mardi 28 juillet 2015

Rabais SAQ de Juillet : notre sélection

Pour la fin du mois de juillet, notre monopole d’état offre 65 produits à prix réduit. Voici donc notre sélection de vins intéressants pour profiter de ces aubaines. Notez que, fidèlement à notre habitude, nous choisissons des vins qui sont de bons achats, avec ou sans rabais. En vous les procurant d’ici au 2 août prochain, vous paierez un peu moins cher. Après cette date, n’hésitez pas à les acheter quand même et si vous êtes du genre à vouloir économiser en tout temps, passez dans une SAQ Dépôt et achetez 12 bouteilles pour obtenir une escompte de15%.

Dans ce genre de rabais, on trouve toujours un bon choix de vins rouges et nettement moins de blancs et de rosés intéressants. Cependant, même pour ces couleurs, nous ne sommes pas rentrés bredouille !

Le Blanc Chartier, du sommelier devenu producteur François Chartier, le célèbre auteur de Papilles et Molécules, provient toujours de la région de Pic Saint-Loup, dans le Languedoc. Le 2013 de cet assemblage de 5 cépages, fait principalement de chardonnay, est à mon sens plus intense que son millésime précédent. Il est bon pour l’apéro mais, comme pour tous les vins de la gamme Chartier, c’est au repas avec les mets appropriés, qu’il brille de tout son éclat. Avec un saumon laqué à l’érable accompagné d’un riz brun assaisonné d’un peu de cari, il a fait merveille !

Le rosé des Cévennes du Domaine de Gournier fait toujours partie des bons rosés à prix accessibles, mais à 11.95 $ c’est une véritable aubaine pour le Québec ! Parfait pour l’apéro, avec la cuisine asiatique et même avec les plats de poisson.

Dans les rouges, on trouve le Fonte do Nico du Portugal à seulement 8.35 $, pour un peu on se croirait en Ontario ! Un petit vin agréable pour les pâtés chinois de début de semaine.

Pour un rouge fait de grenache à bon marché le Borsao Seleccion Campo de Borja est dur à battre. Un vin assez corsé, légèrement alcooleux mais bien équilibré,  qui peut accompagner bien des viandes rouges.

Le Paul Jaboulet Parallèle 45 est un Côtes-du-Rhône classique et bien réussi qui a été salué par de nombreux critiques, dont l’ami Frédéric Fortin dans nos pages l’an dernier. C’est aussi le cas du millésime 2013 actuellement dans les succursales, qui sera excellent avec une bavette grillée !

Deux rouges chiliens sont également en rabais. Le Max Reserva Syrah de la maison Errazuriz est une syrah bien typée nouveau monde avec du boisé, du fruit, une touche épicée et un côté très velouté. Faites-le essayer à vos amis qui ne jurent que par le Ménage à Trois, vous pourrez les amener du bon côté de la Force en douceur.

Le Cabernet Sauvignon Arboleda est plus tannique, il est d’ailleurs préférable de l’aérer avant le service. Un bon vin rouge pour les amateurs de viandes saignantes.

En ces journées plus chaudes, n’oubliez pas de servir vos vins rouges légèrement rafraîchis (une demi-heure au frigo), ils vont se réchauffer dans les verres.

À la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Blanc Chartier sur Hippovino avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et les critiques.
Fiche du Gournier Rosé des Cévennes sur Hippovino avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et les critiques.
Fiche du Fonte do Nico sur Hippovino avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et les critiques.
Fiche du Borsao Seleccion sur Hippovino avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et les critiques.
Fiche du Paul Jaboulet Parallèle 45 sur Hippovino avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et les critiques.
Fiche du Max Reserva Syrah sur Hippovino avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et les critiques.
Fiche du Cabernet Sauvignon Arboleda sur Hippovino avec liens vers le producteur, la fiche technique, l’agence et les critiques.

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mardi 21 juillet 2015

Privatiser la SAQ ou pas?

