vendredi 26 août 2016

Nos 10 choix des meilleurs vins pour les rabais SAQ du mois d’août 2016

C’est la période de la rentrée des classes mais la SAQ préfère appeler « Vive les vacances » ses rabais qui vont du 18 août au 4 septembre 2016. D’ailleurs, si vous n’avez pas d’enfant d’âge scolaire et ne travaillez pas dans l’enseignement, c’est une bonne période pour prendre des vacances, il fait beau et il y a beaucoup moins de monde au bord de la mer !

Mais si vous avez à assumer les factures de la rentrée, peut-être aimeriez-vous économiser un peu sur vos achats de vin tout en appréciant le contenu de votre verre. Voici 10 bouteilles à vous procurer d’ici au 4 septembre qui vous permettront d’y arriver facilement. Cliquez sur les noms de vins pour accéder à leurs fiches détaillées et aux liens vers les critiques.

Dans les vins rouges, vous avez plusieurs beaux  choix à commencer par le Madiran 2011 du Château Bouscassé, produit par le très célèbre vigneron Alain Brumont, une personnalité très appréciée au Québec (et sûrement ailleurs). Un rouge costaud mais dont les tanins sont bien élevés, qui fait merveille à table avec la cuisine du sud-ouest de la France, notamment avec les plats de canard ou un bon cassoulet. C’est le 2011 qui est en rabais actuellement, aérez-le bien avant le service mais vous pouvez aussi le conserver en cave 3 à 5 ans sans problème.

Un autre rouge chaleureux qui nous provient du Roussillon, le Tautavel  de la gamme Grand Terroir  de chez Gérard Bertrand, parfait pour les amateurs de cuvées bien fruitées. Un vin très riche en saveurs pour ce prix, qui ira fort bien avec les grillades sur le barbecue. Vous pouvez aussi faire des provisions pour vos viandes rouges braisées de l’automne.

Dans un registre assez semblable et adapté aux mêmes accords mets-vin, le Pure Malbec de la grande maison Trapiche est dans mes découvertes de 2016, un rouge argentin très réussi.

Si vous êtes un amateur de Valpolicella Ripasso, celui de la maison Folonari est dans un style qui plaît à un large public, sauf à ceux qui sont totalement allergiques au boisé, et il est dans les moins chers des ripassos. Un bon accompagnement pour un plat de veau à la tomate.

Pour ceux qui préfèrent les rouges légers, le Bourgogne Passe-tout-grains Prince Philippe est un bel assemblage de gamay et de pinot noir. C’est simple mais joyeux et parfait pour l’apéro, pour accompagner des charcuteries ou un poulet rôti.

Dans les raretés des rabais SAQ, on trouve cette fois-ci un Champagne, le Pommery Brut Royal, une belle cuvée élégante avec des saveurs de noisette, qu’on appelle souvent rancio dans le monde des bulles. Un bon champagne d’apéro qui peut aussi se servir à table.  Avez-vous quelque chose à fêter bientôt?

Dans les produits à prix économique, on trouve des cuvées dont on a parlé souvent mais qui le méritent bien. Pour un rosé, c’est celui de Domaine de Gournier qui vient des Cévennes, pour un blanc, le Sauvignon blanc Les Jamelles et en rouge on y va avec le Corbières La Garnotte.

Rappelons que pour trouver tous les vins en rabais à la SAQ sur le site HippoVino, vous pouvez utiliser le hashtag #RabaisSAQ dans la fonction recherche. Si vous préférez rechercher les vins disponibles aux succursales SAQ Dépôt pour bénéficier du 15% à l’achat de 12 bouteilles, utilisez plutôt le hashtag #SAQDepot.

Bonnes économies et à la bonne vôtre !

Alain P.



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mardi 23 août 2016

Vins : différences entre consommateurs, sommeliers et critiques

Professionnels et simples consommateurs voient-ils le vin de la même façon? Pas exactement, c’est bien évident, mais c’est un article du journaliste Hervé Lalau qui a provoqué un questionnement sur l’écart entre les deux, abîme ou simple décalage? L’exemple des critiques de cinéma montre un beau cas où les critiques vomissent littéralement sur les films populaires et encensent des longs métrages qui peinent à attirer les spectateurs. Est-ce la même chose dans le monde du vin?

L’article qui suit ne se prétend pas une étude scientifique, mais j’ai pris le temps de questionner plusieurs personnes autour de moi et de lire un peu sur le sujet avant de pondre ce texte. Espérons qu’il apportera quelques éclaircissements et amènera d’autres réflexions que vous pourrez partager via la fonction commentaire du blogue.


