jeudi 28 septembre 2017

Alerte vin chouchou : Savoie Apremont Cuvée Gastronomie Jean Perrier et Fils 2015

Parmi les derniers arrivages de vins du Top 100 Wine Spectator 2016 dans nos succursales SAQ, figure le millésime 2015 de ce très beau blanc de Savoie. Une bouteille à moins de 12% d’alcool, produite avec un cépage régional peu connu, la jacquère, un vin tout en fraîcheur et en finesse. On est donc très loin des stéréotypes pour un vin reconnu par le Wine Spectator et pourtant les critiques de ce magazine l’apprécient vraiment puisqu’il avait déjà été sélectionné dans ce prestigieux palmarès en 2012.

De ce côté-ci de la frontière il a aussi été recommandé par Véronique Rivest comme un vin très franc, frais et goûteux, et indéniablement charmeur. Jean Aubry, notre poète du vin, le voit ruisseler en bouche comme un filet d’eau claire sur une paroi granitique froide au petit matin, à proximité de poiriers en fleurs. Marc André Gagnon le juge ample en milieu de bouche, avec des saveurs de fruits exotiques et une certaine finesse. Pour Wine Spectator il est très désaltérant et doté d’une structure et d’une pureté attrayantes.

Nos lecteurs les plus attentifs remarqueront que nous en avions parlé en février dernier dans notre billet sur les vins de Savoienous avions écrit : Si c’était une peinture, on serait dans le pointillisme, plein de petites touches précises et bien agencées.  Personnellement, j’ai découvert ce vin il y a plusieurs années suite à une recommandation de Jacques Benoit, j’achète chaque millésime et n’ai jamais été déçu.

Bref, la SAQ vient de recevoir quelques caisses de ce très beau vin à seulement 17.55$ et cela ne moisira certainement pas sur les tablettes très longtemps. Par conséquent, si vous aimez les blancs frais et pimpants, que ce soit pour l’apéro ou pour accompagner poissons et fruits de mer, c’est le moment ou jamais de vous en procurer une bouteille !

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche HippoVino pour le Savoie Apremont Cuvée Gastronomie Jean Perrier et Fils (Hipponote 3.5*, $$, SAQ : 17.55 $) avec liens vers critiques, producteur, fiche technique, agence et site de la SAQ.

P.S. Le cépage jacquère est peut-être peu connu, mais c’est un véritable savoyard de souche et un des plus anciens cépages viticoles car il en est fait mention dans un texte de cette région datant de 1248.


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jeudi 21 septembre 2017

Penfolds Grange : histoire du fameux vin australien

Grange, un rouge australien qui a gagné un statut de vin légendaire. Il se vend au prix des grands Bordeaux (800.25$ pour une bouteille de 750 ml à la SAQ) et une bouteille du millésime 1951, le plus rare, s’est déjà vendue plus de 50 000$ aux enchères. Il a évidemment obtenu nombre de trophées et de reconnaissances internationales. Pourtant, l’histoire de sa naissance et de sa jeunesse montrent des débuts difficiles.

Grange 2004 - Penfolds Photo Flickr Vincent Brown
Licence Creative Commons 2.0

Son créateur s’appelle Max Schubert, qui a commencé à travailler chez Penfolds en 1930, à l’âge de 15 ans. Rappelons que la maison Penfolds existe depuis 1844, année de sa fondation par un médecin britannique, Christopher Penfold. Max travaillera toute sa vie pour Penfolds. Il deviendra Chief Winemaker en 1948. L’année suivante, il fut envoyé en France et en Espagne pour étudier les techniques de vins fortifiés, qui étaient très en demande en Australie. Il en profita  pour visiter plusieurs grands châteaux bordelais (notamment Lafite Rothschild, Latour et Margaux) et en revint avec l’ambition de créer un vin qui, comme eux, puisse vieillir plus de 20 ans.

