Pas si
simple que ça, la vente de vin en ligne ! Même un géant comme Amazon doit se
décider à faire des choix et abandonner sa plateforme Amazon Wine. Celle-ci
était un «marketplace » en jargon de commerce électronique, c’est-à-dire une
place de marché virtuelle où producteurs et marchands de vin pouvaient vendre
leurs bouteilles sur le plus puissant site de commerce électronique du monde.
Amazon Wine
existait depuis 2012. Ce site va disparaître car la réglementation américaine
ne permet pas à Amazon d’être à la fois un marketplace et un détaillant dans le
monde du vin. Les ventes de vin d’Amazon vont donc continuer dans son volet
détaillant alimentaire, c’est-à-dire Amazon Fresh, Prime Now et Whole Foods
(chaîne de magasins acquise récemment pour plus de 13 milliards de dollars). Comment
cette offre va s’articuler autour de ces trois plateformes n’est pas encore
complètement défini, mais il est clair qu’Amazon dispose de deux atouts
déterminants dans son jeu. D’une part les capacités de logistique de
distribution du service Prime, qui peut déjà livrer des boissons alcoolisées
dans les plus grandes villes américaines. D’autre part, Amazon est la source
privilégiée de la clientèle aisée dans les grandes zones urbaines, grâce au
service Prime et à Whole Foods. Et comme par hasard, cette clientèle représente
les plus grands consommateurs de vin aux USA.
Amazon a
essayé de faire changer la réglementation pour continuer le développement d’Amazon
Wine, mais comme cela n’a pas fonctionné, la décision de favoriser ses
plateformes privilégiées n’a pas dû être très difficile à prendre. Ceci
laissera l’espace marketplace ouvert à la compétition entre wine.com et Vivino,
voire peut-être d’autres joueurs pour les marchés de niche.
Au Canada,
pour l’instant les choses sont plus simples puisque nos monopoles sont seuls
autorisés à vendre du vin en ligne. En France, les ventes en ligne sont
fragmentées dans un très grand nombre de joueurs, détaillants, places de
marché, applications mobiles, ventes par abonnement et ventes directes des
producteurs. Si partout la vente en ligne est en croissance, elle représente
encore un volume mineur par rapport aux ventes en magasin. Les cartes vont donc
se jouer dans les prochaines années. Affaire à suivre.
À la bonne vôtre !
Alain P.
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