Si on regarde une liste des vins les plus vendus au Québec, on constate facilement que peu de ces cuvées sont appréciées des critiques ou même des sommeliers en général. Un décalage existe donc bien et plusieurs raisons peuvent l’expliquer.

L’attention. Les professionnels portent une attention extrême à la cuvée qu’ils dégustent, en analysent chaque détail. Ils sont donc très sensibles aux nuances et admirent des cuvées riches en saveurs subtiles. Au contraire, le consommateur moyen avale son vin comme toute autre boisson et sa perception se limite aux saveurs les plus évidentes, qu’il préfère nettes et franches.

Les attentes. Les professionnels sont à la recherche d’un vin qui les fait vibrer et ils trouvent normal qu’il y ait des écarts entre les différents millésimes d’une même cuvée. La priorité d’un consommateur est avant tout de ne pas être déçu et il préfère des vins qui soient les plus semblables possibles d’une fois sur l’autre.

L’effet du nombre. Critiques et sommeliers dégustent plusieurs centaines voire milliers de vins par année alors que bien des consommateurs boivent une à deux bouteilles par semaine, dont plusieurs fois les mêmes. Les pros sont donc attirés par les cuvées originales et peuvent facilement ignorer certains vins pourtant bons, mais dont il existe une multitude d’équivalents très semblables. Cela les conduit même parfois à admirer des vins certes originaux, mais qui n’ont pas beaucoup d’autres qualités.

L’acidité. Nous l’avons déjà écrit, tous les vins sont acides, mais la perception de cette acidité varie selon plusieurs facteurs dont le taux d’alcool et celui de sucre résiduel. Le palais des pros est habitué à l’acidité et, de plus, expérience et technique de dégustation leur permettent d’analyser ces différents éléments. Leur jugement est aussi influencé par d’autres points, comme le style du producteur ou l’appellation. Par contre, plusieurs consommateurs sont réfractaires aux saveurs trop acides et préfèrent donc des vins où elles sont masquées.

L’importance de l’odorat. Elle est très limitée pour le buveur moyen, qui espère simplement que son verre sente le vin. Au contraire, les critiques font une analyse olfactive poussée au point où, à la lecture de certaines notes de dégustation, on se demande s’ils ont sniffé le vin plutôt que de le goûter. J’exagère bien sûr, mais je me surprends parfois à écrire sur des arômes qui m’ont enthousiasmé, alors que je sais bien que personne n’achètera jamais une bouteille parce qu’elle sent les petits fruits rouges !

Et bien sûr le prix. Les vins qui se vendent beaucoup sont principalement des cuvées à petit prix, c’est d’ailleurs vrai pour tous les produits. Les spécialistes sont plus facilement enclins à dépenser pour une bouteille et ne changeront pas leurs habitudes s’ils ont une mauvaise expérience avec un vin à 35 $. Bien des consommateurs sont réticents à augmenter leur budget, alors qu’ils sont loin d’être sûrs d’en avoir pour leur argent.

Ces différences existent bel et bien, mais le fossé entre consommateurs et critiques est moins important dans le vin que dans d’autres domaines. Certes, les vins les plus consommés ne sont pas influencés par la critique, mais déterminés par des critères spécifiques. Ils sont en général simples, peu acides, au goût constant année après année et vendus à prix raisonnable. Peu ont les faveurs des professionnels, mais quand même quelques-uns. Je pense par exemple au Chenin Blanc de Robertson Winery, dont j’ai parlé à plusieurs reprises et qui a récolté nombre de recommandations.

S'ils ne touchent pas tous les consommateurs, les critiques influencent ceux qui s’intéressent au vin, un peu ou beaucoup, et ils sont de plus en plus nombreux. Cette augmentation est visible dans le nombre d’inscription à des cours d’initiation ou de dégustation, en croissance constante. Ces amateurs veulent découvrir de nouvelles cuvées et sont à la recherche de conseils pour guider leurs choix. Justement, au Québec, on a la chance d’avoir plusieurs critiques qui nous recommandent une variété de vins de différents styles, à différents prix. La majorité de ces critiques sont disponibles gratuitement sur Internet, un canal qui nous donne aussi accès à une immense variété de médias et blogues de vin de nombreux pays.

