Un vin à
saveur préphylloxérique... Oui, ça existe !
Si je vous
disais qu’il s’en est fallu de peu pour qu’un minuscule puceron éradique
entièrement la viticulture européenne au milieu du 19e siècle, vous auriez des
doutes n’est-ce pas ? Pourtant, c’est la vérité.
Pour faire
une histoire courte, le phylloxéra – maladie causée par un insecte piqueur qui
s’attaque principalement au système racinaire de la vigne – a été observé en
France au début des années 1860 et n’a pas tardé à s’installer dans tout le
vignoble européen. Le parasite serait apparu à la suite de l’importation de
plants américains voués à lutter contre l’oïdium.
Des vignes de gamay greffées prêtes à être plantées dans le Beaujolais |
Après
quantité de tentatives infructueuses pour enrayer le phylloxéra (traitements
chimiques, méthodes culturales alternatives, etc.), des chercheurs trouvent une
solution : greffer la partie fructifère des vignes françaises (Vitis vinifera)
sur des porte-greffes américains (Vitis rupestris et autres). Après tout, ces
derniers avaient depuis toujours cohabités sans dommage avec l’insecte, de
l’autre côté de l’Atlantique.
Désormais,
mis à part le Chili et certains secteurs de l’Argentine et de l’Australie du
sud, la quasi totalité du vignoble mondial a été touché et, dès lors, les
vignes greffées se retrouvent pratiquement partout. Il est donc très rare de
pouvoir déguster des vins élaborés à partir de plants non greffés – les francs
de pied –, mais la cuvée Vinifera du Domaine de la Charmoise…
Vous dites
?
Vous croyez
qu’il est quelque peu paradoxal de parler d’un vin issu de vignes non greffées
dans un billet qui annonce ma collaboration avec Hippovino ; qui sous-entend en
quelque sorte que je me «greffe» à l’équipe de rédaction… Bon, je m’égare. Revenons
au vin.
Depuis
1995, la famille Marionnet élabore ce vin unique en son genre en appellation
Touraine. Encore plus intéressant que le 2011, ce gamay 2012 se démarque par sa
pureté et sa buvabilité. Plus mûr que le millésime précédent, ce sont les
fruits rouges (cerise et framboise) qui s’affirment d’abord, pour ensuite
laisser la place à de discrètes notes épicées et à une pointe minérale. La
texture en bouche est parfaitement équilibrée ; l’acidité est bien placée et il
y a juste assez de tannins et d’amertume pour donner envie de casser la croûte.
Vivement les charcuteries !
Un vin racé
et agréablement digeste qui vous donnera possiblement envie d’ouvrir un autre
vin de Marionnet, le Domaine de la Charmoise 2012. Même millésime, même cépage,
même appellation, même vinification, mais avec des vignes greffées… Vous tentez
la comparaison ?
Partagez
vos commentaires si vous faites l’expérience !
Frédéric
Fortin
P.S. Pour
revenir à ma participation au blogue, il est vrai que vous pourrez désormais me
lire ici, une fois par mois. Suggestions de vins, comptes rendus d’événements
vinicoles, trucs et astuces… le tout en essayant de demeurer le plus loin possible
de la rigidité – à ne pas confondre avec rigueur ! – qu’on accole parfois au monde du vin. À
bientôt !
Liens
Henry
Marionnet Vinifera Gamay 2012 ($$$)
Québec – SAQ – 11844591
(23,55 $) – Voir disponibilité SAQ
Domaine de
La Charmoise Touraine Gamay 2012 ($$)
Québec – SAQ – 00329532
(18,00 $) – Voir disponibilité SAQ
France :
vente en ligne disponible ici (par le producteur)
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Bon atterrissage...
RépondreEffacerMerci, bon weekend :)
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