lundi 18 décembre 2017

Du Bordeaux pour Noël

Se retrouver en famille ou entre amis pour les fêtes de fin d’année est souvent l’occasion de déboucher quelques bonnes bouteilles. Face au foisonnement de vins dans les magasins de la SAQ, il est parfois difficile de choisir le bon flacon qui plaira à tout le monde ou en tout cas à presque tout le monde. Pourquoi dès lors, ne pas retourner vers le classique ? Rien de tel qu’un bon Bordeaux pour contenter les papilles les plus exigeantes.

Note : ce texte et les photos qui l’accompagnent sont une contribution du blogueur Frédéric Arnould, du blogue Tout sur le vin. HippoVino ouvre ses pages de temps en temps, particulièrement en décembre, à des blogueurs invités. Merci beaucoup Frédéric !

Évidemment, le « satané » classement de 1855, commandé sous Napoléon III pour l’Exposition universelle de la même année a bousculé bien des choses, surtout pour le consommateur. Soixante et un grands crus ont donc été répertoriés et classés selon un système, disons-le, plutôt étrange. Mais, là n’est pas la question. Ce classement règne encore en maître aujourd’hui  et avouons-le, il dicte la grille de prix astronomiques pratiquée par ces grands domaines. Résultat, nous sommes peu nombreux à pouvoir nous offrir ces bouteilles hors de portée.

Malgré tout, un bon vin de Bordeaux demeure toujours une valeur sûre. Après tout, ils sont souvent étés imités mais jamais égalés. Inutile de se priver pour autant de cette région mythique pour votre cellier ou votre table de fin d’année, puisqu’il existe une kyrielle de solutions de rechange plus modestes certes, mais qui offrent de très bons rapports qualité prix. Il suffit de penser aux Médocs, aux Crus bourgeois, aux Côtes de Bordeaux et même pourquoi pas aux seconds vins des grands crus classés qui constituent une jolie porte d’entrée plus abordable vers les bouteilles les plus recherchées de la planète. En voici trois qui devraient vous convaincre que Bordeaux sera toujours Bordeaux et qu’il mérite de se retrouver sur votre table, même s’il faut le partager avec le beau-frère ou la belle-mère…


Ce Bordeaux classique est l’un de mes préférés sur les tablettes du monopole. À bon prix, il offre beaucoup, même dans des millésimes plus difficiles dans le Bordelais. Ce domaine a pris le virage de la biodynamie dès 1998. Pas de filtrage, ni de collage, ici on laisse le terroir s’exprimer et c’est très bien comme ça. Bel assemblage à dominante de merlot avec les cabernets, le malbec et le carmenère qui jouent leur rôle de complémentarité. Deux ans de barriques et le tour est joué. Notez le faible taux d’alcool de 12,5%. Belle digestibilité et belle tenue dans votre cellier pour quelques années.
Si vous voulez vous approcher d’un grand cru classé selon la classification de 1855, sans trop vous ruiner, la solution passe par les deuxièmes vins. Dans ce cas-ci, c’est le petit frère de Lafon Rochet, un quatrième cru classé dans le St-Estèphe. Cette Chapelle de Lafon-Rochet a tous les atouts du premier vin mais est « approchable » dès maintenant. Le cabernet sauvignon fournit ici un vin puissant certes, mais tout en équilibre. Très « fruits noirs » avec un fond légèrement épicé. Une belle bouteille qui ravira les amateurs du genre et qui se sent aussi bien dans le verre maintenant ou dans la bouteille pour encore 4-5 ans facilement.
Ségla - Margaux 2009 (SAQ : 70.25$)
On ne présente plus l’élégance des Margaux, c’est presque devenu un cliché. Un bel exemple que ce deuxième vin du Château Rauzan-Ségla, classé deuxième grand cru. Le petit frère Ségla a vraiment une belle matière dans le verre. Le fruité (cassis et cerise) est très mûr, le boisé est présent mais jamais encombrant, et la longueur en bouche ample laisse présager encore une belle potentielle évolution en cave. Pas forcément le moins cher de sa catégorie, mais difficile de ne pas remarquer l’équilibre et la droiture  de ce beau vin.
À la bonne vôtre !
Frédéric Arnould
Cliquer sur les noms des vins pour accéder à leurs fiches sur le site HippoVino et aux liens vers le site SAQ.
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