Au Québec la vente de vin est un monopole d’État et tout le système touchant à la vente des alcools est plutôt complexe. Il nous a d’ailleurs fallu 4 billets pour l’expliquer :

Cependant ce monopole est régulièrement remis en question dans les médias. En avril dernier, un rapport préparé par des économistes recommandait la privatisation de la SAQ. Celui-ci fut écarté rapidement par le gouvernement du Québec, mais le 8 juillet, un autre rapport recommandait cette fois de briser le monopole et de permettre la concurrence. Quelques jours plus tard, c’était au tour d’un professeur d’économie d’en rajouter une couche en critiquant sévèrement la gestion de la SAQ.

Si les débats économiques sont souvent abstraits et ennuyeux pour le commun des mortels, celui concernant le monopole de la SAQ est plus simple à analyser.

Quels sont les principaux problèmes reliés à ce statut selon les contestataires?

Le premier questionne la base du processus : pourquoi l’État devrait-il se mêler de vendre des alcools? On pouvait autrefois le justifier par des arguments liés au contrôle exercé par le crime organisé durant la prohibition, mais cela ne tient plus au 21e siècle. Par contre, le monopole rapporte annuellement plusde 1 milliard de profits au gouvernement, en plus des 630 millions de taxes versées au trésor québécois. En cette période de disette budgétaire, je vois mal un gouvernement se priver d’une telle manne.

Le second concerne sa politique de prix qui nuirait au consommateur en imposant des prix élevés. S’il est clair que le prix de vente des vins et alcools de la SAQ est élevé, plusieurs comparaisons récentes avec son équivalent ontarien montrent 2 monopoles globalement très proches. La principale cause des prix élevés est de toute évidence liée aux plus de 2 milliards de $ de revenus et taxes versés aux2 niveaux de gouvernement sur 3 milliards de ventes. Ces montants sont dictés par les politiciens et non par les gestionnaires de la SAQ.

Dans un même ordre d’idées, on estime souvent que la gestion de la société d’état est peu efficace et laisse la part belle au syndicat des employés. Le professeur Charlebois écorche notamment la performance des employés en comparaison de ceux de la LCBO. Malheureusement, les chiffres qu’il utilise sont erronés et de plus, il oublie que les employés de la LCBO vendent principalement de la bière et des spiritueux. Il s’agit donc de transactions simples et rapides, alors que les employés de la SAQ doivent passer plus de temps avec les clients pour les conseiller dans la vente de vin. De plus, le même professeur affiche son ignorance en parlant des 40% de vins ontariens vendus par la LCBO. Rappelons qu’il s’agit pour la grande majorité de vins embouteillés au Canada avec seulement un peu de contenu local (voir les explications dans cet autre billet), le vrai chiffre est de 2.5%.


Au final, je vois donc peu d’arguments solides pour défendre la privatisation, à tout le moins dans un contexte où nos gouvernements sont à la recherche de revenus additionnels pour maintenir des services importants pour les citoyens, comme l’éducation et la santé.

Il y a quand même la question du choix de produits, qui serait restreint par les décisions des acheteurs de notre cher monopole. Avec près de 9000 vins et plus de 1500 spiritueux, la SAQ fait néanmoins bonne figure. Si on y ajoute les quelques milliers de vins en importation privée plus la possibilité de faire des commandes privées, l’argument devient plutôt faible.

Mais quand on parle de sélection de produits, on peut toujours trouver à critiquer et je ne manque pas de souligner ce qui m’apparaît comme des lacunes. J’ai déjà déploré le moindre choix de vins du nouveau monde et l’impossibilité de trouver les vins gagnants des trophées internationaux. Je dois maintenant avouer les progrès accomplis par la SAQ dans ces deux domaines. J’ai d’ailleurs signalé récemment qu’on pouvait trouver un des derniers vins notés 100/100 par Robert Parker. On trouve aussi, même s’il en reste malheureusement très peu, le Bouissel 2011,médaille d'or et récent vainqueur du International Trophy du magazine britannique Decanter.

Malgré tout, il reste encore de la place à l’amélioration dans la vente de vins au Québec, nous en parlerons dans un prochain billet.

D’ici là, à la bonne vôtre !

Alain P.