Chez HippoVino, nous travaillons à faciliter ces découvertes en vous présentant, sur chaque fiche de vin, les liens des critiques et blogueurs qui en ont parlé, en plus des informations de base et de liens vers le producteur, la fiche technique et l’agence d’importation. Le blogue et le bulletin HippoVino Hebdo vous fournissent aussi des suggestions de vins et tout plein d’informations pour en savoir plus sur le mondo vino.

Bonnes découvertes et à la bonne vôtre !

Alain P.

vendredi 19 août 2016

Concours HippoVino – Amalgram de la Fête des vendanges, c’est parti !

Courez la chance de gagner 1 carte cadeau de 100 $ ! C’est bientôt la nouvelle édition de la Fête des vendanges Magog-Orford et, pour l’occasion, HippoVino s’associe à Amalgram pour lancer son concours de fin d’été.



Le gagnant recevra une carte cadeau de 100 $ échangeable pour tout achat à la SAQ. Vous avez 3 façons toutes simples de participer à ce concours, aucun achat n’est requis :

Inscrivez-vous à HippoVino Hebdo, confirmez votre inscription en cliquant le lien du courriel de confirmation et vous avez une chance de gagner.*

Inscrivez-vous au site de mise en commun de photos Amalgram et vous avez également une chance de gagner.**

Partagez une photo d’une bouteille de vin du Québec dans l’album de la Fête des vendanges sur le site Amalgram et vous aurez aussi une chance de gagner.***

Bien entendu, ceci veut dire que si vous êtes inscrit à HippoVino Hebdo, ainsi qu’au site Amalgram et que vous partagez une photo de vin du Québec dans notre album de la Fête des vendanges, vous aurez 3 chances de gagner ! N’attendez-pas, inscrivez-vous maintenant !

Le tirage aura lieu le 5 octobre prochain. Vous devez avoir complété vos inscriptions et partages au plus tard le 30 septembre 2016 à minuit (heure de l’est) pour être admissible au tirage.



HippoVino a pour mission de vous aider à trouver rapidement des vins que vous aimerez déguster. Sur chaque fiche de vin du site, vous trouverez les informations de base et les liens pour en savoir plus (critiques, site du producteur, agence, revendeurs). HippoVino Hebdo est publié chaque mercredi et suggère 3 vins de la semaine.

L’application en ligne Amalgram permet la mise en commun des photos d’un évènement en toute simplicité, en public ou en privé. Les participants partagent leurs photos dans un album commun, accessible à tous ou limité à des usagers sélectionnés. 

Bonne chance à tous et merci de votre participation !

HippoVino et Amalgram

Pour participer au concours vous devez être un résident du Québec âgé de plus de 18 ans et satisfaire aux conditions du règlement

*Si vous êtes déjà inscrit à HippoVino Hebdo et que vous répondez aux conditions, vous êtes automatiquement inscrits.

**Les participants admissibles qui s’inscrivent à Amalgram entre le 1er août 2016 et la fin du concours sont automatiquement inscrits.

***Si vous étiez inscrit au site Amalgram avant le 1er août, il vous faut partager une photo de vin du Québec dans l’album Fête des vendanges du concours pour être inscrit et vous aurez alors 2 chances, une comme participant d’Amalgram et une pour le partage.
Vous pourrez bien sûr partager plusieurs photos dans l’album si vous le désirez mais seule la première vous donnera une chance de gagner.

lundi 15 août 2016

Vos boissons favorites pour écouter les Jeux Olympiques de Rio 2016

[Mise à jour 21-08-2016 17h] Nous sommes en plein dans la période de la fièvre olympique et nous nous sommes demandé quelles sont les boissons favorites de nos lecteurs pour suivre les jeux de Rio. Nous avons donc publié un sondage sur notre site Web pour recueillir vos réponses.

Juste avant la cérémonie de clôture, le podium est constitué des vins rouges pour la médaille d’or, la bière gagnant la médaille d’argent et le vin blanc la médaille de bronze, tandis que les boissons sans alcool échouent juste au pied du podium.

Le sondage restera ouvert jusqu’à demain, pour ajouter votre avis, c'est ici !

Nous mettrons à jour les résultats dans ce billet lorsque tout sera complété et nous vous en avertirons via les médias sociaux. Voici le diagramme des résultats complets en date du 21 août à 17h (EDT):


Si vous aimeriez avoir des suggestions de vins pour suivre les événements sportifs, on en avait publié pour le Grand Prix de F1, pour l’Euro de football et pour le Super Bowl. Tchin-tchin !

