L’origine géographique
d’un vin est une des informations de base à son sujet, n’est-ce pas? Au-delà
des visions nationalistes ou chauvines des gens qui veulent boire uniquement ce
qui vient de chez eux, tous les amateurs de vin, même les moins connaisseurs,
utilisent le pays et/ou la région d’origine comme un élément important pour
leur choix. Le ou les cépages qui composent un vin sont un autre facteur de
décision important, surtout en Amérique du Nord, où beaucoup de consommateurs
ont appris à les différencier dans les cuvées du nouveau monde. Le millésime (année
de récolte des raisins) peut paraître une information plus technique qui parle
peu au consommateur lambda, mais elle lui permet néanmoins de comprendre lorsqu’il
constate des différences.
À une
époque où la transparence est de mise pour les produits alimentaires, cacher
ces informations n’est donc ni logique ni populaire. Le changement à la loi permettant de les afficher sur les vins vendus en épicerie/dépanneur au Québec
est donc une excellente idée. Pour ceux qui pensent que la réglementation
québécoise est très en retard sur le reste du monde, rappelons que c’est seulement depuis 2009 que cépages et millésimes peuvent figurer sur les vins de France sans indication géographique (VSIG).
Il est aussi
important de souligner qu’entre affichage et transparence, il y a parfois une
marge. Prenons le cas du cépage. Un vin de Californie (ou de plusieurs autres
pays du nouveau monde) peut afficher par exemple « pinot noir » s’il contient
au moins 75% de ce cépage. Ceci veut donc dire que la bouteille de pinot noir
que vous venez d’acheter contient une majorité de pinot mais peut aussi
contenir une quantité non négligeable d’autres cépages. Ceci explique d’ailleurs
la couleur foncée de certains pinots californiens (ajout d’une variété sombre
comme le malbec) ou leurs taux d’alcool et de sucre résiduel étonnants (un
ajout de cépages très sucrés comme le gewurztraminer – on en avait parlé ici).
Pour la
provenance géographique, ce n’est pas toujours clair non plus. On peut penser
aux vins d’Ontario « Cellared in Canada » qui peuvent être des vins d'Australie importés en vrac, mélangés avec un peu de vin ontarien et embouteillés en Ontario (l’exception étant les vins certifiés VQA
qui proviennent de vignes locales). De la même façon, les « British Wines » sont des vins importés en vrac et embouteillés en Angleterre alors que les « English
Wines » sont les véritables vins anglais.
Permettre d’ajouter un nom d’origine
est donc insuffisant, il faut que la réglementation précise à quoi correspond
cette géographie. Même chose pour le millésime, on peut bien écrire 2015 mais
est-ce la date de récolte du raisin, celle d’embouteillage et est-ce que tout
le vin dans la bouteille provient de ce millésime ou seulement une partie?
Le système
français des appellations, que nous avions examiné ici, a l’avantage de
regrouper un ensemble de critères qui sont aussi validés par un organisme de
surveillance. Donc si vous achetez un Chablis, vous savez que le cépage est le
chardonnay, la région de production est une petite zone de Bourgogne bien
précise et les techniques de viticulture et de vinification respectent
certaines normes. Évidemment, cela n’empêche pas certains fraudeurs de vendre des bouteilles étiquetées Chablis sans respecter cépages ou provenances. On a
aussi vu des fraudes au millésime pour écouler des productions de mauvaises
années ou des imitations de cuvées particulièrement recherchées. Mais les
organismes de contrôle existent et ils poursuivent les délinquants en justice,
ce qui limite les abus. Par contre, les appellations françaises sont très
nombreuses et parfois difficiles à décrypter pour les non-initiés. Là encore,
un peu plus de transparence serait fortement apprécié des consommateurs.
Espérons
que la future réglementation québécoise permettra d’afficher des informations
claires et fiables, mais il y aura certainement des surprises à prévoir pour
plusieurs vins vendus en vrac et embouteillés au Québec, en raison des variations
dans les assemblages entre deux années ou même entre deux arrivages. Rappelons
aussi que ces vins représentent des cuvées très bon marché dans leurs pays d’origine, comme nous l’avions expliqué ici. Pour l’instant, ils ne figurent pas sur le
site HippoVino.
Sur le site HippoVino, vous trouverez donc des vins vendus en succursale SAQ, en
importation privée ou des vins du Québec. Les fiches du site HippoVino
contiennent les informations géographiques et les cépages tels que figurant sur
les fiches techniques obtenues sur le site du producteur, ou sur celui de l’agence
ou encore à partir des informations du site de la SAQ. Lorsque nous trouvons
des informations utiles d’autres sources fiables, nous nous efforçons de les
ajouter. Mais nous ne faisons pas d’analyse du contenu de la bouteille… La seule présence d’un vin sur le site n’est pas une recommandation, mais chaque fiche
contient les liens vers des critiques pour guider vos choix. Nos recommandations figurent ici-même sur ce blogue ou chaque semaine sur HippoVino Hebdo.
À la bonne vôtre
!
HippoVino
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