Fiche du Bouissel 2011 sur le site Hippovino (Hipponote 3.5* Prix SAQ 20.85 $)


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jeudi 16 juillet 2015

Boire du rosé sans se cacher

Le vin rosé a longtemps été ignoré par les spécialistes qui le dégustaient du haut de leur superbe. Ils ont même inventé l’expression « vins de piscine » pour en rajouter une couche. Ce ne sont que des préjugés et chez Hippovino, on ne se cache pas pour dire qu’on aime le rosé !

Évidemment les rosés se qualifient sans honte de « vins de soif » plutôt que de cuvées de grande dégustation. Mais comme nous l’avions expliqué dans notre billet « Boire du rosé en janvier, pourquoi pas? », ils sont de bons compagnons pour plusieurs sortes de cuisine, notamment pour celles qui compliquent les accords mets-vins (les salades, les mets asiatiques…).

Personnellement, j’aime beaucoup les vins frais et élégants, je suis donc un amateur de rosés de Provence. D’autres régions produisent aujourd’hui des cuvées dans le même registre, mais par contre je suis moins fan des rosés trop aromatiques, de ceux qui goûtent fort le bonbon anglais et je n’aime pas les rosés sucrés. Voilà, c’est dit !

Maintenant, quelques suggestions pour voir la vie en rose cet été. Commençons par le Rosé des Cévennes du Domaine de Gournier, vendu à un prix très abordable. Beaucoup de plaisir pour seulement 12.95 $ ! Les restaurants devraient le servir comme rosé maison, qu’en dites-vous?

Oui, c’est vrai, j’en parle dans presque tous mes articles sur le rosé, mais j’aime vraiment beaucoup le Pive Gris, un vin bio des Sables de Camargue. J’apprécie sa fraîcheur et sa délicatesse, le côté un peu poivré, les notes de fruit et son côté vraiment polyvalent.

Le Côtes de Provence du Domaine Houchart est, à mon sens, l’archétype du rosé de Provence à son meilleur. Cet assemblage de 7 cépages (principalement grenache, syrah et cinsault) offre beaucoup de fraîcheur mais aussi un côté punché qui permet de le marier très efficacement avec des plats délicatement épicés. À mon point de vue, il est sous-estimé par bien des critiques, à l’exception d’Yves Mailloux.

Le Pétale de Rose de Régine Sumeire fait, au contraire, l’unanimité de la critique et c’est très mérité. Ce n’est pas un Bandol, c’est un rosé tout en finesse mais avec plein de notes délicates de toutes sortes. Chaque dégustateur découvre les siennes, des arômes de fleurs, de fruits, d’agrumes, de garrigue même, mais tous se sentent comme sur un nuage, tellement l’équilibre est impeccablement réussi. Pour l’apéro ou les cuisines aux saveurs délicates.

Le Vin Gris de Cigare vient de la maison californienne Bonny Doon, mais est indiscutablement d’inspiration provençale. Il reprend d’ailleurs leurs cépages et le célèbre vigneron Randall Grahm nous livre lui aussi un véritable arc-en-ciel de saveurs. Un peu plus puissant que le précédent, il est quand même bien équilibré et fait merveille avec la cuisine fusion californienne.

Pour finir, une découverte de cette année dans mon cas, les Béatines, un Coteaux d’Aix en Provence. J’aime beaucoup le rouge de la même maison, la SAQ vient d’ailleurs d’en recevoir le dernier millésime. Le rosé m’a surpris par son côté plus costaud que ses confrères provençaux, plus proche d’un Tavel. C’est un rosé de repas, bien adapté pour un plat de veau à la tomate et au basilic. On est très loin du stéréotype de vin de piscine ici et comme le montre la note de dégustation de David Pelletier, un sommelier peut en parler assez longtemps.

Si vous êtes en vacances, profitez-en pour déguster du rosé et si vous travaillez encore (il en faut, bon courage), buvez-en pour vous détendre !

À la bonne vôtre !


Alain P.



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lundi 13 juillet 2015

SAQ : Quelques bouteilles notées 100 sur 100 disponibles dans les SAQ Signature

Dans les nouvelles du jour, le plus que célèbre critique Robert Parker a procédé à une seconde dégustation des vins de Bordeaux du très bon millésime 2005. Cette fois-ci 12 vins ont obtenu sa note parfaite de 100/100.

