Certaines
dégustations amènent leur lot de surprises. Lors de celle tenue par l’agence
Trialto la semaine dernière – merci beaucoup à Étienne Bézard pour l’invitation
– j’ai pu déguster plusieurs bons vins, le reflet du très beau portefeuille de
producteurs de cette agence, mais j’ai aussi eu deux belles surprises.
La première
était pourtant un vin que j’ai bu quelques fois, mais que je n’ai pas
reconnu à l’aveugle, il faut dire que je ne suis pas très bon à cet exercice. Après
avoir noté « très bon rouge au nez de mûres, de violette et d’épices, bouche
gourmande pleine de fruit, tanins bien enrobés, belle finale », j’ai découvert
que c’était l’Appel des Sereines, une cuvée de syrah du vigneron François Villard. La vraie surprise fut la découverte du millésime, 2014, le même que j’avais
jugé « bon mais un peu austère » en juin 2016. Avais-je été perturbé par les
autres cuvées bues précédemment l’an dernier, le nouvel arrivage est-il un peu
différent, ou bien c’est le résultat de quelques mois supplémentaires de
vieillissement, mystère et boule de gomme. L’important, c’est que si vous en
achetez aujourd’hui, vous aurez vraiment beaucoup de plaisir pour moins de 20
$. Allez, on fait griller des saucisses assaisonnées aux herbes de Provence et
on se régale !
J’avais
demandé à François Villard l’explication du nom « Appel des Sereines » qui me
semblait étrange, et il m’a répondu qu’il avait simplement voulu faire un jeu
de mots avec « Appel des sirènes », car il voyait un peu cette cuvée comme une
invitation au voyage dans le monde du vin.
Continuons
donc notre voyage vinicole avec un autre rouge qui m’a enthousiasmé à l’aveugle.
Un vin généreux avec une belle texture un peu suave et de la richesse en bouche,
des saveurs de cassis et d’épices, très long, bref beaucoup de plaisir. La surprise,
c’est que la Cuvée Inédite du Domaine de la Cendrillon provient de l’appellation
Corbières. Celle-ci traîne une mauvaise image de production à haut rendement
mais de qualité médiocre qui date des années soixante, mais comme le montre
cette très belle cuvée, il faut abandonner nos préjugés et s’intéresser aux
vins des années 2000. Le vigneron s’appelle Joyeux, il est donc normal que ses
cuvées nous mettent le sourire aux lèvres ! D’autant plus qu’il est allé chercher
les conseils d’Eloi Dürrbach, le propriétaire du légendaire Domaine de
Trevallon. On sert la cuvée Inédite avec des viandes rouges grillées ou un
gigot d’agneau.
Ce sont deux
vins que je vous recommande de rafraîchir un peu et d’aérer avant le service.
À la bonne
vôtre !
Alain P.
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