jeudi 29 décembre 2016

Vin : 15 nouvelles importantes de 2016

Décembre est le moment traditionnel des bilans de fin d’année, commençons par un tour de 15  nouvelles qui ont agité le monde du vin en 2016.


Les intempéries en France. Ce n’est pas une seule nouvelle, mais plutôt une séquence de problèmes météorologiques qui ont durement frappé les vignobles français cette année, gel, grêle, sécheresse et maladies. Résultat final, une récolte nettement plus faible.

Vague de critiques et de réajustements sur le monopole du vin au Québec. Critiquée de toute part pour ses politiques de prix, la SAQ a finalement réagi en annonçant une baisse pour s’aligner avec les prix pratiqués en Ontario. Le gouvernement a aussi autorisé la vente de vins du Québec en épicerie.

L’irrésistible ascension de la Chine viticole. On avait beaucoup entendu parler de la Chine pour sa consommation de vins rouges, parce que des milliardaires chinois achètent des vignobles à Bordeaux et parce qu’elle était devenue le second pays au monde pour la surface de vignes. Mais cette année une équipe chinoise a gagné le concours de dégustation à l’aveugle de la Revue du Vin de France et la maison Moët Hennessy a commercialisé son premier vin de luxe chinois. Quelles seront les prochaines étapes?

Un vin du Rhône détrône les bourgognes comme vin le plus cher du monde. On s’était habitué à voir ce classement dominé par les vins du Domaine de la Romanée Conti ou les cuvées d’Henri Jayer mais en 2016 le record des prix aux enchères appartient à un Hermitage la Chapelle 1961 de la maison Jaboulet. Et vous pouvez acheter un millésime plus récent à la SAQ pour seulement quelques centaines de dollars…

Ouverture de la Cité du vin à Bordeaux. C’est le plus grand musée du monde consacré au vin et en plus il est situé à Bordeaux, ville mythique de ce divin nectar. Dès son ouverture, c’est devenu un élément majeur pour le tourisme de la région.

Le vin bleu. Il vient d’Espagne et c’est un vin blanc coloré avec une teinture provenant d’extraits de raisins bleus. Il n’a pas été loué pour ses qualités organoleptiques mais il a fait tout un buzz dans les médias et sur les réseaux sociaux !

Une fontaine à vin publique et gratuite en Italie. Du vin à volonté pour tout le monde, c’est normal que ça fasse les manchettes !

Les jeunes et le vin. Les jeunes ne consomment pas le vin exactement comme leurs parents, mais ils en boivent et ils s’y intéressent, alors pourquoi en faire un plat?

Le décès de David Pelletier, le fameux sommelier fou. Il nous a quitté subitement cet été, beaucoup trop jeune, beaucoup trop tôt et il laisse un grand vide dans la blogosphère québécoise.

Arvid Rosengren gagne le concours de meilleur sommelier du monde. Le sommelier suédois  du restaurant Charlie Bird, à New-York, a remporté l’édition 2016 du concours A.S.I. de Meilleur Sommelier du Monde 2016 à Mendoza en Argentine.

Les chimistes essaient de produire du vin synthétique. Le vieux fantasme de transformer l’eau en vin. On pourra produire artificiellement de la piquette sous peu, mais pour faire mieux c’est moins évident.

Peter Mondavi, pionnier de la viticulture à Napa, qui était à l’origine de l’introduction des cépages chardonnay et pinot noir en Californie, est décédé à l’âge vénérable de 101 ans en février. 


Le choix d’un vin chilien, le Bicicleta, comme vin officiel du Tour de France a faitpolémique, même si les vignerons français avaient refusé de participer à l’appel d’offres. Un arrangement a été trouvé à la dernière minute. 

La percée du #WineMorning sur Twitter. Le hashtag #WineMorning a été lancé comme un rendez-vous quotidien sur l’actualité du vin, chaque matin à 8h30 (heure française) par les comptes Twitter @mon_viti et @RhoneaOfficiel. Et c’est indéniablement un grand succès, bravo Audrey Domenach et François Reynaud.

Pour rester informé sur les nouvelles du monde du vin, vous pouvez nous suivre sur Twitter (@HippoVino) ou vous abonner à HippoVino Hebdo (c’est gratuit).

Bonne fin d’année 2016 à tous et à la bonne vôtre !