En 1951, il commença sa première cuvée expérimentale Grange, sans la commercialiser. Le premier millésime vendu est le 1952. A l’époque l’étiquette indiquait Grange Hermitage, le cépage utilisé étant la syrah (que les australiens préfèrent appeler shiraz), comme dans la prestigieuse appellation Hermitage, dans la vallée du Rhône. Max a donc choisi de ne pas copier les grands crus bordelais, mais de faire ses propres choix. Le Grange n’est pas un vin de terroir, les raisins viennent de plusieurs vignobles, pas toujours les mêmes. L’objectif est de sélectionner très soigneusement les raisins utilisés, en fonction de critères spécifiques. Autre élément distinctif, après un début de fermentation à température contrôlée, il transfère les moûts en cours de fermentation dans des fûts neufs de chêne américains de 300 litres, où ils vont rester jusqu’à 18 mois.

La direction de Penfolds a peu apprécié les premiers millésimes du Grange et ordonne à Max de cesser la production après avoir dégusté le 1955. Il continuera néanmoins à le produire secrètement les années suivantes, mais devra réduire son utilisation de fûts neufs. En 1960, une autre dégustation interne du 1955 permettra de réhabiliter le Grange aux yeux des dirigeants. Ce millésime commencera à gagner des prix prestigieux à partir de 1962. Il dépassera de loin l’objectif initial des 20 ans de garde, puisqu’il fut encore acclamé en 2008. Les millésimes après 1960 perpétueront la tradition d’excellence.

Photo Flickr Mike Seyfang
Licence Creative Commons 2.0
Pour revenir à la question du nom, The Grange était le nom donné par Christopher et Mary Penfold à leur cottage. En 1989, il faudra abandonner le mot Hermitage pour respecter les règles d’appellation de la France, désormais applicables internationalement. Mais entretemps, Max Schubert avait initié une dénomination de ses cuvées en fonction du numéro de leur zone d’entreposage dans le chai, ce sont les fameuses cuvées « Bin.» À partir de 1964, l’étiquette indiquera Grange Hermitage Bin 95 puis après 1989 Grange Bin 95.

Max Schubert a pris sa retraite en 1975 et est décédé en 1994. Les winemakers qui lui succéderont furent Don Ditter jusqu’à 1986, puis John Duval jusqu’à 2002. Depuis 2002, c’est Peter Gago qui est à la barre et il a réalisé plusieurs millésimes prestigieux, dont le 2008 ayant récolté des notes parfaites de 100/100 par plusieurs grands critiques. Même si l’approvisionnement des raisins varie, les dégustateurs s’accordent pour dire qu’il existe un style Grange unique.  Personnellement, je n’ai pas le budget pour en boire, mais on dit que, parmi les vins légendaires, c’est un de ceux qui donnent le plus de plaisir, même aux dégustateurs novices. Si vous gagnez à la loterie, essayez-le !

À la bonne vôtre !

Alain P.

Pour continuer à découvrir l’histoire de grands vins : Petrus, histoire d’un vin légendaire qui a perdu son château.


Sources du billet sur Grange :
Penfolds Grange sur WikiPedia
Max Schubert sur WikiPedia



lundi 18 septembre 2017

Alerte vin chouchou : L’appel des sereines, Syrah 2015

La syrah est le cépage phare du nord de la vallée du Rhône, mais cette bouteille est produite dans l’appellation la plus générique, Vin de France. Elle provient du vigneron François Villard, dont nous vous avons parlé dans un billet d’août 2016.

La syrah donne des rouges gourmands et L'Appel des Sereines de François Villard est un bel exemple de vin de plaisir qui fait l’unanimité, autant chez les buveurs du dimanche que chez les sommeliers ou critiques. Véronique Rivest aime son fruit bien mûr, avec beaucoup de finesse et de fraîcheur. Philippe Lapeyrie y trouve gourmandise, générosité, précision, fraicheur et parfums sudistes. Yves Mailloux le qualifie de savoureux et bien fait tandis qu’il inspire Nadia Fournier pour accompagner la cuisine d’automne.

Pour les accords mets-vin, il est en fait assez passe-partout pour être bu à l’apéro, avec des grillades ou des plats mijotés. Parfait pour un restaurant apportez votre vin ! Servir légèrement rafraîchi (20 minutes au frigo).

