Le vin rosé
a longtemps été ignoré par les spécialistes qui le dégustaient du haut de leur
superbe. Ils ont même inventé l’expression « vins de piscine » pour en rajouter
une couche. Ce ne sont que des préjugés et chez Hippovino, on ne se cache pas
pour dire qu’on aime le rosé !
Évidemment
les rosés se qualifient sans honte de « vins de soif » plutôt que de cuvées de
grande dégustation. Mais comme nous l’avions expliqué dans notre billet « Boire du rosé en janvier, pourquoi pas? », ils sont de bons compagnons pour plusieurs
sortes de cuisine, notamment pour celles qui compliquent les accords mets-vins
(les salades, les mets asiatiques…).
Personnellement,
j’aime beaucoup les vins frais et élégants, je suis donc un amateur de rosés de
Provence. D’autres régions produisent aujourd’hui des cuvées dans le même
registre, mais par contre je suis moins fan des rosés trop aromatiques, de ceux
qui goûtent fort le bonbon anglais et je n’aime pas les rosés sucrés. Voilà, c’est
dit !
Maintenant, quelques
suggestions pour voir la vie en rose cet été. Commençons par le Rosé des Cévennes du Domaine de Gournier, vendu à un prix très abordable. Beaucoup de
plaisir pour seulement 12.95 $ ! Les restaurants devraient le servir comme rosé
maison, qu’en dites-vous?
Oui, c’est
vrai, j’en parle dans presque tous mes articles sur le rosé, mais j’aime
vraiment beaucoup le Pive Gris, un vin bio des Sables de Camargue. J’apprécie
sa fraîcheur et sa délicatesse, le côté un peu poivré, les notes de fruit et
son côté vraiment polyvalent.
Le Côtes de Provence du Domaine Houchart est, à mon sens, l’archétype du rosé de Provence à
son meilleur. Cet assemblage de 7 cépages (principalement grenache, syrah et
cinsault) offre beaucoup de fraîcheur mais aussi un côté punché qui permet de
le marier très efficacement avec des plats délicatement épicés. À mon point de
vue, il est sous-estimé par bien des critiques, à l’exception d’Yves Mailloux.
Le Pétale de Rose de Régine Sumeire fait, au contraire, l’unanimité de la critique et c’est
très mérité. Ce n’est pas un Bandol, c’est un rosé tout en finesse mais avec
plein de notes délicates de toutes sortes. Chaque dégustateur découvre les
siennes, des arômes de fleurs, de fruits, d’agrumes, de garrigue même, mais tous
se sentent comme sur un nuage, tellement l’équilibre est impeccablement réussi.
Pour l’apéro ou les cuisines aux saveurs délicates.
Le Vin Gris de Cigare vient de la maison californienne Bonny Doon, mais est
indiscutablement d’inspiration provençale. Il reprend d’ailleurs leurs cépages
et le célèbre vigneron Randall Grahm nous livre lui aussi un véritable arc-en-ciel
de saveurs. Un peu plus puissant que le précédent, il est quand même bien
équilibré et fait merveille avec la cuisine fusion californienne.
Pour finir,
une découverte de cette année dans mon cas, les Béatines, un Coteaux d’Aix en Provence. J’aime beaucoup le rouge de la même maison, la SAQ vient d’ailleurs d’en
recevoir le dernier millésime. Le rosé m’a surpris par son côté plus costaud
que ses confrères provençaux, plus proche d’un Tavel. C’est un rosé de repas, bien
adapté pour un plat de veau à la tomate et au basilic. On est très loin du stéréotype
de vin de piscine ici et comme le montre la note de dégustation de David Pelletier,
un sommelier peut en parler assez longtemps.
Si vous
êtes en vacances, profitez-en pour déguster du rosé et si vous travaillez
encore (il en faut, bon courage), buvez-en pour vous détendre !
À la bonne
vôtre !
Alain P.
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