HippoVino


jeudi 22 décembre 2016

Vins blancs pour fêter, les recommandations de Benoît du blogue Vino2travel

On continue notre série #HippoVinoFete de 2016 avec un troisième billet de blogueur invité, rédigé cette fois-ci par Benoît Lefèvre du blogue Vino2travel. Le thème du jour est « vins blancs pour fêter » et je laisse la parole à l’ami Benoît.

Ma première recommandation est un très beau Sancerre du Domaine Pascal et Nicolas Reverdy. Sancerre est une des appellations les plus reconnues de la région de la Loire en France, mais également un endroit bien connu des amoureux de sauvignon blanc !

La cuvée Terre de Maimbray est issue de raisins provenant de vignes plantées sur des sols argilo-calcaires. Les raisins sont fermentés puis élevés en cuve inox pour une période de six mois. La robe est jaune pâle avec des reflets verdâtres. Le nez est sur les agrumes. En bouche, on perçoit une bonne acidité et un côté très minéral.

Quel joli Sancerre, frais, tendu et minéral ! À moins de 30$, il s’agit d’un excellent rapport qualité-prix. Il sera le compagnon idéal d’un plateau d’huîtres ou d’une salade de chèvre chaud.

Ma seconde suggestion est un superbe chardonnay de la maison Alois Lageder, dans le Trentino Alto-Adige, dans le nord de l’Italie. Ce domaine familial, une institution de la région, possède près de 50 hectares de vignes cultivées en biodynamie.

La cuvée Löwengang est une des cuvées haut de gamme du domaine. Provenant de vieilles vignes de chardonnay sur des sols sablonneux, graveleux et calcaires, les raisins sont fermentés puis élevés en barriques de chêne français (jusqu’à un tiers de barriques neuves) pour une durée de 11 mois.

La robe du vin est jaune doré. Le nez est très élégant avec des notes de beurre noisette, d’amandes grillées et de vanille. En bouche, le vin est très gras et doté d’une belle longueur avec une finale crémeuse.

Un grand chardonnay qui vous donnera beaucoup de plaisir. À un peu moins de 60$, il justifie tout à fait son prix. Il plaira même aux inconditionnels des vins blancs de Bourgogne. Un vin parfait pour accompagner une volaille à la crème ou du homard.

Benoît Lefèvre

Merci beaucoup Benoît pour ces très belles recommandations qui me font saliver, car je suis à la fois un amateur de Sancerre et un grand fan du Domaine Alois Lageder et je n’ai pas encore eu la chance de déguster ces deux fort intéressantes cuvées. Merci également à Benoît Lefèvre pour les photos qui illustrent ce billet.

Joyeuses Fêtes à tous !

Pour plus de détails sur chacun de ces vins :





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mardi 20 décembre 2016

Un vin blanc et un vin rouge de plus de 30$ pour Noël, par Yves Mailloux

Dans notre série #HippoVinoFete de 2016 voici le second billet de blogueur invité, rédigé par Yves Mailloux du Club des Dégustateurs de Grands Vins. Dans la lignée du nom de son blogue, il nous suggère deux grands vins pour Noël, un blanc de Bourgogne et un rouge du sud de la Vallée du Rhône.

Montée de Tonnerre, Chablis Premier Cru, Château de Maligny, Jean Durup et fils, 2015, France, 36.50$



Un Chablis premier cru issu d’un climat de deux hectares qui, avec Fourchaume, est situé de part et d’autres des Grands Crus.

Il se pare d’une jolie robe jaune clair avec quelques reflets verts. Sa bouche est vibrante, quasi électrisante, et sa finale résolument saline.

Accords suggérés : huîtres, poissons, fruits de mer et crustacés






Ce vin est un assemblage de huit cépages mais majoritairement composé de Grenache Noir. Les vignes poussent sur un terroir d'argile recouvert de plus de deux mètres de cailloux dont on ne retire qu'un rendement de 30 hectolitres à l'hectare.

De beaux arômes de fruits rouges et noirs et de réglisse émanent du verre. Ce Châteauneuf-du-Pape est étonnamment souple et frais et ne comporte aucune lourdeur le rendant très polyvalent à table.