C’est une cuvée de négoce, donc produite avec des raisins achetés, certains étant, cultivés dans différentes zones, parfois hors d’appellations AOC, d’où le choix Vin de France. L’élevage se fait en cuves bois et en fûts d'au moins 3 ans, il n’est donc pas marqué par le boisé. Le millésime 2014 avait connu autant de bonnes critiques et on l’avait recommandé ici.

Quelle belle façon de découvrir la syrah du Rhône en payant moins de 20 $ !

À la bonne vôtre !

Alain P.



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jeudi 14 septembre 2017

Vins, fête et coups de coeur en rouge, blanc et rosé

Boire du vin n’est pas un acte anodin, il y a toujours un côté plaisir, fête, partage qui lui est associé. Certains vins développent cet aspect plus que d’autres, ils amènent un plaisir immédiat et vous mettent immanquablement un sourire sur les lèvres.  J’aime beaucoup cette sensation…


Voici trois vins qui ont réussi ce petit exploit récemment et, même si certains d’entre eux sont plus difficiles à trouver aujourd’hui, il me paraît indispensable de vous en parler. En suivant le lien vers la fiche du vin, vous pourrez utiliser l’onglet disponibilité pour aller vérifier s’il en reste dans une SAQ proche de chez vous et si c’est le cas vous pourrez sourire vous aussi ! Sinon, tout n’est pas perdu, nous avons des alternatives à vous proposer à la fin de ce billet.

Le vin est une fête, c’est le nom de cette bouteille de rouge du vigneron Elian Da Ros. Oui, plus qu’un nom, c’est tout un programme, d’autant que l’étiquette le répète plusieurs fois avant de préciser « Ce vin est une fête.» Et dans ce cas l’étiquette dit vrai, c’est une vraie fête dans la bouche, avec un beau volume, une texture agréable portée par des tanins fins, du fruit et une finale agréable mais c’est surtout une bouteille qui donne envie de savourer le moment présent sans se casser la tête à écrire une note de dégustation. Avec une assiette de saucisses de Toulouse, il a fait un malheur à table.

Quelques précisions pour les amateurs d’infos techniques, car plusieurs articles sur ce vin contiennent des erreurs. Le domaine d’Elian da Ros est en biodynamie, mais pas cette cuvée, qui n’est pas bio non plus car elle contient des raisins achetés chez un autre producteur, non certifié bio. Le but de ce vin est tout d’abord de protéger les revenus de l’exploitation en cas de gel, comme le domaine en a connu en 2006 et 2007. Le 2015 est composé de 40% de cabernet franc, 20% de merlot et un autre 40% d’abouriou, un cépage très peu utilisé aujourd’hui. L’élevage est de 10 mois en foudres et fûts de plusieurs utilisations, suivi d’un mois de stabilisation en cuve béton. Mais soyons clair, ce qui compte c’est que le vin est très bon.

L’Italie est fort réputée pour ses vins rouges, mais on y produit aussi de très bons blancs et j’ai un faible pour ceux réalisés avec des cépages enracinés dans la botte. Quand mon regard est tombé sur l’étiquette bleue du Cordero di Montezemolo Langhe Arneis, j’ai ressenti un irrésistible appel pour ce  piémontais. J’avais entendu parler des barolos de ce producteur, pas de ses autres vins mais je fais souvent confiance aux  grands vignerons. Je n’ai pas été déçu par ce blanc très élégant, aux délicates notes florales et fruitées avec une belle touche minérale. Très bon à l’apéro, il fut encore meilleur avec une assiette de flétan cuit au four.

Le retour du beau temps sonne l’appel du rosé et je m’en voudrais de ne pas vous parler du Vin Gris de Birichino, cet original domaine californien qui fait aussi des merveilles en rouge et blanc. Belle texture, cocktail de saveurs et fraîcheur sont au rendez-vous pour enchanter vos papilles, avec en plus la matière du grenache pour nous convaincre que le soleil de Santa Cruz arrive tout droit d’Aix-en-Provence. Décidément, la montée en gamme des rosés est pleine de surprises agréables !

