Les augmentations
de prix des produits vendus à la SAQ font toujours les manchettes des médias. Il
faut dire qu’ils sont annoncés par un communiqué de presse, comme celui publié pour la hausse du 5 novembre dernier. Avant d’analyser les détails de cette
annonce, rappelons que, pour ses produits en achat continu*, la SAQ permet aux
producteurs deux hausses de prix par année, en juin et novembre. Contrairement
aux hausses, les baisses de prix peuvent être effectuées à tout moment.
Le dimanche
5 novembre, 1877 produits sur les 3185 actuellement en achat continu (soit 59 %
d’entre eux) ont été augmentés de 32 cents en moyenne et 1221 produits (38,3 %
du total) ont gardé le même prix. Si on n’arrive pas à 100%, c’est parce que
les prix des 87 autres produits (2,7% du total) a légèrement baissé.
Évidemment, les hausses varient d’un produit à l’autre. Selon les mises à jour
que nous avons faites sur le site HippoVino, certains n’augmentent que de 5 ou
10 cents, mais pour d’autres, surtout dans les produits à plus de 20 $, les
hausses peuvent atteindre 1 $ ou même 2 $, d’où la moyenne de 32 cents.
Comme
consommateur, on n’est jamais heureux de voir augmenter les prix de ce qu’on
achète. Comme nous sommes en période d’inflation, tout augmente, c’est simple à
constater mais désagréable à subir. Plusieurs se demandent si ces hausses de
prix sont justifiées par les hausses de coût ou si les détaillants abusent des
augmentations. Dans le cas de la SAQ et en tenant compte des deux hausses de
2023, ses prix ont augmenté en moyenne de 1,7 % cette année alors que l’inflation
générale était de 4,8 %, la balance semble donc pencher en faveur des clients.
C’est d’autant plus vrai que, comme on l’avait expliqué en juin dernier, les vigneronsont été frappés par des hausses de coûts de production notables. C’est d’ailleurs
le cas de tous les producteurs alimentaires, comme on a pu le constater à l’épicerie.
Précisons
ici que je ne travaille pas pour la SAQ et je ne cherche pas non plus à la défendre.
Mais à la différence de plusieurs chroniqueurs, mon travail m’a amené à beaucoup
échanger autant avec de grands détaillants qu’avec leurs fournisseurs. Cette
compréhension de la dynamique et des défis de ces marchés m’amène à les commenter
sans y voir un complot pour profiter des consommateurs.
Je ne
prétends pas non plus tout connaître du fonctionnement de la SAQ. Mais j’ai récemment
eu l’occasion d’échanger avec Madame Édith Filion, vice-présidente et chef de
la direction financière de la SAQ, dans le cadre de leur balado « Sous le bouchon - Les prix expliqués », et j’ai ainsi pu mieux comprendre leurs
mécanismes de gestion des prix et de comparaison avec le marché, notamment avec
les autres monopoles canadiens. Je vous invite à écouter le balado pour en
savoir plus sur ces sujets.
Il y a un
point que nous n’avons pas pu discuter lors de l’enregistrement du balado, car
il a été annoncé plus tard, la baisse des rabais escaliers dans les succursales
SAQ Dépôt. On vous explique ça dans notre prochain billet où on parlera aussi
des vins à petit prix.
Alain P.
*Note : les produits en approvisionnement continu à la SAQ sont le cœur de l’offre, il y en a toujours de disponibles et ils sont dans de nombreux magasins. Ils représentent 90 % des ventes totales. Les autres produits sont commandés par lots, une ou quelques fois par année, et leur prix est négocié à chaque commande.
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