Accords suggérés : Cipaille, tourtière, gibier, agneau, canard et bœuf

jeudi 15 décembre 2016

Gamay festif : des vins pour fêter recommandés par Patrick Ayotte

Dans notre série #HippoVinoFete de 2016 voici le premier billet d’un blogueur invité. On commence avec Patrick Ayotte du blogue Dans mon verre.

Les beaux jours d'étés agrémentés de pique-niques ou de séjours en camping sont bel et bien passés. Il serait aussi facile de penser que le temps pour les vins plus légers, fruités et pourvus d'une bonne acidité le soit aussi. Mais est-ce bien le cas?

Pensez-y un instant. Quels types de plats sont les plus populaires lorsque la température baisse et que la nature tombe en dormance? De la salade, des grillades toutes simples ou des mets réconfortants? Et oui, ce sont ces derniers!

Comment faire les accords mets-vins alors? Un de mes principes en cette matière est de servir des vins ayant une bonne acidité lorsque le plat lui est plus gras ou dense. Ainsi un équilibre est créé, ce qui permet au plat et au vin d'être en harmonie et même de briller.

Le pinot noir pourrait bien jouer ce rôle, mais comme les bons pinots abordables ne sont pas légions, je me tourne régulièrement vers le gamay qui y est parfois apparenté en terme de style et même de goût.

Ce cépage, le gamay et les vins qui en sont faits, constitue une bonne part des vins que je consomme et ce, tout au long de l'année. J'en bois pour la fraîcheur et le fruit que ces vins affichent habituellement, ainsi que pour le sérieux et les bons accords que ces vins peuvent créer. Que ce soit un cru du Beaujolais, les meilleurs vins de cette région ou des vins de gamay d'ailleurs en France, voir même du Canada, j'y trouve toujours mon compte!

Voici maintenant deux vins bus cette année qui m'ont particulièrement satisfait :


Véritable coup de cœur personnel de l'année qui se termine, ce vin du Beaujolais a tout pour séduire; du fruit, de la fraîcheur, de l'acidité bien sûr, mais aussi des notes épicées. Parfait pour accompagner la traditionnelle tourtière (ou pâté à la viande selon votre recette!).



Pour ceux et celles qui auraient peur de ne pas aimer un vin ayant une acidité trop présente, ce vin issue du millésime 2015 composé lui aussi de gamay devrait vous plaire. Avec son fruit un peu plus riche mais n'affichant aucune lourdeur, ses notes d'épices et de terre, il sera parfait avec les bouchées que vous servirez en entrée ou en accompagnement d'une volaille entière (lire ici poulet ou dinde).

Patrick Ayotte

Merci beaucoup Patrick pour cette invitation à se rafraîchir le gosier avec ces très bons vins de gamay ! Merci aussi pour les photos qui illustrent ce billet.

Joyeuses Fêtes à tous !

Fiche du Georges Descombes Brouilly sur HippoVino  (Hipponote 3* $$$ SAQ : 25.90 $)

Note de dégustation du Henry Marionnet Première Vendange sur le blogue Dans mon verre

mardi 13 décembre 2016

Mauvais vin ou bon vin? Que faire quand les critiques se contredisent?

Pour plusieurs vins les critiques sont unanimes, c’est par exemple le cas du très bon Château Mourgues Du Grès Les Galets Rouges, un rouge des Costières de Nîmes. Comme vous le voyez sur sa fiche HippoVino, pas moins de 5 bonnes critiques pour le millésime 2014, en plus de la nôtre sur HippoVino Hebdo. Dans ce cas-là, il n’y a pas à hésiter, on achète et on savoure !


Par contre, la situation se complique quand on lit des critiques contradictoires. Un exemple, la cuvée de pinot noir de Bourgogne Réserve de la Chèvre Noire. Marc-André Gagnon en a dit beaucoup de bien et Jean Aubry le descend en flammes. Comment cela se peut-il? Ce sont deux critiques très sérieux et à qui on peut se fier.

Soyez attentifs ! Les deux n’ont pas parlé du même vin, puisque la critique de Vin Québec concerne le millésime 2013 tandis que le Devoir parle du 2012. Il y a eu manifestement un gros écart d’une année à l’autre.  

Par contre, on notera que Jean Aubry publie très rarement des critiques négatives et qu’il s’est donné la peine de préciser qu’il trouvait ce vin mauvais depuis plusieurs années. D’autre part, 2012 est réputé plutôt supérieur à 2013 pour les rouges de Bourgogne, bien que ceci représentant une moyenne, un vin puisse être à l’envers de la tendance.

