Si vous
suivez notre compte Twitter, vous aurez certainement remarqué que nous
échangeons souvent avec Sébastien qui, tout comme nous, est un adepte de ce
réseau. C’est donc par le biais de Twitter que je l’ai contacté pour lui
proposer une entrevue. La rencontre a eu lieu au restaurant Mesón sur la rue
Villeray et voici le compte-rendu de nos échanges « In Real Life » !
Sébastien Muniz / Photo Mesón
|
(AP)
Bonjour Sébastien, merci d’avoir accepté cette rencontre, c’est vraiment un
plaisir de te rencontrer en personne alors qu’on a échangé si souvent sur
Twitter. J’en profite pour te dire que j’aime beaucoup le design du Mesón, très
beau !
(SM)
Bonjour, merci Alain, je suis heureux de te rencontrer moi aussi. De quoi
veux-tu parler?
(AP) Pour
commencer, peux-tu te présenter à nos lecteurs?
(SM) Très
bien. Je suis un fils d’immigrants espagnols, né au Québec et passionné par la
restauration depuis ma jeunesse. Je travaille dans le domaine depuis 22 ans,
après des études en gestion au Collège Lasalle. J’ai travaillé longtemps au
Ferreira puis au restaurant Lucca dans la petite Italie.
(AP) Le
Ferreira, ce doit être une bonne école !
(SM) Oui,
vraiment. C’est un endroit qui marche très bien, très organisé où on s’occupe
bien des clients. C’était intéressant pour moi de travailler ensuite au Lucca,
pour voir comment fonctionne un plus petit restaurant.
Puis avec
mon ami d’enfance Victor Afonso, nous avons ouvert notre premier restaurant, leTapeo. Avoir un restaurant est un projet qu’on avait depuis notre jeunesse,
Victor et moi. On a étudié, travaillé et toujours mis de côté de l’argent pour
notre projet. Ensuite on a lancé le Tapeo, 10 ans plus tard on travaille encore
ensemble et on a ouvert notre deuxième resto, le Mesón.
Restaurant Mesón / Photo Mesón par Jimmy Hamelin
|
(AP) Une
belle histoire, c’est rare que des projets de jeunesse se réalisent aussi bien
!
(SM) Oui,
on est très heureux de travailler ensemble et c’est facile, on se fait
entièrement confiance. Quand on a démarré le Tapeo, ce coin de Villeray n’était
pas revitalisé comme maintenant, c’était plus difficile d’attirer les clients.
Maintenant, le Tapeo est au niveau des institutions dans la restauration
montréalaise, on a des clients qui viennent des États-Unis, d’Europe. Quand ils
arrivent à Montréal, ils veulent essayer le Tapeo !
On a aussi
un service de traiteur avec le Tapeo et maintenant on vient de démarrer le Mesón,
qui fonctionne très bien pour l’instant. Je m’occupe de tout ce qui est vins et
alcools pour les deux endroits.
(AP) J’ai
remarqué que la carte des vins contient des vins de la SAQ et des importations
privées.
(SM) Oui,
c’est le cas aux deux restaurants. Pendant quelque temps, on n’avait presque
seulement des importations privées, mais certains clients aimaient moins. Il y
a une perception que les restaurants qui proposent des IP vendent les vins plus
chers. C’est pourtant complètement faux, on applique les même marges, de toute
façon les clients peuvent facilement trouver le prix d’achat sur le site des
agences. Mais il y a aussi des gens qui préfèrent commander des vins qu’ils
connaissent. Donc, comme on est à l’écoute de nos clients, on a maintenant les
deux types de vins.
Les
importations privées permettent d’élargir le choix et nous facilitent la
gestion car la SAQ ne permet plus aux restaurateurs de réserver des stocks.
(AP) Ici la
carte ne contient que des vins
espagnols.
(SM) Au
Tapeo aussi, j’ai beaucoup de plaisir à faire découvrir les vins espagnols. Il
y en a une diversité extraordinaire. D’ailleurs il y a seulement un vin qui est
sur la carte des deux restos, un Cava de la maison Hispano-Suizas fait de Pinot Noir, un vin
que j’adore, il est vraiment excellent.
L’Espagne
sait faire des vins aussi bons et variés que ceux de tous les autres pays. Les
vignerons suivent les tendances, on est rendu loin des rouges costauds du type
Sangre de Toro, il y a maintenant plein de vins avec de la fraîcheur, de
l’élégance. On y trouve de nombreuses régions différentes et certaines sont
moins connues, comme la Castille et la Mancha, qui offrent pourtant de belles
choses.
On trouve
aussi des vignerons exceptionnels comme Álvaro Palacios, que j’ai eu la chance
de rencontrer cette année. J’ai pu goûter à sa fameuse cuvée L’Ermita, un vin
absolument superbe, j’ai failli tomber de ma chaise ! Quel dommage que la
production soit si limitée et donc les prix si élevés ! Mais il fait aussi de
très bons vins à prix abordables.
J’aimais beaucoup son nouveau blanc, le Plàcet,
un Rioja qu’on pouvait trouver à la SAQ, mais il n’en reste plus
malheureusement.
[Note
d’HippoVino : si vous ne connaissez pas Álvaro Palacios, je vous
recommande cet article de François Chartier dans La Presse.]
(AP) Pour
finir, peux-tu nous proposer un accord mets-vins?
(SM) Bien
sûr ! Je trouve que la meilleure façon de commencer un repas, c’est avec des
bulles. Alors je te propose un rosé mousseux, le De Nit de la maison Raventós i Blanc, à Barcelone.
Ils font du vin depuis 1497. Ils ont choisi de sortir de l’appellation Cava
pour définir leur propres règles, plus exigeantes que pour les cavas. C’est un
vin mousseux savoureux et délicat, avec de belles bulles bien fines. Si on
laisse reposer le verre, on voit les bulles monter parfaitement au centre, très
régulièrement et très longtemps, comme il se doit.
J’aime le
servir avec notre Gravlax de trucha, de
la truite marinée avec caviar de hareng, fines tranches de concombre, oignon
vert et zeste de citron. Marie-Fleur est ici, je vais lui demander de faire une
assiette pour que tu puisses goûter.
(AP) Là,
chers lecteurs, je vous confirme que c’est vraiment excellent et que l’accord
gravlax / mousseux rosé fonctionne à merveille. J’avoue que j’aurais d’abord
pensé à un mousseux blanc, mais je m’incline, bravo Sébastien et merci pour
cette belle entrevue et
cette super dégustation !
(SM) Merci
à toi et au plaisir de continuer nos échanges sur Twitter !
À votre
santé !
Alain P.
Liens
Restaurant Mesón
Restaurant Tapeo
Sébastien Muniz sur Twitter
Rioja, Priorat et Bierzo avec Álvaro Palacios (François Chartier - La Presse)
Restaurant Tapeo
Sébastien Muniz sur Twitter
Rioja, Priorat et Bierzo avec Álvaro Palacios (François Chartier - La Presse)
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