Quelques cuvées sourire alternatives si vous ne pouvez trouver ces trois belles bouteilles. En rouge, fuyez en Languedoc avec le Lou Maset du Domaine d’Aupilhac, en blanc filez en Catalogne avec l’Albet i Noya Xarel-Lo El Fanio et en rosé restez en Californie avec le Vin Gris de Cigare de chez Bonny Doon, élaboré par le sympathique et talentueux Randall Grahm. Et maintenant souriez !

À la bonne vôtre !

Alain P.


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mardi 12 septembre 2017

Sucre et vin, amis ou ennemis? (Suite)

Notre billet de la semaine dernière expliquait la notion de sucre résiduel, la définition d’un vin sec et qu’il était normal que certains vins soient très sucrés (ce qu’on appelle les liquoreux), d’autres seulement un peu ou pas du tout. Par contre, pour les vins qui contiennent plus que 10 grammes de sucre résiduel, on note des écarts importants entre le jugement des professionnels et celui des consommateurs moyens.

Les sommeliers ou critiques vont encenser certains vins blancs d’Alsace ou d’Allemagne plutôt sucrés ou bien sûr les fameux Sauternes, des cuvées assez peu vendues, souvent fort chères d’ailleurs. Par contre, les consommateurs achètent beaucoup certains vins rouges avec 10 à 15 g/L de sucre, comme le Liano, le Ménage à Trois, l’Apothic Red ou encore des White Zinfandel rosés qui en contiennent environ le double. Ces vins suscitent des commentaires très négatifs, pour ne pas dire méprisants des pros. Au mieux ceux-ci diront, avec un brin de condescendance, que ce sont des vins pour les débutants, que ces buveurs passeront ensuite aux vrais vins. Au pire, ils les compareront à du coca-cola (qui contient en réalité 90 g/L de sucre, la comparaison est donc disproportionnée).

Pourquoi certains vins peuvent-ils être sucrés et appréciés des critiques et d’autres non? Il y a deux raisons.

La première est liée à l’origine de ce sucre résiduel. Certains cépages blancs peuvent être vraiment très sucrés. Les raisins gelés (utilisés pour les vins de glace), botrytisés (pour les Sauternes) ou cueillis très tard (pour les vins de vendanges tardives) contiennent énormément de sucre. La fermentation ne peut jamais tout le transformer en alcool et il y restera donc un niveau élevé de sucre résiduel. Celui-ci est d’origine « naturelle » et n’indispose par les pros.

Par contre, certains producteurs ajoutent du sucre, ou plus précisément du moût concentré, à leur vin après la fermentation(*). Le jus de raisin concentré étant très sucré, cela crée un sucre résiduel « artificiel » qui est très mal vu par bien des sommeliers. Pour eux ce sont des vins édulcorés, pour ne pas dire trafiqués. Cette pratique venue du nouveau monde est maintenant autorisée en Europe, mais néanmoins proscrite dans les appellations prestigieuses.

La deuxième raison est reliée à la notion d’équilibre, dont nous avions parlé dans notre billet : L’acidité dans le vin, l’importance de l’équilibre. Un sucre résiduel élevé doit être compensé par une forte acidité et si le taux d’alcool est également un peu haut, le vin peut facilement paraître lourd ou mou. Par contre, l’appréciation de cet équilibre est très variable selon les personnes et dépend aussi des conditions de consommation. En mode dégustation, la lourdeur est plus évidente que lorsque le vin est bu sans trop d’attention. Et dans une dégustation de nombreux vins comme le font souvent les pros, les cuvées un peu lourdes seront plus désagréables encore.

Chez HippoVino, nous ne portons pas de jugement sur les goûts de chacun, comme nous l’avons clairement expliqué ici : La définition d’un bon vin, c’est quoi? La formule de notre site Web privilégie les vins qui ont eu des critiques favorables, c’est pourquoi les bouteilles mentionnées plus haut n’y sont pas. Par contre, nous n’éliminons aucun vin sur la seule base de son taux de sucre. Si vous aimez vos rouges un peu plus doux mais néanmoins équilibrés, essayez par exemple le Periquita Reserva, le Quinta das Setencostas Alenquer, le Montecorna Valpolicella Ripasso ou encore le Famiglia Pasqua Black Label Amarone.