HippoVino

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vendredi 12 août 2016

Rencontre avec le vigneron François Villard

François Villard
(Photo Domaine Francois Villard)
François Villard est très connu pour l’entreprise de négoce Les vins de Vienne, qu’il dirige avec ses deux associés Yves Cuilleron et Pierre Gaillard, mais il est également vigneron dans le Nord de la vallée du Rhône depuis 1988 au Domaine François Villard. J’ai eu l’occasion de le rencontrer à Montréal grâce à l’Agence Trialto, je vous avais d’ailleurs déjà parlé de son Condrieu sur ce blogue, mais je tiens à revenir sur cette rencontre ainsi que sur deux autres vins dégustés à cette occasion.

Évidemment, déguster du vin en compagnie du vigneron, c’est la totale antithèse de la dégustation à l’aveugle dont nous avons parlé ici-même mardi dernier. Non seulement, on connaît le vin dégusté, mais sa création et la vision de son producteur nous ont été expliquées en détails et, en plus, on est contaminé par la passion du vigneron pour sa cuvée. Un des pièges à éviter est alors lié à la tentation de rechercher les arômes et saveurs dont il vient de nous parler. L’important, c’est le vin et non d’évaluer si notre perception ressemble à celle du vigneron. La recette à suivre en pareil cas nous est donnée par l’ami Patrick Ayotte du blogue Dans mon Verre : « Faut juste être honnête et se laisser surprendre par le vin, à l'aveugle ou pas !»

Une telle rencontre est aussi l’occasion d’écouter le vigneron nous parler de ses méthodes, ce qui permet de remettre en question certains points de vue. Avec François Villard, c’est le stéréotype du plus bas rendement possible pour obtenir une meilleure qualité qui a volé en éclats. Selon lui, des rendements plus élevés permettent de vendanger plus tard, pour obtenir des raisins mûrs mais pas trop chargés en sucre, un gage de fraîcheur. Évidemment, si on cherche un rendement vraiment trop élevé, on perdra en saveur, mais la meilleure recette n’est pas toujours dans le rendement minimal.

François Villard se distingue aussi de certains vignerons qui essaient de contrôler la culture de chaque grain de raisin entrant dans leurs cuvées. Il achète des raisins d’autres vignerons, en essayant de signer des ententes à long terme qui sont positives pour les deux parties. Il peut ainsi obtenir des raisins provenant d’autres terroirs et enrichir ses assemblages. Il faut dire que pour lui, qui travaillait comme cuisinier avant d’être vigneron, le vin est une boisson destinée à accompagner un repas. Il ne vise donc pas à produire des cuvées pour faire vibrer ceux qui recherchent la note de dégustation la plus longue possible, mais plus simplement des vins qu’on aura du plaisir à boire à table. J’avoue que le concept me rejoint assez bien.

Pour revenir aux vins dégustés ce jour-là, le Saint-Péray Version, du millésime 2014, m’a séduit. Il est produit à 80% de marsanne et 20% de roussanne, vendangés et vinifiés séparément, une partie en foudres et le reste en pièces bourguignonnes de plusieurs années. De belles saveurs de pêche avec des notes florales et de noyau, un côté minéral bien développé et une belle longueur, un très beau vin d’une toute petite appellation avec seulement une vingtaine de vignerons. Comme elle est assez peu connue, le prix demeure raisonnable compte-tenu de la qualité du vin. Pour boire avec du poisson grillé ou des pétoncles poêlés par exemple, mais aussi avec des viandes blanches en sauce crème.

Dans les rouges, j’ai vraiment aimé la cuvée Reflet 2013, un vin de syrah produit dans l’appellation Saint-Joseph.  Il est vinifié pour moitié en cuves inox, le reste en cuves de bois, puis est élevé 18 mois en fûts de chêne, dont 50% de neufs. C’est un rouge très élégant, avec une matière solide mais riche, qu’il serait préférable de laisser en cave encore 3 à 5 ans au moins pour lui permettre de s’exprimer pleinement. Pour un accord parfait avec la syrah, suivez les conseils de François Chartier et aromatisez votre viande rouge avec du thym.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du François Villard Saint-Péray Version sur HippoVino (Hipponote 3.5* $$$$ 33.50 $) avec liens vers les critiques, le site du producteur, la fiche technique et l’agence.

Fiche du François Villard Reflet Saint-Joseph sur HippoVino (Hipponote 3.5* $$$$$ 69.00 $) avec liens vers les critiques, le site du producteur, la fiche technique et l’agence.

mardi 9 août 2016

Critiques de vin : déguster à l’aveugle ou pas?