De mon côté, je me souviens l’avoir aimé ce vin là, mais il y a assez longtemps. Quelques mauvaises expériences l’avaient ensuite mis sur ma liste noire de vins à ne plus acheter. Une question m’ayant été posée sur ce vin, j’ai fait un peu de recherche avant de répondre et ai ainsi découvert les deux critiques citées plus haut. Pour en avoir le cœur net, j’ai mis la main sur une bouteille récente, en l’occurrence un millésime 2014, réputé pour être très bon dans cette région.

Le verdict? Nez assez bon, même si ça ne pinote pas vraiment, mais en bouche c’est plutôt moyen avec une petite note âcre agaçante en finale.  Bref, ce n’est pas une épouvantable piquette, mais c’est en dessous de mes attentes personnelles pour un bourgogne rouge. Il va rester sur la liste de la même couleur que la chèvre, noire. Notez néanmoins que 2015 est un millésime réputé extraordinaire en Bourgogne, il y a donc une chance que la cuvée de l’an prochain ressemble au 2013 goûté par Vin Québec.


Dans ce cas-ci, c’est le mauvais qui l’emporte mais il m’arrive régulièrement de trouver bonnes des bouteilles qui ont eu une mauvaise critique ici ou là. Il faut comprendre que n’importe quel vin peut avoir une ou quelques bouteilles défectueuses suite à un problème de bouchon, de transport ou autre incident hors du contrôle du vigneron. Personnellement, je ne m’empêche pas d’acheter un vin s’il a eu une mauvaise critique, surtout si d’autres sont favorables. C’est d’autant plus facile que la SAQ nous permet de retourner les bouteilles qui ne sont pas à notre goût, il n’y a donc aucun risque.

Par contre, sachez que mes recommandations sont basées sur des vins que j’ai aimés et que des critiques professionnels ont aussi appréciés. Il y a évidemment quelques exceptions où je trouve peu de soutien, mais je vais alors le mentionner. Et si vous préférez les vins qui font l’unanimité, consultez les fiches du site HippoVino et vous verrez qu’il n’en manque pas !

À la bonne vôtre !

Alain P.

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vendredi 9 décembre 2016

Vins pour les fêtes en format magnum

[Mise à jour 13-13-2016] Pour les fêtes de fin d’année, on a besoin de plus de vin car on est nombreux et en plus on veut impressionner nos invités. Le format magnum, la double bouteille contenant 1.5 litres, est donc idéal pour cela. Évidemment, ce ne sont pas tous les vins qui sont disponibles en magnum. En faisant une recherche aujourd’hui, lesite de la SAQ indique  au total 8798 vins et si on se restreint au format magnum, il n’y en a plus que 212. Mais bon, ne crachons pas dans la soupe, 212 choix, c’est pas mal pour une seule occasion et je ne connais pas de boutique sur la planète qui ait 212 formats magnum disponibles. Sur ces deux cent bouteilles, voici 4 suggestions pour passer de belles fêtes.


Pour l’apéro ou pour accompagner la dinde, il faut du chardonnay. Celui de la maisonTrapiche est à la fois correct, très bon marché (20.20 $ pour le magnum) et il rejoint un large public, une valeur sûre pour plaire à votre tante Jeanine.

Pour les tourtières et aussi pas mal d’autres choses car c’est un vin très polyvalent, le Poças Coroa d'Ouro est un rouge portugais très plaisant provenant de la vallée du Douro.  Une autre cuvée très accessible en prix (26.20 $ pour le magnum) et en saveurs, votre oncle Georges en redemandera plusieurs fois.

Pour accompagner les cuisines plus corsées comme les cipâtes au gibier ou les ragoûts plus épicés, il faut un rouge plus costaud et aux saveurs un peu épicées. Un de nos classiques, la Montagnette, un rouge de Signargues dans la Vallée du Rhône. C’est bon, énergique, pas trop cher (32.75 $ pour le magnum) et parfait pour faire danser le rigodon à toute la famille.