À la bonne vôtre !

Alain P.

(*) Les vignerons ont la possibilité d’ajouter du sucre ou du moût concentré avant la fermentation, c’est ce qu’on appelle la chaptalisation. Ceci permet d’élever le degré d’alcool du vin lorsqu’il a fallu le récolter avant sa pleine maturité, souvent en raison d’aléas météorologiques. Cette pratique est réglementée et contrôlée dans les vins d’appellation. Avec le réchauffement climatique, elle est moins pratiquée de nos jours, sauf en cas de météos exceptionnelles. Cette notion de conditions exceptionnelles est utilisée trop libéralement selon certains, mais les critiques sont en général moins virulentes que pour l’édulcoration après fermentation.

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mardi 5 septembre 2017

Sucre et vin, amis ou ennemis? (Partie 1)

Le jus de raisin contient beaucoup de sucre, c’est bien connu. Le vigneron mesure d’ailleurs la concentration de sucre dans les baies de raisin afin de déterminer quand il peut commencer les vendanges. Par exemple, lorsque cette concentration atteint 203 grammes par litre (21 degrés Brix en jargon œnologique) il sait que, lorsque le moût aura subi sa fermentation alcoolique sous l’effet des levures, le vin obtenu titrera environ 12% d’alcool. Pour une décision finale, il doit évaluer aussi d’autres paramètres, nous en parlerons dans un autre billet.


Mais comme vous voyez, le sucre est indispensable à la production de vin, puisque c’est lui qui se transforme en alcool. Selon le type de cépage et le niveau de maturité, la concentration de sucre dans le moût (le jus des raisins) sera plus ou moins élevée, ce qui conduira à différents degrés d’alcool. Ces variations sont normales, mais les changements climatiques ainsi que les nouvelles tendances en viticulture amènent aujourd’hui à récolter des raisins plus mûrs. Il en résulte une tendance à la hausse des degrés d’alcool, nous en avions parlé plus en détails ici même.

Dans la pratique, la fermentation alcoolique se termine le plus souvent avant que tout le sucre présent dans le moût soit transformé en alcool. Celui qui reste est ce qu’on appelle le sucre résiduel. On le mesure en grammes par litre (g/L). Là encore, on observe de fortes variations, ce qui détermine si le vin est sec, doux ou liquoreux. Plusieurs terminologies existent et les valeurs qui les définissent varient selon les types de vin et aussi selon les époques. Il y a cinquante ans, un vin sec devait avoir moins de 2 g/L de sucre résiduel, aujourd’hui on parle souvent de 4 g/L. En fait, la définition officielle de l'Organisation internationale de la vigne et du vin indique pour un vin sec une limite entre 4 g/L et 9 g/L selon la quantité d’acide présente dans le vin (voir référence OIV).



Nous nous efforçons de présenter le taux de sucre résiduel sur les fiches du site HippoVino. Notre source primaire pour cette information est le site de la SAQ, où elle figure sous l’onglet Infos détaillées. Cette donnée est mesurée par le laboratoire de la SAQ, mise à jour régulièrement sur leur site puis sur le nôtre lorsque notre fiche est modifiée. Notez que cette mesure correspond au taux de sucre réducteur, ce qui inclut glucose et fructose, méthode définie selon les standards internationaux de l'OIV. Lorsque le taux de sucre ne figure pas sur le site de la SAQ, nous utilisons la fiche technique du producteur ou de l’agence, si la donnée est disponible.

Par contre, ces valeurs ne doivent pas être lues comme des données de haute précision. Par exemple, il n’y a pas de différence perceptible entre 3.5 g/L et 4.5 g/L. On affiche ces valeurs pour que vous sachiez dans quelle gamme le vin se situe. Est-il sans sucre résiduel (moins de 2 g/L), plutôt sec (moins de 10 g/L), plutôt doux (entre 20 g/L et 50 g/L) ou vraiment très sucré comme par exemple un vin de glace à plus de 200 g/L. Ceci permet également de compléter le calcul du nombre de calories dans un vin donné (la majorité des calories provenant de l’alcool).