On le lit dans de nombreuses critiques de vin : ce vin a été dégusté à l’aveugle ou, au contraire, à bouteille découverte. Pour les novices, la notion de dégustation à l’aveugle évoque toujours les concours de sommeliers qui essaient de deviner ce qui a été versé dans leur verre, les cépages, le millésime et même le nom du producteur ou de la cuvée. Dans le cadre d’une critique, c’est plus simple, le dégustateur rédige son évaluation sans connaître le vin qui lui est servi, mais n’a rien à deviner comme tel. En découvrant ensuite le vin en question, il peut ajouter des commentaires du style « je m’attendais à une bouteille nettement plus chère.»


Dans ce cas, le but de la dégustation à l’aveugle est d’éviter d’être influencé par des préjugés, positifs ou négatifs, dus au prix du vin, à la réputation du producteur ou à des expériences de dégustation passées. Pour ces raisons, la plupart des auteurs de guides de vin et nombre de critiques dégustent presque toujours à l’aveugle. Mais ce n’est pas toujours possible, par exemple pour des raisons de logistique. En effet, pour pouvoir déguster à l’aveugle, il faut avoir l’aide d’une autre personne. Dans certaines circonstances, comme un salon de vin, c’est juste impossible. Et pour les très grands crus, rares sont ceux qui ont les moyens de se bâtir un ensemble de bouteilles pour un tel exercice.

Bouteilles dissimulées.
D’où bien sûr la grande question : les dégustations à bouteille découverte sont-elles valides? La réponse est oui. Comme nous l’avions écrit la semaine dernière, la technique de dégustation utilisée par les dégustateurs professionnels et les amateurs expérimentés donne des résultats fiables. Je compare souvent les résultats de nombres de critiques et blogueurs et dans la majorité des cas, quelle que soit la méthodologie utilisée, la cohérence est bonne. Il faut néanmoins reconnaître qu’on constate évidemment des différences nettes entre les critiques pour certains vins, mais celles-ci semblent tenir plus souvent aux caractéristiques de ces cuvées et aux goûts des dégustateurs qu’à la méthode de dégustation. En effet, certains dégustateurs ont tendance à rejeter les vins dès que le boisé est un peu marqué, ou si leur profil est trop conventionnel ou au contraire carrément atypique.

Les cas où j’ai pu noter des différences qui semblent influencées par la connaissance du vin dégusté existent aussi. Par exemple, chaque dégustation des vins du Top 100 Wine Spectator, ou encore de cuvées bien notées par Robert Parker, amène son lot de critiques négatives pour des vins pourtant très bons. C’est que plusieurs digèrent très mal l’énorme différence d’influence entre eux et des publications à aussi large diffusion. La notion de vin nature est un autre sujet qui entraîne des points de vue radicalement différents : les pros encensent même les cuvées les plus déviantes et les antis n’acceptent que du bout des lèvres celles au profil plus classique. Chez les critiques français, on trouve nombre de gens qui lèvent le nez sur toute bouteille qui ne sort pas d’un tout petit producteur et snobent délibérément tous les vins de négociants. Dans de tels cas, les dégustations à l’aveugle ont bien meilleur goût ! Mais encore une fois, c’est une minorité.

À la bonne vôtre !

Alain P.

jeudi 4 août 2016

M2 de Matallana Telmo Rodriguez – Importation privée de la semaine

Notre choix d’importation privée cette semaine est un rouge espagnol produit par le talentueux vigneron Telmo Rodriguez, dont nous avions déjà parlé lors de notre visite à la Grande dégustation de Montréal en novembre dernier. Telmo Rodriguez a établi sa réputation en travaillant des cépages autochtones espagnols et en s’efforçant de produire des vins fidèles à sa perception de chacun des terroirs où il travaille. Il produit ses propres vins depuis 1994 et œuvre maintenant dans 9 régions différentes.


Le M2 de Matallana provient de l’appellation Ribera del Duero, dans le Nord de l’Espagne. Cette région est la haute vallée du fleuve Duero, qui changera son nom pour Douro en traversant la frontière portugaise. Telmo Rodriguez y utilise le cépage tinto fino, qui est la version locale du tempranillo. Pour diminuer l’influence de la technique de vinification et mieux conserver l’expression du terroir, la fermentation est divisée entre cuves inox et fûts de chêne. L’élevage se fait durant 14 mois en barriques, dont la moitié sont neuves.