Pour une rare fois, l’un d’entre eux est disponible à la SAQ, le Château Cheval Blanc. Plus précisément, lorsque j’ai vérifié il y a quelques minutes, 6 bouteilles sont disponibles à la SAQ Signature de Montréal et 6 à celle de Québec.

Le prix : 1210 $ la bouteille.



Par contre, soyez prévenus, malgré le prix, c’est peut-être déjà trop tard ! Vérifiez avant de vous déplacer...

Les autre vins notés 100/100 si vous avez d’autres sources d’approvisionnement :
  • Château Angelus
  • Château Ausone
  • Château Bellevue-Mondotte
  • Château Eglise-Clinet
  • Château Haut-Brion
  • Château Lafleur
  • Château La Mission Haut-Brion
  • Château Larcis Ducasse
  • Château Pavie
  • Château Peby Faugeres
  • Château Troplong Mondot


À la bonne vôtre !


Alain P.

Notre source (sur le site Terre de vins) - Millésime 2015 : 12 vins notés 100/100 par Robert Parker

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mercredi 8 juillet 2015

Les vins de Pinot blanc, synonymes de fraîcheur

Il ne fait pas partie de ce qu’on appelle les cépages nobles, ni des cépages internationaux, même s’il est pourtant cultivé dans plusieurs pays. Originaire de Bourgogne, c’est en fait la variété blanche du pinot noir. Pour beaucoup, il est vu comme un cépage d’appoint, sans grande personnalité, qu’on utilise en assemblage avec d’autres. En fait, il est tellement peu considéré, que les vins d’Alsace étiquetés Pinot blanc contiennent souvent de l’auxerrois, un cépage différent, quoique relativement voisin. Il est aussi utilisé pour produire des vins mousseux, notamment les crémants d’Alsace mais aussi dans certains champagnes.

Effectivement, il ne produit pas les bombes aromatiques si à la mode en ce moment et il n’a pas la profondeur d’un chardonnay. Mais il est totalement injuste de le snober car, entre de bonnes mains, il donne des vins fort intéressants et meilleurs que bien des chardonnays de bas de gamme.

La force du pinot blanc est dans sa fraîcheur et dans son côté aérien, c’est donc un excellent vin d’apéro. Un bon exemple est le Pinot Blanc Willm Réserve, un vin d’Alsace qu’on trouve dans de très nombreuses succursales de la SAQ. Avec seulement 12% d’alcool, c’est un blanc léger et charmeur avec un côté floral et de délicates saveurs qui rappellent les pommes et les agrumes. C’est aussi un vin assez polyvalent pour accompagner toutes sortes de bouchées et de plats aux saveurs délicates. Essayez-le avec une quiche ou simplement avec des morceaux de baguette au camembert légèrement grillés (attention, le camembert ne doit pas être trop avancé et rester peu de temps au four pour éviter les saveurs d’ammoniaque).

Et oui, on peut faire des grands vins avec du pinot blanc, comme le prouve le talentueux vigneron italien Alois Lageder. Cultivé dans la vallée du Haut Adige, dans la partie alpine du Nord de l’Italie, son Alois Lageder Pinot Bianco Alto Adige est merveilleux de pureté et d’élégance. Ce sont d’ailleurs les qualités qui font la signature unique de ce vigneron dans l’ensemble de sa production, et qui font de moi, je l’avoue sans aucune honte, un fan fini de toutes les cuvées Alois Lageder et Tenutae Lageder. J’attends avec impatience l’arrivée à la SAQ  de chacun de ses millésimes et, selon moi, ce pinot blanc est une excellente introduction à ses vins. La saison du homard n’est pas terminée, alors que diriez-vous d’un pinot blanc Alois Lageder avec votre prochaine salade de homard?

À la bonne vôtre !

Alain P.

Liens

Fiche du Pinot Blanc Willm Réserve sur Hippovino avec liens vers le producteur et les critiques d’Yves Mailloux et Mathieu Turbide.
Fiche du Pinot Bianco Alto Adige Alois Lageder sur Hippovino avec liens vers le producteur, la fiche technique et les critiques de Jacques Benoit, Yves Mailloux et Marc André Gagnon.