mercredi 4 décembre 2024

Les bons vins blancs de Brigitte Jeanjean

 


Si on prononce le nom de Brigitte Jeanjean, beaucoup vont tout de suite penser aux vins les plus connus de la sympathique vigneronne du Languedoc, le rosé Le Pive Gris et le rouge Devois des Agneaux d’Aumelas. Ce sont effectivement deux cuvées très appréciées par les clients de la SAQ, mais aussi par les critiques, comme on peut le voir sur leurs fiches HippoVino. Un coup de chapeau à Madame Jeanjean, car, dans le vin comme dans le monde du cinéma, plaire à la fois aux critiques et au grand public n’est pas donné à tout le monde.

Mais le sud de la France ne produit pas que des vins rouges et rosés, on y fait de plus en plus de place aux vins blancs et plusieurs d’entre eux sont très intéressants. Je vais vous parler aujourd’hui de deux vins provenant des domaines de Brigitte Jeanjean, l’un étant en produit en Camargue aux côtés du rosé bien connu et l’autre provenant du même domaine que le rouge mentionné plus haut.

Le Pive Blanc Pays d'Oc 2023, France, appellation IGP Pays d’Oc (Hipponote 3* $$ SAQ : 16,75 $ code 13806097)

Dans le domaine camarguais du célèbre rosé Le Pive, on cultive aussi trois cépages blancs, deux typiques du Rhône, le viognier et la roussanne, et un qu’on voit plus souvent dans la vallée de la Loire, le sauvignon blanc. L’assemblage peut paraître osé, mais il est parfaitement maîtrisé, sans dérive ni bizarrerie aromatique, et il fonctionne à merveille. Rien de bien complexe, mais la fraîcheur et les jolies petites notes fruitées sont alliées à un côté pimpant pour un tout qui passe très bien à l’apéro ou pour accompagner un tartare de saumon. Comme son frère rosé, c’est un très bon rapport qualité / prix.


Devois des Agneaux D'Aumelas Cousu Main Blanc 2023, France, AOP Languedoc (Hipponote 3* $$$ SAQ : 24,30 $ code 15092403)

Nous voici maintenant dans le Languedoc, plus précisément sur le plateau d’Aumelas, près de Montpellier. Les vignes poussent sur un terroir argilo-calcaire et sont cultivées en bio. Cette cuvée est un assemblage fait principalement de roussanne, avec un peu de vermentino et de marsanne. La vinification se fait en cuves inox et est suivie de quelques moins d’élevage, en barriques de chêne de deux vins pour 20% du vin. J’ai goûté cette année aux millésimes 2022 et 2023. Le point commun est la fraîcheur, la texture très agréable et une certaine richesse de saveurs, poires, pêches et fine touche de garrigue. La note minérale en finale était plus marquée dans le 2022 et le 2023 m’a semblé plus rond en bouche. Si les vins blancs de la vallée du Rhône sont de plus en plus recherchés, le Cousu Main blanc ne devrait pas être en reste, car il est aussi un très bon compagnon des poissons fins et des viandes blanches, surtout s’ils sont servis en sauce.

Précisons que j’ai goûté les vins précédents dans des dégustations organisées par l’Agence Sélect Vins Advini, mais que j’en ai ensuite acheté des bouteilles à la SAQ. Cependant, une bouteille de dégustation que je n’ai pas pu acheter est la cuvée La Terrienne 2024 du Domaine Mas Neuf, appartenant lui aussi à la famille Jeanjean. Ce vin est produit avec un cépage hybride résistant, le floréal, qui résiste aux maladies de la vigne sans ou avec peu de traitements phytosanitaires. Son expérimentation fait partie des nombreuses démarches et recherches environnementales pratiquées par les Vignobles Jeanjean, qui, au-delà de leur travail en bio, sont très engagés dans cette voie. Le floréal donnait un vin très léger, assez peu acide, mais pas insignifiant et avec d’agréables saveurs délicates d’agrumes, de fruits blancs et jaunes, avec un petit amer en finale. Goûté à l’aveugle, je l’avais trouvé plutôt agréable et je m’interrogeais sur les cépages, croyant à un assemblage de blancs du Rhône avec peut-être de l’albarino, bref j’avais tout faux. Les échanges avec mes voisins de dégustation ont montré des opinions très diverses sur cette expérience, certains étant rebutés par la faible acidité et le bas taux d’alcool (9,5%). Si ces cépages résistants ne font pas l’unanimité en ce moment, leur vinification n’en est qu’à ses débuts et peut-être feront-ils partie des solutions utiles pour réduire l’empreinte environnementale des vignobles du futur proche.

À la bonne vôtre !

Alain P.

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