Dans les
vins blancs de Bourgogne, le cépage roi est indiscutablement le Chardonnay, à
un point tel que beaucoup de gens croient que c’est le seul à être cultivé dans
la région. Pourtant, nous avons déjà vu que dans l’appellation Saint-Bris, bourguignon rime avec Sauvignon ! Oui, à Saint-Bris-le-Vineux, on cultive du Sauvignon
blanc ou gris.
L’autre
exception est l’Aligoté, un cépage surtout cultivé en Bourgogne, un peu
ailleurs en France mais aussi en Suisse et dans les Pays de l’Est. Il est
utilisé dans certains Crémants de Bourgogne mais surtout pour les vins de
l’appellation Bourgogne Aligoté, des blancs vifs et frais, assez peu connus et injustement
sous-estimés. En effet, on entend souvent dire que le Bourgogne Aligoté est un
petit blanc juste bon à mélanger avec de la crème de Cassis pour faire du kir…
Quelle erreur !
Peu de
choses sont plus difficiles à briser que les préjugés ! Cependant, en goûtant à
l’aveugle les vins que je vais vous présenter aujourd’hui, bien des détracteurs
du cépage Aligoté changeraient d’avis. Si vous pensez que je suis tout seul
dans ma croisade pro-aligoté, détrompez-vous. Jacques Benoit, dans sa chronique
du journal La Presse, et David Pelletier, sur son blogue Le Sommelier Fou, en
recommandent régulièrement.
Commençons
par celui de la maison Taupenot-Merme, un vignoble familial situé près de Nuits-Saints-Georges,
dans la région appelée Côte de Nuits. Le domaine prétend travailler en bio mais
n’est pas certifié, c’est pourquoi nous ne mentionnons aucun mode de production
sur sa fiche. Si plusieurs Bourgognes
Aligotés sont très pâles, celui de Taupenot-Merme a une belle couleur paille et
fait montre de fraîcheur et d’élégance. Côté saveurs, on est dans les notes de
poire et de pomme avec une touche minérale et une longueur étonnante pour un
Aligoté. C’est un superbe blanc d’apéro qui ferait aussi merveille avec une
assiette de crevettes grillées.
Au
contraire du précédent, le Domaine Ballorin et F est certifié en bio et en biodynamie (Demeter). Gilles Ballorin et son épouse Fabienne (le F dans le nom
du domaine) ont pour philosophie de produire du vin nature. Il y a donc très
peu de soufre (sulfites) dans les bouteilles, environ 25 mg/l ou 35 mg/l pour le Bourgogne Aligoté Le Hardi selon le millésime (détails ici). Le vin est superbe et à des
années lumières du stéréotype de l’Aligoté insignifiant. C’est un blanc moins
vif, avec une bonne fraîcheur mais un côté soyeux, des notes florales, de fruit
blanc, de miel et une belle longueur. La couleur dorée et les saveurs de noix
dénotent un début d’oxydation. Comme souvent, un défaut aussi léger n’altère
pas le plaisir mais amène au contraire une plus grande complexité des saveurs.
Par contre, je vous suggère de le boire rapidement, car faible taux de soufre et
signes d’oxydation sont rarement synonymes de longue garde. Boire avec une sole
aux amandes ou une volaille avec sauce aux champignons.
Le monde du
bon Bourgogne Aligoté ne se limite pas à ces deux cuvées. Comptez sur nous pour
en ajouter régulièrement sur le site HippoVino, toujours avec des liens vers
les critiques qui pourront éclairer vos choix. Nous nous efforçons aussi d’ajouter
les liens vers les sites des producteurs et leurs fiches techniques, mais notez
que nos deux vignerons d’aujourd’hui n’ont pas encore de site Web…
À votre
santé !
Liens
Fiche du Bourgogne Aligoté Taupenot-Merme sur le site HippoVino avec liens vers les critiques de
David Pelletier (Le Sommelier Fou) et Jacques Benoit (La Presse)
Fiche du Bourgogne Aligoté Le Hardi du Domaine Ballorin sur le site HippoVino avec liens vers les critiques
de David Pelletier (Le Sommelier Fou) et Yves Mailloux (ClubDGV)
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