Introduction :
Robert Herrera est une personnalité bien connue dans le milieu montréalais du
vin et de la restauration. Par contre, peu de gens savent qu’il est titulaire d’une maîtrise en économie,
oui, l’économie peut mener à tout, même à une carrière dans la restauration et
le vin ! Son premier restaurant était le Gutenberg, ouvert en 1999, un des
premiers restos de Montréal à offrir un véritable choix de vins au verre. Robert
a ensuite été un des pionniers du développement des vins d’importation privée
au Québec : dans son travail à la Brasserie Holder, puis dans ses propres
restaurants, Les Cavistes. Le premier, sur la rue St-Denis, est aujourd’hui
fermé mais une nouvelle mouture est en opération sur la rue Fleury ouest. Ce resto,
en fait un bistrot de quartier et bar à vin, a d’ailleurs beaucoup de succès
dans le quartier Ahuntsic.
(AP)
Bonjour Robert, merci d’avoir accepté de participer à nos rencontres du
mercredi !
(RH) C’est
un plaisir Alain, quel sujet veux-tu aborder aujourd’hui?
(AP) L’idée
de ces rencontres est de permettre aux gens du vin de parler de ce qui leur
tient à cœur, je te laisse donc l’initiative.
(RH) Alors,
j’aimerais parler de l’importation privée, car c’est très important pour nombre
de restaurants aujourd’hui et les clients n’en comprennent pas bien les raisons.
(AP) Excellent,
alors explique-nous pourquoi c’est important !
(RH)
Actuellement, nos clients viennent dans un esprit de découverte, ils
recherchent des nouveautés constamment. C’est d’ailleurs la vocation des
Cavistes : la découverte ! Les vins au verre et les importations privées
sont des éléments clés pour répondre à ces besoins. Nous changeons notre carte
des vins aux 6 à 8 semaines. Il y a maintenant beaucoup d’agences qui offrent
de nombreux produits. Personnellement, j’estime cette offre à au moins 2000 vins
différents et ce sont, pour la grande majorité, des vins de petits producteurs.
Le fonctionnement
en IP (importation privée) permet aux restaurateurs de réserver des quantités
pour garantir leur approvisionnement, ce qui n’est pas possible à la SAQ. Il
est donc plus facile d’offrir des nouveautés et de gérer tous ces changements
aux cartes de vins, tout en évitant les ruptures de stock. Imprimer une
nouvelle carte, c’est faire une promesse aux clients mais si le vin n’est plus
disponible après 2 semaines, ça ne va pas bien du tout.
(AP) Et la
question des prix?
(RH)
Certains clients pensent que les vins en IP coûtent moins cher ou qu’ils sont utilisés
pour cacher les prix d’achat. C’est doublement faux. D’une part, les quantités importées
étant moindres, les coûts d’achat sont plutôt plus élevés qu’à la SAQ, une fois
les frais d’agence comptabilisés. Ensuite, on ne peut pas jouer avec les prix
ou faire des cachettes car le client qui a un téléphone intelligent peut
trouver sur Internet les prix des vins en quelques secondes. Les avantages des
vins IP sont dans le choix et la meilleure gestion des inventaires.
(AP) Ta
carte des vins ne mentionne pas bio, biodynamie, vin nature, pourquoi?
(RH) Je
préfère que le client aborde le vin sans préjugé, qu’il apprécie le contenu de
son verre. Trop de gens ont des préjugés sur le bio, favorables ou non, selon
les personnes. Il y a des bons vins produits de toutes les façons.
(AP) Pour
finir, as-tu une suggestion pour nous?
Photo Bodegas Bernabeleva |
(RH) Absolument,
le Navaherreros, un vin de la région de Madrid, région qui est une D.O. (note
HippoVino - équivalent espagnol des AOC) depuis la 2e guerre
mondiale environ. Il est représenté ici par l’agence Vini-Vins. Le vignoble
avait été acheté par un médecin dans les années 1920, puis est resté quasiment
à l’abandon pendant la dictature de Franco. Il a été repris par les
petits-enfants du docteur en 2000.
Avec de
vieilles vignes de Grenache, ils font un vin d’une fraîcheur étonnante, aucune
lourdeur malgré les 15.5% d’alcool. Je l’appelle le gros ours, à cause de son
logo… C’est un très très beau vin ! Servi avec une entrecôte bordelaise juste
saisie, pas trop grillée, c’est une pure merveille !
(AP) Merci
beaucoup Robert pour ce bel entretien et surtout, continue à nous faire
découvrir des bons vins !
Alain P.
Note pour
la transparence : HippoVino n’a aucun lien avec le restaurant Les
Cavistes. Je vous présente Robert ici parce que ses connaissances du vin et de
la restauration sont vraiment impressionnantes, mais sachez néanmoins que je le
considère aussi comme un ami. Je n’hésite pas à vous recommander son restaurant
et ses ateliers sur les vins, car j’ai toujours aimé mes expériences personnelles
aux Cavistes. Je ne prétends pas à l’objectivité absolue, essayez le resto, c’est
le meilleur moyen de vous faire votre propre idée.
Liens
Restaurant Les Cavistes
Ateliers Cavistes
Fil Twitter @lescavistes
Les Cavistes sur Pinterest
Les Cavistes sur Facebook
Ateliers Cavistes
Fil Twitter @lescavistes
Les Cavistes sur Pinterest
Les Cavistes sur Facebook
Le NAVAHERREROS sur le site de son producteur, Bodegas Bernabeleva (en anglais)
Site de l'Agence Vini-Vins (en développement actuellement)
Notre rencontre précédente : Rencontre avec Hélène Dion, sommelière
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