Si vous êtes du genre à sortir des menus battus et à cuisiner rôtis, braisés ou même gigots et que votre budget vous permet de dépenser davantage, pourquoi pas un super toscan? Le Macchiole est un Bolgheri Rosso très agréable, dans le genre costaud aux tanins de velours dont le magnum se détaille pour 67.50 $. Vous pourrez même le servir à l’oncle Henri qui veut boire du rouge avec sa bûche au chocolat.


Le format magnum n’est pas bon qu’à impressionner nos invités, c’est aussi le format idéal pour faire vieillir le vin en cave, car il s’oxyde moins rapidement dans une grande bouteille. Cependant, tous les vins ne sont pas aptes à une longue garde. Dans nos suggestions plus haut, le Macchiole est certainement capable d’attendre plusieurs années et, si je me fie à cette dégustation de l’ami Yves Mailloux, le Poças Coroa d’Ouro également.

Sur le même thème des vins pour accompagner les menus des fêtes, nous avons demandé à quelques amis blogueurs de nous faire parvenir leurs suggestions à titre de blogueurs invités. C’est la troisième année que nous le faisons, c’est donc devenu une tradition. Suivez-nous ici même ou sur les réseaux sociaux avec le mot-clic #HippoVinoFete pour la suite !

À la bonne vôtre !

Alain P.

P.S. Si vous vous appelez Jeanine, Georges ou Henri et ne vous reconnaissez pas dans ce que j’ai écrit, ne vous en faites pas, je ne parlais pas de vous.



mardi 6 décembre 2016

Consommation du vin au Québec, toujours en croissance !

Les résultats du deuxième trimestre de la SAQ montrent que la croissance des ventes de vin continue au Québec. Il faut dire que cet été a représenté une bonne période pour le Québec, la météo était favorable, le tourisme en hausse et le chômage en baisse. Avec ces belles conditions, les ventes totales de notre monopole ont augmenté de 3.9 % par rapport au même trimestre de l’an dernier. Le communiqué de la SAQ ne sépare pas les ventes de vin des autres alcools, mais si on utilise la proportion annoncée dans son dernier rapport annuel, la SAQ aurait vendu pour environ 553 millions de $ de vin cet été.

Dans les tendances qui persistent, on remarque la croissance plus rapide des ventes de vin en épicerie plutôt qu’en succursale, à la fois en valeur (5.2% contre 3.7%) et en volume (3.3% contre 1.3%). Notons que pour les ventes en épicerie, ceci représente les ventes en gros aux épiciers. Ceux-ci ajoutent ensuite leur marge et le prix moyen de 8.32$/litre devient autour de 13$ pour le consommateur.

Pour mieux comprendre ces chiffres et les différences entre les réseaux, nous avions donné plus de détails ici-même en février dernier : Vins importés en vrac au Québec, portrait du marché.

Les tendances qui se dégagent des chiffres cités plus haut peuvent paraître contradictoires. La croissance en dollars est supérieure à celle en volume, donc les consommateurs acceptent de payer plus cher pour de meilleurs vins. En même temps, ils achètent davantage en épicerie, donc plus de vins bon marché de qualité médiocre ou au mieux très moyenne.

Ce sont en fait deux tendances complémentaires qui accompagnent la hausse générale. Plusieurs développent leur amour du vin et choisissent de meilleures cuvées, ce sont des clients assidus des succursales et ce sont aussi nos lecteurs, j’imagine que vous vous reconnaissez.

En même temps, la tendance de boire du vin avec chaque repas ou presque est aussi bien visible. Mais, comme nous l’avions expliqué dans notre billet sur les vins les plus vendus, le côté pratique d’acheter le vin en même temps que la nourriture amène un gain de temps décisif. Et si la majorité des gens à qui j’ai parlé reconnaissent qu’il y a mieux en succursale, ils estiment trouver « du vin correct et pas trop cher » chez leur épicier.


Un facteur qui accentue cette impression est le fait que les prix affichés en épicerie sont avant taxes alors que ceux de la SAQ les incluent… Ceci signifie donc que les cuvées les plus vendues affichées 12.99$ au supermarché, coûtent en réalité 14.94$ ! Mais comme les taxes sont seulement imprimées au bas de la facture et regroupées pour l’ensemble des produits taxables, ce montant de 14.94$ n’est visible nulle part…

Pour ma part, j’ai de la difficulté à payer 15$ pour un vin qui a été acheté 1.18$ au vigneron qui l’a produit. Cela suffit à justifier un détour par la SAQ ! Et oui on peut y trouver de bons vins à moins de 15$, on avait suggéré des blancs ici et des rouges là. Vous pouvez aussi filtrer les listes du site HippoVino en utilisant le symbole $ (un $ veut dire moins de 15$) : vins rouges à moins de15$, vins blancs à moins de 15$, vins rosés à moins de 15$.

