Ceux qui me
lisent régulièrement le savent, je suis un amateur de Madiran en général et des
vins du Château Montus en particulier. Lorsque j’ai eu l’occasion de rencontrer
pour la première fois son propriétaire, le fameux Alain Brumont, lors de la Grande Dégustation de Montréal, j’ai décidé de commencer par une anecdote. Je
lui ai expliqué que lors d’un voyage dans les Pyrénées françaises en 2009, j’avais
acheté une caisse de Château Montus 1991 à un vendeur ambulant sur un marché et
que j’avais été époustouflé par la capacité de garde de ces vins. Ils étaient
superbes mais auraient pu se garder encore
Il me
répondit alors la phrase qui commence ce billet puis m’expliqua toute l’histoire.
À cette époque, un employé du Château Montus se mit à subtiliser des bouteilles
dans la cave, pour ensuite les passer à un complice, qui les revendait dans
les marchés de la région. La vente de ces millésimes anciens finit par attirer
l’attention et les gendarmes mirent fin aux activités du duo. Mais pas avant
que je n’ai eu le temps d’acheter et boire ces excellents vins, dont la
provenance malhonnête n’altérait point les qualités œnologiques. À vrai dire,
Alain Brumont semblait plus amusé de ma surprise que fâché de devoir se
rappeler cet épisode et la suite de l’entrevue prit une tournure plus
habituelle.
Il m’expliqua
alors que la capacité de garde des vins du Château Montus était effectivement
exceptionnelle. Selon lui, les raisons en tiennent au cépage, le tannat, au
terroir du Château Montus, parfaitement adapté à ce cépage et à la pratique d’un
très long élevage sous bois, sans aucune utilisation d’intrant ni filtration.
Le résultat est un vin contenant une grande quantité de matière sèche, environ
35 grammes par litre, et capable de se conserver plusieurs dizaines d’années en
cave. Il a même ajouté qu’il pensait que 70% des millésimes auraient la
capacité de se conserver un siècle. Oui, on le dit souvent là-bas, les gascons
n’ont peur de rien.
Mais soyons
clairs, la capacité de longue garde de vins du Château Montus est tout à fait
reconnue et a même permis de développer une production de bouteilles de grand
format, magnums, double magnums et plus encore, qui atteint maintenant 40 000
bouteilles par an. En effet, il est connu que les bouteilles de grand format
évoluent moins vite et se conservent donc plus longtemps que celles de 750 ml.
La quantité d’oxygène présente dans la bouteille après le bouchage est
pratiquement la même, quel que soit le format, une grande bouteille s’oxyde
donc moins qu’une plus petite. Il y a maintenant une très forte demande pour
des bouteilles que les acheteurs prévoient ouvrir dans 20, 30 ou 40 ans, et que
plusieurs font autographier par Alain Brumont chaque semaine. En tout cas, si
on se fie à mon expérience avec le 1991, une bouteille de format normal est excellente
après 18 ans et certainement pour les 10 années suivantes. La mauvaise nouvelle
est que la SAQ n’importe pas de Montus en grands formats, sauf parfois pour la
cuvée la plus haut de gamme, la Tyre.
Si vous
souhaitez découvrir les belles cuvées de Madiran d’Alain Brumont sans devoir attendre pour les boire, commencez par celles de Bouscassé, comme Tour Bouscassé Madiran
(Hipponote 3*, $$ SAQ : 17.95 $) et Château Bouscassé Madiran (Hipponote
3*, $$ SAQ : 19.95 $).
On trouve
aussi à la SAQ le Madiran 2013 du Château Montus (Hipponote 3.5*, $$$ SAQ :
29.10$).
Avertissement :
les vins de Madiran sont des rouges bien costauds, ce ne sont pas des cuvées
pour l’apéro mais parfaites pour boire à table avec des cuisines riches et
goûteuses, notamment les recettes typiques du Sud-Ouest de la France (agneau,
canard, cassoulet, etc.).
À la bonne
vôtre !
Alain P.
Pour connaître les noms et capacités des différents formats de bouteilles de vins, cette fiche sur HippoVinoPedia : Formats des bouteilles de vin de Bordeaux.
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