps. Les contraintes liées aux risques de vol et au besoin de
contrôler les ventes aux mineurs complexifient beaucoup les choses. Postes
Canada a ajouté au problème en refusant de livrer à domicile et forçant les
gens à aller chercher leur commande au bureau de poste. On comprend qu’ils
veulent limiter les risques pour leurs livreurs, mais cela augmente énormément
la circulation de personnes aux bureaux de poste.
Alors
voilà, les magasins restent ouverts pour le moment. Mais tout peut changer
rapidement, laissons les autorités décider, ils font vraiment du bon travail
depuis le début de cette crise. Et si vous allez à la SAQ (ou à la LCBO pour
nos lecteurs ontariens), soyez responsables et respectez strictement les consignes. C’est pour votre bien et pour celui de tous. Et buvez toujours avec
modération, ce n’est pas une bonne idée de boire pour oublier le virus.
À votre
santé, au sens propre et au figuré !
HippoVino
P.S. Si une
seule des deux provinces fermait ses magasins, il est facile de prévoir l’intense
trafic inter-frontalier qui en résulterait…
[Mise à jour 24-03-2020] P.S. bis. Le début de panique provoqué hier par la peur de fermeture de la SAQ tend à confirmer ce qui est écrit plus haut. Par contre, je viens de lire des choses un peu bizarres sur ce même sujet. Certains semblent penser que la décision de livrer aux bureaux de poste vient de la SAQ… Rappelons que les facteurs sont des employés de Postes Canada, la SAQ n’a aucun pouvoir sur eux. Ensuite, on propose de permettre aux agences de promotion de faire de la vente directe. Malheureusement, la vente de l’alcool au détail est régie par une loi qui définit clairement qui peut le faire et dans quel cadre. La SAQ ne peut pas changer la loi et le gouvernement a d’autres priorités. Par contre, il est vrai que vous pouvez placer des commandes de vins d'importation privée aux agences ou acheter votre vin d’un restaurant licencié qui fait de la livraison. Le restaurant peut vendre à l'unité, c’est plus cher mais c’est légal, à condition que le livreur vérifie que le client a l’âge requis.