À la bonne vôtre !

Alain P.

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jeudi 1 décembre 2016

Vins : L’Argentine en trio blanc et rouge

Même si le tango se danse en duo, c’est un trio de vins argentins que nous vous recommandons aujourd’hui. Comme nous le disions sur HippoVino Hebdo cette semaine, c’est un pays qu’on accable souvent à coups de préjugés ridicules dans le monde du vin. Si on oublie ce bla-bla pour se concentrer sur le contenu des bouteilles, on trouve au contraire des cuvées intéressantes et de très bons rapports qualité-prix.

Commençons par le cépage classique de ce pays, le malbec, et par un domaine nouveau à la SAQ. La Mascota Malbec est notre vin de la semaine et c’est vraiment un bon rouge charnu, corsé avec un boisé bien réussi, qui enrobe les tanins sans écraser le fruit. Pour 18 $, vous en avez pour votre argent et il fera une paire parfaite avec un burger gourmet ou des viandes grillées. Si votre succursale tient le Cabernet Sauvignon du même domaine, vous pouvez également vous y fier sans problème.

Toujours avec le cépage malbec, mais en provenance d’un domaine très connu, qui appartient à la prestigieuse maison Moët Hennessy et qui collabore au grand cru Cheval des Andes, le Terrazas de Los Andes Reserva Malbec est dans un style plus puissant et un peu plus boisé mais avec beaucoup de fruit. C’est un vin plaisir qui vise un large public et qui se sert avec des viandes braisées ou un magret de canard. Aérer avant le service. Ce n’est pas un vin de longue garde mais il peut patienter en cave 3 à 5 ans.

Pour finir, un grand vin blanc qui m’avait été recommandé par le regretté sommelier fou, David Pelletier, qui nous a quitté vraiment beaucoup trop vite et trop tôt. J’achète ce vin depuis quelques années, mais il est disponible en petite quantité et toujours difficile à trouver, d’autant que les conseillers de la SAQ sont rarement au courant de son existence. Le domaine Luigi Bosca de la famille Arizu a une belle réputation au niveau international mais est encore assez peu connu au Québec. La cuvée Luigi Bosca Gala 3 est un assemblage très original de viognier, chardonnay et riesling. C’est riche en saveurs mais avec de la fraîcheur et une pointe de minéralité, une cuvée d’une précision et d’un équilibre remarquables, année après année. Je l’ai essayé avec différents poissons, saumon, flétan, omble chevalier, toujours avec succès. À ta santé et à ta mémoire, David, et merci pour tout !

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche HippoVino des vins recommandés avec les liens vers les critiques, la fiche technique, le producteur, l’Agence et la SAQ :

La Mascota Malbec (Hipponote 3* $$ SAQ : 18.00 $)
Terrazas de Los Andes Reserva Malbec (Hipponote 3.5* $$$ SAQ : 21.30 $)
Luigi Bosca Gala 3  (Hipponote 3.5* $$$ SAQ : 26.05 $)

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vendredi 25 novembre 2016

12 bons vins à acheter en tout temps

Ce sont 12 bons vins à prix raisonnables, mais en plus ils sont en rabais à la SAQ jusqu’à dimanche prochain, le 27 novembre. Meilleure nouvelle encore, de vendredi à dimanche vous bénéficiez d’un rabais additionnel de 10% si vous achetez pour au moins 100 $. Faites votre liste et en route pour votre succursale favorite !

Oui, nous vous avons déjà parlé de plusieurs d’entre eux car ce sont des incontournables, allez hop, piqûre de rappel.


Commençons par le Champagne, il en faut au moins une bouteille pour Noël et le Nicolas Feuillatte Brut Réserve est tout indiqué pour l’occasion. C’est un assemblage de pinot noir, pinot meunier et chardonnay et, s’il a été autrefois snobé parce qu’il provient d’une coopérative, sa qualité et sa finesse sont aujourd’hui reconnues par les spécialistes. Pour l’apéro avec des bouchées, assez frais pour servir avec des huîtres et aussi très bon avec des pétoncles.

