On parle
donc du Beaujolais Nouveau L’Ancien, du Domaine des Terres Dorées du vigneron Jean-Paul Brun, un leader incontestable, et du Gamay Nouveau Les Griottes du Domaine duVissoux du vigneron Pierre Marie Chemette. Ces deux cuvées sont d’ailleurs nos
favorites depuis quelques années, ce qui m’amène à vous parler de ma première
déception de cette année, le choix disponible dans nos succursales SAQ.
Ce n’est
pas tant le nombre de références disponibles qui me chagrine. Je sais très bien que les volumes ne justifient pas de proposer 25 choix différents. Mais on a un
peu marre d’avoir, à part les deux dont on vient de parler, toujours les mêmes
cuvées tristounettes produites en très grand volume. Depuis 3 ans, la SAQ avait
ajouté quelques bouteilles tendance vin nature de jeunes vignerons, mais une
fois rendu ici les résultats n’étaient pas terribles. Les ventes ont dû être du
même ordre et les taux de retour spectaculaires. Il n’en reste qu’une, le Gamay Nouveau Laurence et Rémi Dufaitre. Le 2018 a été salué élogieusement par trois critiques
et mal noté par un quatrième (voir les liens à la fin de cet article ou sur la
fiche du vin), personnellement je ne l’ai pas essayé. Message aux acheteurs de
la SAQ : un ou deux choix en Beaujolais Villages ce ne serait pas mal,
non?
Ma deuxième
déception est qu’en 2018, un supposément très bon millésime et une époque de
renouveau du Beaujolais, les trois grands négociants nous proposent les pires
caricatures de Beaujolais Nouveau des dernières années. On a même fait appel aux
fameuses levures à arôme de banane, pitié, non… Chez nous, à peine goûtées, ces
bouteilles ont été écartées de la table, je ne servirai pas de telles choses à
mes invités !
Ceci amène d’ailleurs un questionnement sur ce fameux grand millésime
2018. Si comme le disait M. Chapoutier, un grand millésime, c’est quand les
mauvais vignerons font du bon vin, on n’y est pas. Le volume est peut-être là,
mais c’est peut-être encore un millésime de vignerons. Il est vrai que le
Beaujolais Nouveau n’est pas toujours un indicateur fiable en raison de ses
contraintes de date. Mais cette année, contrairement à 2017, on a vendangé très
tôt en Beaujolais, cela n’avait donc pas d’influence. On en saura plus dans
quelques mois.
Ma
troisième déception n’est pas reliée aux vins eux-mêmes, mais à leur mise en
marché, ou plutôt à leur absence de mise en marché ici. On entend dire que les producteurs
du Beaujolais font des efforts de marketing pour relancer leur appellation. C’est
sans doute vrai mais jusqu’à maintenant ces efforts ne semblent pas avoir fait
leur chemin jusqu’au Québec.
Bon, assez
râlé pour aujourd’hui. On se tourne vers les aspects positifs. On a au moins
deux bons Beaujolais Nouveaux à verser dans nos verres et en plus je vous
laisse sur un très bon gamay, pas nouveau mais qui se boit diablement bien, les Raisins Gaulois du Domaine Lapierre, encore bien réussi en 2017. Pureté du
fruit, gouleyant comme dix, son seul défaut est que le fond de la bouteille
arrive trop vite !
À la bonne
vôtre !
Alain P.
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Critiques
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