mercredi 4 mars 2015

Treilles, chenin et regrets

À fréquenter ce blogue, vous aurez sûrement compris que je suis du genre à beaucoup me renseigner sur les vins que j’achète. Par contre, il m’arrive aussi de me fier à mon flair, d’avoir envie de goûter un vin dont l’étiquette me fascine ou de me décider en entendant les conversations des autres acheteurs. Une autre de mes démarches habituelles découle de ma frustration lorsque je recherche un vin particulier et qu’il n’est pas disponible dans ma région. Dans ce cas, j’essaie de mémoriser le nom du vin ou du domaine pour pouvoir le reconnaître, si l’occasion d’en acheter une bouteille se présente dans le futur.

C’est ce qui est arrivé avec le vigneron Jo Pithon, à propos duquel j’avais lu plein de recommandations intéressantes, mais sans pouvoir me procurer les fameuses bouteilles. Comme je manque rarement de nouveautés à essayer, j’ai laissé de côté Monsieur Pithon pour quelque temps, jusqu’à ce jour de l’été dernier où je suis tombé par hasard sur une bouteille de sa cuvée Les Treilles 2007.

Aussitôt vue, aussitôt achetée, puis elle est ensuite restée quelques mois au fond du cellier. Le hasard me l’a fait redécouvrir la semaine dernière, un jour où j’avais justement envie de déguster du chenin blanc. La beauté de cette démarche non linéaire est que j’avais tout oublié de mes lectures et n’avait donc aucune attente particulière.

La surprise n’en fut que plus agréable. Cette cuvée les Treilles est absolument superbe : fraîcheur, saveurs florales et de fruits blancs, notes de miel typiques, bref un chenin très réussi qui donne envie de courir en acheter d’autres bouteilles. Là, double déception : d’une part, il n’en reste plus à la SAQ et d’autre part, 2007 était la dernière cuvée des Treilles, Jo Pithon ayant ensuite vendu ses vignes pour démarrer un commerce de négoce. Certes, il a gardé une vigne pour produire une autre cuvée, le Coteau des Treilles, mais celle-ci n’est pas plus disponible.

Certains d’entre vous se demandent peut-être pourquoi je vous parle aujourd’hui d’un vin impossible à acheter. Mon but est simplement d’illustrer comment le monde du vin est en perpétuel changement et parfois bien difficile à suivre. Notre but en créant le site Hippovino et ce blogue est justement de vous aider à vous y retrouver plus facilement et plus rapidement.

Ceci dit, je ne vais pas vous laisser tomber, ou plutôt vous quitter sans vous recommander de bonnes bouteilles actuellement disponibles. Si vous êtes amateur de bons chenins de Loire, essayez donc le Clos du Midi du Château de Brézé, qui est justement notre vin de la semaine sur le site Hippovino. C’est un bon Saumur à prix abordable, même s’il offre un peu moins de profondeur et de complexité que la cuvée disparue.

Si vous voulez découvrir la richesse aromatique du chenin, essayez le Vouvray Sec de Vincent Carême, un peu plus cher mais un vin à vous allumer les yeux, selon Jean Aubry ! Espérons que Vincent gardera ses vignes encore quelques années !

À votre santé !

Alain P.

Liens

Le site Pithon-Paillé, la nouvelle maison de négoce de Jo Pithon

La fiche du Clos du Midi du Château de Brézé sur le site Hippovino, avec les liens vers les critiques de Jacques Benoit, Véronique Rivest et David Pelletier.

La fiche du Vouvray Sec de Vincent Carême sur le site Hippovino, avec les liens vers les critiques de Claude Langlois, Jean Aubry et Ronald Georges.


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