jeudi 16 juillet 2015

Boire du rosé sans se cacher

Le vin rosé a longtemps été ignoré par les spécialistes qui le dégustaient du haut de leur superbe. Ils ont même inventé l’expression « vins de piscine » pour en rajouter une couche. Ce ne sont que des préjugés et chez Hippovino, on ne se cache pas pour dire qu’on aime le rosé !

Évidemment les rosés se qualifient sans honte de « vins de soif » plutôt que de cuvées de grande dégustation. Mais comme nous l’avions expliqué dans notre billet « Boire du rosé en janvier, pourquoi pas? », ils sont de bons compagnons pour plusieurs sortes de cuisine, notamment pour celles qui compliquent les accords mets-vins (les salades, les mets asiatiques…).

Personnellement, j’aime beaucoup les vins frais et élégants, je suis donc un amateur de rosés de Provence. D’autres régions produisent aujourd’hui des cuvées dans le même registre, mais par contre je suis moins fan des rosés trop aromatiques, de ceux qui goûtent fort le bonbon anglais et je n’aime pas les rosés sucrés. Voilà, c’est dit !

Maintenant, quelques suggestions pour voir la vie en rose cet été. Commençons par le Rosé des Cévennes du Domaine de Gournier, vendu à un prix très abordable. Beaucoup de plaisir pour seulement 12.95 $ ! Les restaurants devraient le servir comme rosé maison, qu’en dites-vous?

Oui, c’est vrai, j’en parle dans presque tous mes articles sur le rosé, mais j’aime vraiment beaucoup le Pive Gris, un vin bio des Sables de Camargue. J’apprécie sa fraîcheur et sa délicatesse, le côté un peu poivré, les notes de fruit et son côté vraiment polyvalent.

Le Côtes de Provence du Domaine Houchart est, à mon sens, l’archétype du rosé de Provence à son meilleur. Cet assemblage de 7 cépages (principalement grenache, syrah et cinsault) offre beaucoup de fraîcheur mais aussi un côté punché qui permet de le marier très efficacement avec des plats délicatement épicés. À mon point de vue, il est sous-estimé par bien des critiques, à l’exception d’Yves Mailloux.

Le Pétale de Rose de Régine Sumeire fait, au contraire, l’unanimité de la critique et c’est très mérité. Ce n’est pas un Bandol, c’est un rosé tout en finesse mais avec plein de notes délicates de toutes sortes. Chaque dégustateur découvre les siennes, des arômes de fleurs, de fruits, d’agrumes, de garrigue même, mais tous se sentent comme sur un nuage, tellement l’équilibre est impeccablement réussi. Pour l’apéro ou les cuisines aux saveurs délicates.

Le Vin Gris de Cigare vient de la maison californienne Bonny Doon, mais est indiscutablement d’inspiration provençale. Il reprend d’ailleurs leurs cépages et le célèbre vigneron Randall Grahm nous livre lui aussi un véritable arc-en-ciel de saveurs. Un peu plus puissant que le précédent, il est quand même bien équilibré et fait merveille avec la cuisine fusion californienne.

Pour finir, une découverte de cette année dans mon cas, les Béatines, un Coteaux d’Aix en Provence. J’aime beaucoup le rouge de la même maison, la SAQ vient d’ailleurs d’en recevoir le dernier millésime. Le rosé m’a surpris par son côté plus costaud que ses confrères provençaux, plus proche d’un Tavel. C’est un rosé de repas, bien adapté pour un plat de veau à la tomate et au basilic. On est très loin du stéréotype de vin de piscine ici et comme le montre la note de dégustation de David Pelletier, un sommelier peut en parler assez longtemps.

Si vous êtes en vacances, profitez-en pour déguster du rosé et si vous travaillez encore (il en faut, bon courage), buvez-en pour vous détendre !

À la bonne vôtre !


Alain P.



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