Pour les mêmes accords avec un vin tranquille, les amateurs de sauvignon se doivent d’essayer le Château de Sancerre dont nous vous avions parlé ici-même. C’est d’ailleurs (et hélas car j’aime beaucoup les vins de cette appellation) le seul Sancerre aussi bien distribué dans les succursales de notre cher monopole.

Pour finir avec les vins blancs, le Masi Masianco est un italien original produit avec les cépages pinot grigio et verduzzo avec une méthode de vinification particulière. Imbattable pour un blanc à ce prix !

Voici maintenant 9 vins rouges qui méritent leur place sur votre table pour accompagner les viandes de la même couleur.

Le Podere Castorani Amorino, un rouge italien des Abruzzes, chaleureux et très riche en saveurs.

Le Cabernet Sauvignon Arboleda, un chilien bien fait qui fera plaisir aux amateurs de ce cépage.

Le Château Picoron, un Castillon-Côtes de Bordeaux fait de merlot et de cabernet franc, classique et toujours réussi.

Le Côtes du Rhône de la maison E. Guigal, dont on peut dire la même chose, mais qui est un assemblage de syrah, grenache et mourvèdre.

La cuvée d’entrée de gamme de la grande maison australienne Penfolds, le Koonunga Hill Shiraz – Cabernet, d’une constance remarquable, année après année, un vin qui plaît à un très large public.

En provenance d’Espagne, El Coto Crianza est un Rioja où les notes boisées complètent le fruit au lieu de l’écraser, et l’étiquette est parfaite pour la saison de la chasse !

Avec le Masi Tupungato Passo Doble, l’Argentine danse le tango avec l’Italie, et les cépages malbec et corvina donnent un vin rouge tonique et aromatique. Excellent rapport qualité-prix !

Parlant de bon rapport qualité-prix, impossible d’éviter le Portugal. Le Duque de Viseu est un rouge savoureux de l'appellation Dão produit avec les cépages Touriga Nacional, Tinta Roriz, Alfrocheiro et Tinta Barroca.


Pour un rouge corsé et équilibré à un prix imbattable, on fait un tour en Espagne avec le Borsao Seleccion de l’appellation Campo de Borja, en Aragon. Olé !

On vous en a promis 12, mais on va donner notre 110% ou un treize à la douzaine, comme vous préférez. Pour ceux qui cherchent un grand vin à mettre en cave quelques années, pensez au Volte Dell’ Ornellaia, un super toscan qui ne vous forcera pas à prendre une seconde hypothèque.

A partir de lundi prochain, vous paierez le prix courant mais ces vins valent néanmoins d’être achetés. Si vous êtes un véritable chasseur d’aubaines, sachez que certains  d’entre eux sont disponibles dans des SAQ Dépôt (c’est indiqué sur notre fiche, vérifiez les stocks sur le site SAQ) où vous pouvez obtenir des rabais en tout temps.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Voici les fiches de ces vins sur HippoVino avec tous les liens vers critiques,  fiche technique, producteur, agence et SAQ :

Champagne Nicolas Feuillatte Brut Réserve (Hipponote 3.5* – $$$$$ SAQ : 48.25 $ en rabais à 45.50 $)
Château deSancerre (Hipponote 3* – $$$ SAQ : 25.45 $ en rabais à 23.45 $)
Masi Masianco (Hipponote 3* – $$ SAQ : 16.45 $ en rabais à 15.45 $)
Podere Castorani Amorino (Hipponote 3.5* – $$$ SAQ : 25.65 $ en rabais à 23.25 $)
Cabernet Sauvignon Arboleda (Hipponote 3* – $$ SAQ : 19.45 $ en rabais à 18.45 $)
Château Picoron Castillon-Côtes de Bordeaux (Hipponote 3* – $$$ SAQ : 20.35 $ en rabais à 18.45 $)
Côtes du Rhône E. Guigal (Hipponote 3* – $$ SAQ : 20.55 $ en rabais à 18.45 $)
Penfolds Koonunga Hill Shiraz – Cabernet (Hipponote 2.5* – $$ SAQ : 17.60 $ en rabais à 15.45 $)
El Coto Crianza Rioja (Hipponote 2.5* – $$ SAQ : 17.30 $ en rabais à 16.25 $)
Masi Tupungato Passo Doble (Hipponote 2.5* – $$ SAQ : 16.45 $ en rabais à 14.95 $)
Duque de Viseu Dão (Hipponote 2.5* – $ SAQ : 14.45 $ en rabais à 13.45 $)
Borsao Seleccion Campo de Borja (Hipponote 2.5* – $ SAQ : 12.70 $ en rabais à 11.45 $)
Le Volte Dell’ Ornellaia (Hipponote 3* – $$$ SAQ : 29.45 $ en rabais à 27.95 $)