Le résultat, tel que décrit dans mon billet précédent : un rouge riche, long et profond, aux saveurs de fruits noirs avec des notes de café et de fumée. Un authentique grand vin de Ribera del Duero, qui recherche le meilleur de cette appellation sans tomber dans les excès de boisé ou d’extraction qu’on retrouve parfois.

C’est une importation privée de l’Agence Trialto, disponible actuellement, vendu en caisses de 6 bouteilles.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du M2 de Matallana sur HippoVino (Hipponote 3.5* $$$$$ 43.50 $) avec liens vers les critiques, le site du producteur, la fiche technique et l’agence.



mardi 2 août 2016

La dégustation du vin, un art, une science ou n’importe quoi?

On entend souvent parler de « l’art de la dégustation du vin.» Il n’y a pourtant pas de prouesse artistique à boire un verre de rouge, mais ici le mot art est utilisé dans son premier sens de «moyen pour obtenir un résultat », comme quand on dit l’art de faire quelque chose. Certains préfèrent parler de « science de la dégustation.» Là encore le mot science est utilisé dans son sens de « savoir-faire » et non dans celui de connaissances basées sur des relations objectives mesurables. Selon le dictionnaire Robert, science est d’ailleurs synonyme d’art dans ce contexte.

Personnellement, je préfère utiliser la terminologie de «technique de dégustation.» Cette opération est basée sur une méthode qui vise à déterminer un ensemble de caractéristiques qui décrivent le vin dégusté sur 3 plans : son aspect visuel, ses arômes (odeurs) et ses saveurs. Ceci explique le cérémonial suivi par les dégustateurs qui inclinent le verre pour observer le visuel, puis plongent leur nez dans la coupe pour sentir les arômes et enfin mâchouillent le vin en bouche pour percevoir l’ensemble des saveurs perçues par leurs papilles. Ils peuvent ensuite le recracher afin de garder leurs esprits lorsqu’ils dégustent de nombreux vins dans une même journée.

L’écriture de ces caractéristiques est ce qu’on appelle une note de dégustation, à ne pas confondre avec la note chiffrée que certains critiques utilisent pour indiquer le niveau de qualité d’un vin. Un texte de critique de vin va au-delà d’une simple note de dégustation. Il reprend les caractéristiques que le dégustateur juge les plus marquantes et insiste sur ce qui le rend plus ou moins agréable, selon lui.

Abordons maintenant la grande question que se posent les gens qui ne connaissent pas le vin: quelle est la valeur d’une telle méthode? Donne-t-elle un résultat scientifique ou est-ce seulement un étalage de jargon plus ou moins snob?

Effectuée par un dégustateur expérimenté, cette méthode permet de livrer des résultats quasi-scientifiques. Évidemment, ce ne sont pas des mesures chiffrées comme celles qu’on obtient avec un appareil d’analyse, d’où le préfixe quasi. Mais c’est en se basant sur de telles dégustations que les œnologues prennent leurs décisions à chaque étape de la production. Et en côtoyant de tels spécialistes, on est souvent déconcerté du niveau de précision de leurs palais.

Par contre, il faut reconnaître qu’il existera des variations entre les résultats obtenus par des dégustateurs différents. Nos papilles ne sont pas identiques d’un individu à un autre. Le résultat est une description et non une mesure chiffrée.


De plus, on ne percevra pas beaucoup de détails à nos premières dégustations. Il faut de la pratique. Et pour s’affranchir des conditions d’une dégustation, par exemple des vins bus précédemment, cela en demande encore plus. C’est sans doute pourquoi vous pouvez lire certaines expériences qui dénigrent la valeur de la dégustation. En général elles prétendent « démontrer » qu’on peut facilement influencer un dégustateur pour lui faire dire qu’un vin bon marché est meilleur qu’un grand cru ou autre loufoquerie du genre.

En réalité, ce sont ces expériences qui sont elles-mêmes fortement biaisées. Soit elles utilisent des dégustateurs novices qui sont facilement perturbés, par exemple par l’ordre des vins dégustés. Soit elles utilisent des dégustateurs plus expérimentés qu’on aura déstabilisé avec de fausses informations. Avec de telles méthodes, même les expériences scientifiques perdent toute fiabilité.

Évidemment, nous n’avons pas pu répondre à toutes les questions sur la dégustation du vin en un seul texte. Ceci est un début et nous allons revenir sur le même sujet bientôt. N’hésitez pas à nous faire part de vos questions en utilisant la fonction commentaire ou via les médias sociaux.

À la bonne vôtre !

Alain P.