mercredi 21 novembre 2018

Le Beaujolais Nouveau 2018 au Québec

Résumons, deux bonnes bouteilles, trois déceptions. Oui, on en parle avec quelques jours de retard sur la date officielle, mais, on vous l’a déjà dit, on peut boire du Beaujolais Nouveau toute l’année, pas seulement le troisième jeudi de novembre ! Pour ceux qui sont pressés, on va faire court, les deux bouteilles à boire cette année sont celles sur cette photo.


On parle donc du Beaujolais Nouveau L’Ancien, du Domaine des Terres Dorées du vigneron Jean-Paul Brun, un leader incontestable, et du Gamay Nouveau Les Griottes du Domaine duVissoux du vigneron Pierre Marie Chemette. Ces deux cuvées sont d’ailleurs nos favorites depuis quelques années, ce qui m’amène à vous parler de ma première déception de cette année, le choix disponible dans nos succursales SAQ.

Ce n’est pas tant le nombre de références disponibles qui me chagrine. Je sais très bien que les volumes ne justifient pas de proposer 25 choix différents. Mais on a un peu marre d’avoir, à part les deux dont on vient de parler, toujours les mêmes cuvées tristounettes produites en très grand volume. Depuis 3 ans, la SAQ avait ajouté quelques bouteilles tendance vin nature de jeunes vignerons, mais une fois rendu ici les résultats n’étaient pas terribles. Les ventes ont dû être du même ordre et les taux de retour spectaculaires. Il n’en reste qu’une, le Gamay Nouveau Laurence et Rémi Dufaitre. Le 2018 a été salué élogieusement par trois critiques et mal noté par un quatrième (voir les liens à la fin de cet article ou sur la fiche du vin), personnellement je ne l’ai pas essayé. Message aux acheteurs de la SAQ : un ou deux choix en Beaujolais Villages ce ne serait pas mal, non?

Ma deuxième déception est qu’en 2018, un supposément très bon millésime et une époque de renouveau du Beaujolais, les trois grands négociants nous proposent les pires caricatures de Beaujolais Nouveau des dernières années. On a même fait appel aux fameuses levures à arôme de banane, pitié, non… Chez nous, à peine goûtées, ces bouteilles ont été écartées de la table, je ne servirai pas de telles choses à mes invités ! 

Ceci amène d’ailleurs un questionnement sur ce fameux grand millésime 2018. Si comme le disait M. Chapoutier, un grand millésime, c’est quand les mauvais vignerons font du bon vin, on n’y est pas. Le volume est peut-être là, mais c’est peut-être encore un millésime de vignerons. Il est vrai que le Beaujolais Nouveau n’est pas toujours un indicateur fiable en raison de ses contraintes de date. Mais cette année, contrairement à 2017, on a vendangé très tôt en Beaujolais, cela n’avait donc pas d’influence. On en saura plus dans quelques mois.

Ma troisième déception n’est pas reliée aux vins eux-mêmes, mais à leur mise en marché, ou plutôt à leur absence de mise en marché ici. On entend dire que les producteurs du Beaujolais font des efforts de marketing pour relancer leur appellation. C’est sans doute vrai mais jusqu’à maintenant ces efforts ne semblent pas avoir fait leur chemin jusqu’au Québec.

Bon, assez râlé pour aujourd’hui. On se tourne vers les aspects positifs. On a au moins deux bons Beaujolais Nouveaux à verser dans nos verres et en plus je vous laisse sur un très bon gamay, pas nouveau mais qui se boit diablement bien, les Raisins Gaulois du Domaine Lapierre, encore bien réussi en 2017. Pureté du fruit, gouleyant comme dix, son seul défaut est que le fond de la bouteille arrive trop vite !

À la bonne vôtre !

Alain P.

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