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jeudi 17 novembre 2016

Vins primeurs et Beaujolais Nouveaux 2016

[Mise à jour 18-12016] Ils sont arrivés à la SAQ aujourd’hui jeudi 17 novembre, conformément à la tradition. Le succès commercial a entraîné celui du terme Beaujolais Nouveau, mais en fait on devrait parler de vins primeurs. Le terme primeur signifie que la commercialisation est effectuée avant les dates limites imposées par les appellations classiques.

Ceci implique que les vins nouveaux ne peuvent pas être de grands vins. Leurs saveurs ne peuvent être très complexes et ils ne peuvent pas se conserver plus qu’un à deux ans en général. Mais cette simplicité volontaire peut faire des cuvées très agréables à boire à l’apéro ou avec une assiette de cochonnailles, en discutant avec les amis. Si la discussion est trop calme, prononcez le nom Trump et je vous garantis que ça va démarrer au quart de tour !


Quelques considérations sur les vins primeurs 2016

L’offre de la SAQ s’est étoffée. On est passé à 9 cuvées différentes cette année, avec un équilibre entre celles provenant de grands négociants et celles de plus petits producteurs réputés. Tout est à moins de 20 $, avec deux Gamays nouveaux autour de 13 $. Le vino novello italien a disparu du portrait.

2016 est un millésime difficile. Contrairement aux deux dernières années et surtout à 2015, la météo a retardé les dates de vendange. C’est critique car la date du 3e jeudi de novembre est coulée dans le béton et il a fallu faire très vite cette année. Les primeurs 2016 sont un peu plus pâles et moins concentrés que l’an dernier. Comme toujours en pareil cas, les meilleurs vignerons tirent leur épingle du jeu et réussissent là où d’autres trébuchent.

Les critiques qui n’aiment pas le genre en disent du mal, c’est devenu une tradition. Chacun a droit à ses goûts, c’est un point que nous défendons toujours avec ardeur. Par contre cette prose est inutile pour tous ceux qui ont envie de participer à cet événement. Heureusement, il y a aussi d’autres critiques pour nous guider dans nos choix.

Certains vignerons choisissent d’éliminer le mot Beaujolais. Gamay Nouveau leur semble plus vendeur ou bien c’est une façon d’indiquer leur différence. Dans certains cas, ils préfèrent ajouter du gamay provenant de régions voisines afin de garder les raisins des meilleurs terroirs pour les cuvées élevées plus longuement.

Une recommandation pour finir : les Griottes, le gamay nouveau 2016 du talentueux vigneron Pierre Marie Chermette du Domaine du Vissoux. Du beau fruit et une très belle texture en bouche. Le rouge d’apéro parfait et avec assez de brio pour passer à table ensuite avec vos charcuteries préférées.

Le même vigneron produit aussi une cuvée de Beaujolais classique (pas nouveau) du même nom, Les Griottes, dont le très bon millésime 2015 est actuellement disponible dans 98 succursales SAQ. Parfait si vous voulez faire la comparaison entre un vin primeur et un vin élevé normalement !

À la bonne vôtre !

Alain P.

P.S. J’ai contacté le producteur pour savoir pourquoi l’étiquette est différente de celle du Beaujolais primeur Les Griottes disponible en France. Pour respecter la date d’expédition, il a dû utiliser une cuvée isolée qui rentre dans l'assemblage du Beaujolais Nouveau Les Griottes qui était prête à ce moment-là.  C’est donc bien du Beaujolais Nouveau mais pas exactement le même vin.



Fiche du Pierre-Marie Chermette Beaujolais Les Griottes sur HippoVino (Hipponote 3* $$ SAQ : 19.55$) avec liens vers producteur, critiques, fiche technique, agence et site de la SAQ.


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