Si tout le monde connaît le goût du sucre, sa perception dans un liquide complexe comme le vin varie beaucoup selon les individus. Chimiquement parlant, tous les vins sont acides car ils ont un ph inférieur à 4, or l’acidité masque le sucre et vice versa. Inversement, un taux d’alcool élevé, des saveurs de fruits très mûrs ou de boisé peuvent provoquer une sensation de sucrosité, même si le vin ne contient presque pas de sucre résiduel. Ces perceptions gustatives vont varier selon la quantité de salive présente dans la bouche et seront donc différentes d’un individu à l’autre, ou même d’un moment à l’autre, par exemple si une situation particulière vous assèche la bouche. La température de service aura également un impact, un vin plus froid paraissant moins sucré. Il ne faut donc pas s’étonner si les jugements portés sur la présence de sucre dans un vin donné varient d’une personne à l’autre.

S’il est normal que certains vins soient très sucrés, d’autres un peu ou pas du tout, pourquoi donc lit-on autant de commentaires négatifs, pour ne pas dire méprisants, sur des bouteilles qui contiennent 12 ou 15 grammes de sucre par litre? C’est ce que nous verrons dans un prochain billet, stay tuned !

À la bonne vôtre !

Alain P.


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vendredi 1 septembre 2017

Alerte vin chouchou : 7e Ciel, rosé des Côtes d’Auvergne

C’est une nouveauté à la SAQ, c’est le seul vin de l’appellation Côtes d’Auvergne qui y soit disponible en ce moment et un de ses trois seuls rosés produits avec le cépage gamay. Assez de caractéristiques distinctives pour attirer l’attention des critiques, avec pour résultat 4 notes de dégustation élogieuses et donc une alerte vin chouchou pour cette bouteille à l’étiquette originale.


L’Auvergne est située au cœur de la France, une région connue pour ses anciens volcans, dont aucun n’est plus en activité. Ce fut aussi une région vinicole importante, mais les vignes ont disparu avec la crise du phylloxéra, au tout début du XXème siècle. Plusieurs vignerons ont commencé à relancer le vignoble cinquante ans plus tard et la cave coopérative Saint Verny Vignobles est aujourd'hui le leader régional regroupant 65 viticulteurs et récoltant principalement les cépages gamay, pinot noir et chardonnay. Le Côtes d'Auvergne Saint-Verny 7e Ciel est fait de gamay et élevé sur lies en cuves inox.

Notez que le millésime en vente actuellement est le 2015, c’est donc un vin avec un an d’élevage de plus que la plupart de ses congénères rosés. Celui-ci a séduit Nadia Fournier (L’Actualité), Frédéric Arnould (Blogue Tout sur le Vin), Yves Mailloux (Blogue Club de Dégustateurs de Grands Vins) et Patrick Désy (Journal de Montréal – Blogue Méchants Raisins). Ils ont souligné sa texture agréable, ses saveurs florales et fruitées et sa belle finale saline (pour ne pas dire minérale), que plusieurs attribuent au terroir volcanique de la région. Un autre élément qui le distingue des rosés de Provence est sa couleur un peu plus orangée, mais c’est bien un rosé et non un vin orange.

Il est aujourd’hui disponible en ligne et dans un peu plus de cinquante succursales, mais en quantités limitées. Si vous avez envie de l’essayer, il est donc préférable de faire vite car ces bonnes critiques vont le faire disparaître des tablettes très bientôt.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Saint-Verny 7e Ciel Côtes d'Auvergne sur HippoVino (Hipponote 3* $$ SAQ : 17.10 $) avec liens vers critiques, producteur, agence et site SAQ.

La précédente Alerte vin chouchou était pour le Clos Bagatelle Saint-Chinian (Hipponote 2.5* $ SAQ : 12.55 $).

Cliquer ici pour voir toutes nos alertes vins chouchous (dont le millésime actuellement disponible est recommandé par 3 critiques ou plus).